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Intel Core de 11e génération : on vous dit tout sur les processeurs de nos futurs PC ultraportables

Les processeurs Core de onzième génération vont arriver dans nos PC ultraportables à partir du mois d’octobre. Ils nous promettent une architecture repensée et plus efficace, une puissance graphique enfin à la hauteur et une consommation ajustable aux watts près par les constructeurs de PC.

La semaine dernière, les processeurs Intel Core 11e gen – nom de code Tiger Lake – ont été annoncés par le fondeur de Santa Clara. Ils sont au nombre de neuf, et on retrouve les classiques appellations Core i3, i5 et i7. Le matricule, lui, incorpore le chiffre 11 dans sa série de chiffres et de lettres, sur le modèle Core ix-11xxGx. Facile à reconnaître, non ?

Ils seront embarqués dans des PC portables Windows 10 et des Chromebook. Intel semble vouloir investir massivement ce marché de machines et proposer des appareils encore plus puissants et polyvalents aux utilisateurs de Chrome OS, à l’heure où Apple, pour mémoire, est bien décidé à passer ses machines sous processeurs ARM.

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Les prochains processeurs de nos PC portables arrivent donc à grands pas, et nous nous proposons de vous les faire découvrir en détail.

Passage au 10nm SuperFin et réorganisation du circuit

En avant propos, précisons que les processeurs Intel Core de 11e génération sont gravés en 10 nm selon le procédé SuperFin (10 nm++) qu’Intel a mis au point spécialement pour Tiger Lake.

Sans trop rentrer dans les détails, pour Tiger Lake et avec ce nouveau procédé de fabrication, les ingénieurs d’Intel ont pu/dû entièrement revoir leur copie. La morphologie des transistors a été entièrement remodelée pour limiter les pertes d’efficacité et optimiser les échanges et les performances des différentes unités présentes sur le circuit. De plus, ces nouveaux transistors adoptent un comportement plus souple en matière de consommation et gestion de l’énergie ce qui, nous le verrons plus loin, est très important.

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C’est grâce à cette refonte qu’Intel affirme avoir battu son record de fréquences toute génération de processeur basse consommation confondue. En effet, le plus puissant des nouveaux Core i7 peut développer jusqu’à 900 MHz de plus en mode Turbo que son prédécesseur, soit 4,8 GHz sur un seul coeur.
In fine, grâce à tous ces changements, Intel obtient ce qu’il appelle « le meilleur processeur du monde ». En toute simplicité.

Tiger Lake, qu’as-tu de beau sur ton circuit ?

Le diagramme ci-dessous vous donne les grandes lignes des nouveautés et des améliorations qu’Intel a apporté aux différents morceaux de son processeur.
Il montre aussi comment les différentes parties du processeur sont agencées les unes par rapport aux autres. Intel qualifie maintenant ses processeurs de « SoC » car ils intègrent tous les éléments permettant à la puce de fonctionner de manière autonome, sans avoir à faire appel à des contrôleurs tiers ou externes.

Il faut toutefois clarifier un point. Contrairement au SoC des smartphones qui ont tendance à embarquer tous les éléments sur un seul et même circuit (die), Intel a choisi de seulement regrouper tous ces éléments sur un même PCB.

Le circuit principal (ci-dessus) renferme bien un nombre très impressionnant d’unités vitales de la puce, d’autres éléments sont sur un second circuit et tous deux sont soudés sur le même composant, voilà qui justifie l’appellation de SoC pour Intel.

Maintenant que ces précisions sont faites, on passe le plus gros des deux circuits aux rayons X dans un premier temps. Le bloc diagramme ci-dessous vous montre tout ce qui s’y cache.

  • Les cœurs

On parle de processeur alors parlons du « cœur de la meule » tout d’abord : les unités de calcul. Selon les Core i3, i5 ou i7, il y en a entre 2 et 4 (visible au centre). Toutes sont hyperthreadées et profitent d’un nouvel agencement de leur intérieur. Intel a principalement fait évoluer le cache : il communique autrement avec les éléments de la puce et du PC et, surtout, sa taille est en augmentation.

  • Le contrôleur mémoire

On note aussi que le contrôleur mémoire DDR3 est définitivement abandonné par cette génération. Ce sera de la DDR4 et/ou de la LPPDR4x, pas toujours dans les mêmes quantités, sur toutes les machines à base de Tiger Lake. Quel bénéfice ? Une mémoire plus rapide et un peu moins vorace en énergie, soudée ou implantée sur les cartes mères des PC.
Mieux, Intel a déjà anticipé le passage à la LPDDR5. Les Tiger Lake seront compatibles avec la prochaine génération de modules. À croire que le fondeur a l’intention de décliner les nouveaux venus pendant un moment et que la relève n’arrivera pas tout de suite.

