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Le nouvel arsenal technologique de la gendarmerie pour lutter contre les malfrats

Scan 3D, bulle de communication 4G, base de données anti-cambriolage… Les scientifiques de la Gendarmerie nationale planchent sur de nouvelles solutions pour faciliter le travail des forces de l’ordre sur le terrain.  

Face à des délinquants et des criminels toujours plus inventifs, la Gendarmerie nationale se doit d’innover de son côté. Trois nouvelles technologies ont récemment été présentées à l’occasion de la conférence FIC 2019.

Scanner des indices en 3D sur le terrain

GK / 01net – Exemple de scan 3D

A partir de l’été prochain, les gendarmes devraient pouvoir bénéficier d’une nouvelle technologie qui risque de considérablement simplifier leur travail d’enquête : la « photogrammétrie 3D ».
C’est le nom savant pour une technique déjà connue du grand public, à savoir le scan 3D réalisé à partir d’une série de photos prises sous différents angles. Concrètement, il suffira que les gendarmes sortent leurs smartphones ou leurs tablettes « NeoGend » – un Android spécial pour les gendarmes –  et qu’ils mitraillent un objet, une trace ou même un visage pour en créer un modèle en 3D. Celui-ci pourra ensuite être annexé au rapport d’enquête en tant que « scellé numérique » sous la forme d’un PDF 3D.

GK / 01net – Exemples de scans 3D

L’avantage est multiple. Il permet de limiter l’envoi de scellés physiques. Il peut éviter le traditionnel moulage en plâtre que les enquêteurs sont contraints de faire pour capturer des traces sur les murs ou sur le sol.
Par ailleurs, le modèle en 3D pourra être utilisé directement par les logiciels des scientifiques de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) pour effectuer des mesures et des calculs de déformation. Dans le cas du scan d’une tête, il peut également faciliter l’identification d’un suspect dans des images issues de caméras de vidéosurveillance. 

Une bulle 4G pour les forces d’intervention

GK / 01net – Station de base 4G portable

Bientôt, les membres du GIGN, du RAID ou de la BRI pourront, eux aussi, se coordonner en temps réel à l’aide d’outils multimédia haut débit. Actuellement en test auprès des forces d’intervention, la solution « PCStorm » permet en effet de déployer un mini-réseau 4G à partir d’une station de base logée dans un sac à dos.
Cette « bulle 4G » sera totalement autonome et utilisera les fréquences du ministère de l’Intérieur, sans risque d’interférence avec les réseaux commerciaux environnants. Elle permettra aux membres d’une équipe d’intervention de passer des appels voix/vidéos et de visionner les flux vidéos des caméras embarquées, mais aussi de se géolocaliser et de partager des documents. Il suffira pour cela d’avoir un smartphone ou une tablette sur laquelle est installé l’application « Team on mission ».

GK / 01net – Applications mobiles pour le système PCStorm

Cette nouvelle technologie s’appuie sur les dernières innovations du standard LTE qui, depuis la Release 13, intègre des fonctionnalités dites « mission critical ». Elles apportent la qualité de service nécessaire aux interventions d’urgence, notamment en terme de performance et de fiabilité des connexions. Elles intègrent également des spécificités comme les appels de détresse. Le LTE Mission Critical est censé remplacer les réseaux Tetrapol qui ne permettaient que des échanges vocaux. 

Pister les cambrioleurs au 10e de millimètre près

Selon la Gendarmerie, un cambriolage a lieu toutes les 90 secondes en France. Capturer les auteurs des faits n’est pas si facile, surtout s’ils sont très mobiles et changent fréquemment de lieu d’opération. Pour identifier les groupes de cambrioleurs, les enquêteurs analysent les traces laissés par les outils qu’ils utilisent pour, par exemple, fracturer une porte, sectionner un câble ou briser un cadenas. Actuellement, cette analyse se fait à partir de moulages en plâtre qu’il est compliqué de partager au niveau régional ou national. C’est pourquoi la Gendarmerie scientifique est en train de mettre en place un système de « traitement automatisé de comparaisons de traces d’outils » (Toolmarks Analysis Comparison System, TACS).

Cette solution permet de créer une photographie numérique haute résolution des traces avec un éclairage optimisé. Elle rend possible l’analyse des détails au 10e de millimètre près. Les images sont stockées dans une base de données et pourront, par la suite, être traitées par un algorithme de corrélation pour révéler les éventuels points communs entre les différents clichés. Le cas échéant, il sera possible de recouper plus facilement des affaires qui se sont produites à différents endroits. Le système TACS est actuellement en test et devrait être opérationnel d’ici l’été prochain.

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Gilbert KALLENBORN