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Le lancement de nouveaux iPhone chaque année est-il compatible avec l’urgence climatique ?

Qu’on se le dise, Apple est une entreprise qui se soucie de l’environnement, comme elle l’a martelé un peu maladroitement durant le keynote de l’iPhone. Le lancement chaque année d’une nouvelle gamme de smartphones est-il en contradiction avec ces beaux discours ? Tim Cook apporte une réponse mi-figue mi-raisin.

On peut douter que Mère Nature change de smartphone chaque année. Sous les traits de l’actrice Octavia Spencer, elle a pourtant donné son satisfecit aux dirigeants d’Apple dans un sketch diffusé pendant la keynote de rentrée du constructeur ! L’entreprise californienne ne manque pas une occasion de mettre en avant ses bonnes résolutions pour la planète, en dévoilant une Apple Watch « neutre en carbone » et en annonçant que tous ses produits soient à « zéro émission nette » d’ici 2030.

Lire La keynote d’Apple, une grande séquence de greenwashing ?

Les efforts d’Apple sont louables : réduction des plastiques, du poids et de l’encombrement de ses emballages, utilisation d’énergie verte, travail de fond engagé avec ses fournisseurs pour réduire leur empreinte carbone… Pourtant, le constructeur continue de lancer de nouveaux iPhone chaque année qui donnent immanquablement envie de les acheter. N’y a-t-il pas là un paradoxe, alors qu’il faudrait plutôt utiliser son smartphone pendant plusieurs années ?

Tim Cook répond plus ou moins à cette question posée par le média Brut. « Je pense qu’avoir un iPhone chaque année pour ceux qui le souhaitent est une bonne chose », affirme-t-il. « Ce que nous faisons, c’est permettre aux gens d’échanger leur téléphone. Nous le revendons ensuite s’il fonctionne encore. S’il ne fonctionne plus, nous avons les moyens de le démonter et d’utiliser ses matériaux pour fabriquer un nouvel iPhone ».

« Le greenwashing est répréhensible », soutient Tim Cook quand on lui rappelle l’accusation qui revient souvent contre Apple. « Si vous regardez ce que nous faisons, nous agissons puis nous communiquons sur nos actions ». Brut a justement été invité à un voyage de presse au Danemark pour visiter les installations solaires de l’entreprise.

Apple Environnement
Le processus « neutre en carbone » pour l’Apple Watch Series 9. © Apple

Sur la question de la neutralité en carbone, un terme qui pourrait d’ailleurs être tout simplement banni dans l’Union européenne au vu de la difficulté de le définir précisément, Tim Cook botte en touche : « Je vous invite à voir comment nous la définissons sur notre site web ». Il faut en fait fouiller dans les rapports en PDF sur l’impact environnemental de ses produits (ici l’Apple Watch Series 9) pour débusquer la définition utilisée par Apple :

Neutre en carbone : fait référence au statut selon lequel l’empreinte carbone brute est compensée par le retrait d’une quantité équivalente de crédits carbone visant à abaisser l’empreinte carbone nette à zéro. Pour qu’un produit Apple soit neutre en carbone, nous exigeons que l’empreinte brute ait été considérablement réduite en premier lieu, avant que les crédits carbone ne soient appliqués, via l’utilisation d’une conception faible en carbone et de matériaux recyclés et renouvelables, en compensant les impacts liés à l’électricité par l’utilisation d’électricité propre, et en donnant la priorité à des modes de transport bas carbone.

Apple livre également une FAQ plus complète détaillant le processus d’analyse du cycle de vie des émissions de gaz à effet de serre de ses produits.

Plus globalement, le CEO d’Apple voudrait que d’autres entreprises suivent le chemin tracé par le constructeur informatique en matière environnementale. Apple est d’ailleurs loin d’avoir achevé son travail : « Nous avons davantage d’installations solaires et éoliennes à mettre en place dans le monde. Nous avons plus de matériaux à recycler pour nos produits ».

Il rappelle que l’Apple Watch contient 30 % de matériaux recyclés, « mais ce pourcentage augmentera à l’avenir ». En matière de transports aussi, le groupe doit réduire son empreinte environnementale.

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Mickaël Bazoge
Votre opinion
  1. Pour moi la responsabilité de changer de téléphone tous les ans ou pas est à la charge de l’utilisateur, pas du fabricant.
    Honnêtement, ça m’embêterais dans 3 ans, si je dois changer de téléphone de devoir acheter un téléphone vieux déjà de trois ans

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