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L’Europe veut rapidement se doter d’une constellation de satellites pour accéder à Internet

Le commissaire européen Thierry Breton entend accélérer la cadence du projet, alors que les constellations géantes Starlink et Oneweb montent en puissance.

« Mon objectif est d’aller vite », a déclaré le commissaire  Thierry Breton au sujet de la mégaconstellation européenne pour accéder à Internet. Il s’exprimait dans le cadre de la 13e Conférence spatiale européenne qui s’est tenue cette semaine. Responsable du secteur spatial, il souhaite que la Commission présente cette année une proposition au Parlement européen et au Conseil. Il a rappelé qu’un consortium était déjà à la tâche, composé de fabricants, d’opérateurs et de prestataires de services  et de lancement européens de satellites.  « J’attends leurs premiers retours en avril de cette année », a précisé Thierry Breton. C’est à ce moment-là qu’une estimation financière pourra être délivrée. Le budget reposera probablement sur un partenariat public-privé.

Mettre fin aux zones blanches

Le premier objectif de cette constellation, qui devrait mixer satellites géostationnaires et satellites en orbite basses, sera de mettre fin aux zones blanches des Etats membres. Cinq millions de foyers pourraient être concernés. Il s’agit également de préserver l’autonomie et la souveraineté de l’Europe face à des systèmes étrangers et privés. Enfin, la sécurité et la résilience de la connectivité européenne sont également une priorité. D’où l’idée d’utiliser un chiffrement quantique des communications.

L’un des tous premiers enjeux sera de sécuriser des fréquences dont l’attribution sera négociée avec  l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Ne pas reproduire les erreurs de Galileo

Si Thierry Breton estime qu’il y a urgence, c’est parce que des projets concurrents et similaires sont déjà quasiment opérationnels. Starlink a commencé à proposer un service à des utilisateurs aux Etats-Unis et Oneweb espère se lancer dans le Nord de l’Europe avant la fin de l’année. « De la première idée de Galileo au premier service opérationnel en Europe, cela a pris 20 ans ; nous n’avons pas 20 ans », a déclaré à la BBC Jean-Marc Nasr, le responsable d’Airbus Space Systems également à la tête du consortium. « Nous ne pouvons pas avoir le premier service en 2040. Si nous faisons cela, nous sommes morts. »

Cette mégaconstellation apparaît donc comme le nouveau projet spatial phare européen, après la constellation de navigation par satellite Galileo et le programme d’observation Copernicus.

Sources : le discours de Thierry Breton, BBC

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Amélie CHARNAY