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Le haut-débit devient un droit fondamental en Finlande

Le pays des mille lacs a inscrit l’accès à Internet à 1 Mbit/s parmi les moyens de communication du service universel. Il doit être fourni par 26 opérateurs à un prix raisonnable.

Selon un tout récent classement des pays les plus « numériques » en 2010, établi par The Economist et IBM, la Finlande est classée quatrième sur 70 (avec un gain de six places par rapport à l’année précédente). Sa position (1) pourrait bien encore s’améliorer à l’avenir, avec l’entrée en vigueur ce 1er juillet des nouvelles obligations de service universel pour les opérateurs télécoms finlandais.

L’accès en haut débit à Internet est en effet désormais inclus dans les services de communication de base, au même titre que le téléphone et les services postaux. En résumé, il devient un droit fondamental pour chaque citoyen du pays des mille lacs. C’est le premier Etat au monde à avoir pris une telle mesure.

Les opérateurs sont ainsi contraints de proposer à chacun une connexion avec un débit descendant minimal de 1 Mbit/s, « à un tarif raisonnable et avec une haute qualité », comme l’explique le ministère des Communications finlandais.

« Les services Internet ne se limitent plus aux loisirs »

Fin 2009, la loi finlandaise concernant le marché des communications avait été modifiée, pour inclure la connexion à Internet. Le seuil de 1Mbit/s avait été fixé et l’Arcep locale (la Ficora) avait défini 26 opérateurs à travers le pays comme opérateurs du service universel.

Suvi Lindén, le ministre des Communications finnois, indique qu’à l’avenir, l’accent sera encore davantage mis sur le prix et la qualité. En pratique, dans un pays où la population est déjà massivement connectée (la BBC cite le chiffre de 96 %), le but était de raccorder les dernières zones blanches, faute d’investissements suffisants.

« La Finlande a travaillé dur pour développer une société de l’information et nous nous sommes rendus compte que tout le monde n’avait pas d’accès, a commenté Suvi Lindén à la BBC, ajoutant que les services Internet ne se limitent plus aux loisirs, »

Avec cette mesure, la Finlande se place à l’extrême opposé de la France, qui, elle, a inscrit dans la loi Hadopi la déconnexion des internautes convaincus de téléchargement illégal. Lors des débats concernant la loi Création et Internet (aussi appelée Hadopi 1), la ministre de la Culture de l’époque, Christine Albanel, avait réfuté l’idée que l’accès à Internet puisse être considéré comme un droit fondamental. Un peu plus tard, le Conseil constitutionnel, en censurant partiellement le texte, avait considéré, lui que l’accès à Internet représentait « une composante de la liberté d’expression ».

(Source photo : Flickr)

(1) La France est 20e, en chute de cinq places.

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Guillaume Deleurence