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Le net attise les appétits syndicaux

Qui ramènera dans son giron les entreprises du net ? Pour l’Unetel, l’extension de la convention du Syntec empiète sur son domaine.

La guerre des conventions collec-tives aura-t-elle lieu ? Le 5 juillet dernier, le Syntec (Fédération des syndicats de société d’ingénierie, de services informatiques et d’études et de conseil) signait avec la CICF (Chambre des ingénieurs conseils de France), la CFCE-CGC, la CFDT, la CFTC et la CGT un accord d’extension de sa convention collective à neuf métiers du net*. Paru au Journal Officiel le 25 août, cet accord doit être ratifié par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité avant la fin septembre. Sauf si la direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de Paris, où les organisations professionnelles intéressées peuvent émettre leur avis sur l’accord, se montre sensible aux revendications de l’Unetel. Car l’Union nationale des entreprises de télécommunications n’entend pas laisser le champ libre au Syntec. “Nous souhaitons que soit précisée la nature de cet accord, explique Laurence Berthonneau, secrétaire générale de l’Unetel. S’agit-il d’un accord sur les classifications de certains métiers du net au sein des entreprises qui relèvent traditionnellement du Syntec, ou bien l’accord serait-il aussi applicable à des entreprises hors du champ du Syntec ?”Dans ce dernier cas, l’Unetel aurait l’impression de se voir couper l’herbe sous le pied, elle qui revendique aussi l’application de sa convention collective aux métiers du net exercés dans des entreprises de télécommunications. “L’objectif n’est pas de piquer des adhérents à l’Unetel, rassure Guy Schaeffer, directeur de la politique sociale et de la formation du Syntec, mais d’organiser notre champ d’application et surtout le champ vierge.” Si aucune des fédérations n’entend empiéter sur les plates-bandes de l’autre, toutes deux se crêpent le chignon pour occuper le no man’s land qui caractérise bien des sociétés de la nouvelle économie.

Grille salariale et formation

L’accord avancé par le Syntec précise que les neuf métiers répertoriés “relèvent du champ de compétence de la branche, dès qu’ils sont exercés au sein d’une société dont l’activité principale est de fournir des services ou des solutions logicielles”. Quand on sait que l’Unetel couvre les “sociétés de commercialisation de services de télécommunication ” aussi bien que ” les fournisseurs de services internet”, on comprend qu’elle se sente menacée ! “Si le gouvernement valide no-tre accord, ces sociétés seront forcées de nous choisir comme con-vention collective”, note Guy Schaeffer. Quelque soit le flou ambiant, les salariés visés par un accord comme celui du Syntec gagnent une protection sociale bien plus forte que celle du seul Code du travail. Ils seront par exemple soumis à des grilles de salaires et des obligations de formation professionnelles précises : c’est la fin du webmestre smicard comme du concepteur multimédia autodidacte. Cet accord sonne aussi le glas des envolées d’un Jean-Marie Messier ou d’un Marc Blondel qui, chacun de leur côté, plaidaient récemment pour une convention spécifique aux métiers du net.* Infographiste internet, concepteur développeur web ou développeur multimédia, graphiste multimédia, webmestre ou administrateur de site, concepteur multimédia, web planner ou responsable marketing multimédia, ingénieur d’études web ou multimédia, consultant internet-intranet-extranet et chef de projet web ou chef de projet internet.

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SJG