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L’avion Solar Impulse face à son plus gros défi : traverser le Pacifique

Le pilote André Borschberg a décollé de Nankin en Chine pour rejoindre Hawaï sans escale à bord de l’avion solaire expérimental. Une épreuve humaine et technologique qui va durer cinq jours et cinq nuits.

C’est l’heure de vérité pour Solar Impulse 2, l’avion suisse qui réalise actuellement le premier tour du monde grâce à l’énergie solaire. L’un de ses pilotes, André Borschberg, a décollé cette nuit de Nankin en Chine pour rejoindre Hawaï aux Etats-Unis. Soit cinq jours et cinq nuits à parcourir 8 172 km sans escale. « Ce sera le vol de ma vie » a déclaré André Borschberg quelques jours avant de partir :

André Borschberg était coincé depuis le 21 avril en Chine dans l’attente du feu vert du Centre de contrôle de Solar Impulse 2, situé à Monaco.

Voir la vidéo ci-dessous de l’atterrissage à Nankin :

Pas question de partir avant que les météorologues ne parviennent à caler une fenêtre de tir avec cinq jours de soleil de suite. Des conditions indispensables pour recharger ses batteries au lithium directement en vol au-dessus de l’Océan grâce à ses 17 248 cellules solaires.

Car à la fin de chaque nuit, le niveau des batteries atteindra à peine les 5%. Il faudra donc impérativement qu’il y ait suffisamment de soleil le jour pour continuer à voler ! Sauf qu’il ne s’agit que de prévisions et qu’elles ne peuvent être complètement fiables à cinq jours. De mauvaises surprises pourraient donc survenir.

En cas d’urgence, André Borschberg dispose d’un parachute intégré et d’un radeau de sauvetage. Lorsque nous l’avions rencontré avant le début du tour du monde au mois de février dernier, il nous avait confié avoir subi un entraînement de choc avec la marine allemande dans la mer du Nord. « Nous nous sommes retrouvés dans de l’eau gelée avec un bandeau sur les yeux pour simuler la nuit. On a dû apprendre à gérer une chute dans l’eau à trouver le canot et à se libérer du parachute à l’aveugle. »

Il va aussi falloir gérer les longues heures coincé dans un cockpit non pressurisé de 3,8 mètres cubes avec toilettes intégrées dans le siège. Il pourra juste étendre ses jambes. « Je pratique le yoga et la méditation », nous avait précisé André Borschberg sur sa préparation mentale. Ajoutons à cela que la température peut passer de moins 40 degrés à plus de 40 degrés !

Ancien ingénieur et pilote de chasse d’une soixante d’années, André Borschberg dispose d’une solide expérience de créateur et d’administrateur d’entreprises ainsi que de pilote. Il a été choisi pour assumer cette épreuve en raison de son expérience et sa capacité de résistance physique.

Naviguez à l’intérieur du cockpit sur Street View :

A Monaco, 25 personnes réparties en deux équipes vont se relayer toutes les 12 heures. Un système de pilotage automatique et un autre de surveillance ont été mis en place, afin de permettre aux pilotes de pouvoir dormir un minimum de 4 heures de sommeil par 24 heures.

« On a un assistant de pilote automatique qui permet à l’avion d’être stable en cap et en inclinaison », nous détaillait Raymond Clerc, le directeur de vol de Solar Impulse. « S’ajoute à cela un système de monitoring qui contrôle une série de paramètres. En cas d’anomalie, comme la vitesse qui chuterait, on réveille les pilotes », avait-il ajouté.

Lors des essais préalables au tour du monde, les pilotes n’ont pas volé plus de 72 heures de suite. L’endurance de l’avion comme d’André Borschberg vont donc être mises à rude épreuve. Bertrand Piccard, assurera lui, la traversée de l’Atlantique sur la fin du tour du monde.

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Vidéo : les premières images embarquées du Solar Impulse 2 28/11/2014

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Amélie Charnay