  • Le contrôleur graphique

L’autre grande nouveauté des Tiger Lake, c’est la partie graphique Intel Xe. Nous vous invitons à vous reporter à l’article que nous lui avons consacrée pour tout apprendre à son propos.
Mais, très rapidement, Intel a développé une nouvelle architecture qui serait enfin capable de faire tourner des jeux, en 1080p dans de bonnes conditions. Et pas seulement les anciens titres ! Fortnite, GTA V, Battlefield 5 ou encore Gears 5 figurent parmi les jeux testés et qui figurent sur les graphiques de performances établis par Intel. 

Enfin, c’est aussi là que se cachent le Thunderbolt 4 et un lien PCIe 4.0, l’invité surprise. Ainsi, on pourra associer un Tiger Lake avec une carte graphique dédiée, d’entrée de gamme seulement, car le nombre de lignes de communication reste tout de même restreint (4x). Ce lien pourra aussi être associé à des dispositifs de type SSD internes ou externes qui utilisent déjà cette norme de transfert.

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  • Le PCH, ou southbridge de son vieux nom

En lien direct avec la partie processeur, le PCH se charge de tout ce qui touche de près ou de loin aux entrées et sorties de données. C’est donc là qu’on retrouve – par exemple – les connexions avec les prises USB, SATA, etc. mais aussi le module Wi-Fi 6. C’est tout nouveau, il est maintenant intégré au circuit et n’est plus un composant externe, comme sur les PC actuels. On gagne donc encore un peu de place dans les entrailles de nos PC, et c’est un composant de moins qui pèsera sur la facture.

  • Il y a un nouveau chef de la sécurité

Après les découvertes (à répétition) de failles de sécurité faites ces dernières années, Intel assure avoir pris le taureau par les cornes (enfin presque) et s’est assuré de sécuriser aussi bien les différentes parties de son processeur, que les données qui y transitent.
Il a donc implanté un nouveau contrôleur des flux (le CSME), dans ce morceau des Tiger Lake, car c’est celui par lequel les pirates sont le plus susceptibles d’essayer de pénétrer dans les entrailles du système.

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Dernier élément important et qui va nous permettre de faire une habile transition avec la suite : le contrôleur et régulateur de courant. Il surveille toute l’énergie qui transite à la fois sur le PCH mais aussi sur la partie processeur et peut adapter les flux électriques en fonction de l’occupation de la bande passante entre le processeur et le contrôleur mémoire.

« Tiger Lake » rime avec « adaptation » (si, si)

Intel a divisé les Tiger Lake en deux catégories. Il y a ceux qui consomment entre 7 et 15 watts (les anciens processeurs Y, en fait, désignés par l’appellation technique UP4) et les autres qui ont besoin de 12 à 28 watts pour fonctionner à leur vitesse de croisière (les anciens processeurs U, qui portent le badge UP3). Mais les uns comme pour les autres n’ont plus un TDP fixe de référence comme auparavant.

  • Le TDP, c’est du passé

Selon Intel, cette donnée (Thermal Design Power), qui a donné lieu à des guerres de chapelles incroyables dans l’Histoire du processeur et dont Intel s’est souvent servi pour taper sur la concurrence, est un peu désuète. Si bien que dans ses nouveaux tableaux récapitulatifs de processeurs, le fondeur la rebaptise « consommation type en activité ». Elle pourra être ainsi variable, comprise dans la fourchette de watts annoncée la plupart du temps et même… la dépasser dans certains cas.

Selon Intel, les Tiger Lake ne ressemblent à aucun de ses anciens processeurs Core car ils ont une capacité d’adaptation exceptionnelle. Ils peuvent se plier à la moindre des exigences des constructeurs de PC pour qu’ils puissent créer des PC ultraportables sans cesse plus fins, plus silencieux et vraiment très endurants. Ou des machines qui, à l’inverse, seront un peu moins fines mais qui développeront une puissance de feu phénoménale tout en restant très transportables et capable de tenir plusieurs heures loin de la prise de courant.

Moins de contraintes, davantage de souplesse : le processeur agile, c’est le Tiger Lake.

Tiger Lake : on l’attend de pied ferme

Il nous tarde d’avoir les premières machines équipées de Tiger Lake entre les mains pour voir comment elles réagissent dans nos différents protocoles de tests, certains étant particulièrement éprouvants pour les puces basse consommation.

Nous avons aussi hâtes de voir comment les constructeurs vont adapter les puces à leurs machines et vice-versa. Quoi qu’il en soit, notre avis de technophiles est forgé : Intel promet beaucoup et les Tiger Lake ont l’air d’en avoir autant à offrir. Leur potentiel et leurs aptitudes vont favoriser l’émergence de nouveaux types de machines ultraportables, c’est certain.

On pense, en premier lieu, aux PC compatibles avec la future norme Intel EVO ou encore à des machines plus exotiques, comme le Surface Neo de Microsoft dont on sait qu’il utilise les Tiger Lake et dont la sortie a été repoussée à l’année prochaine.

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