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Google licencie quatre employés pour avoir « violé » la politique interne de sécurité

Sous couvert de sécurité des données, l’entreprise licencie de plus en plus. Les Googlers accusent la direction de licenciement abusifs. 

Les licenciements se multiplient chez Google. Quatre employés accusés de «violer» les politiques internes de sécurité des données viennent d’être remerciés. Comme le rapporte Bloomberg, la compagnie a diffusé un mail intitulé « Sécurisons nos données » pour tenter d’expliquer les raisons de ces licenciements. Sollicitée par l’agence américaine, Google n’a pas souhaité commenter.

La sécurité des données au prix des employés ? 

Certains employés estiment que ces licenciements ont pour but de museler les mobilisations qui grossissent dans les rangs de Google. Selon eux, le vocabulaire est un des leviers pour masquer ces licenciements abusifs. 

« Avec ces licenciements, Google intensifie les représailles illégales », ont-ils déclaré. « Il s’agit de l’éclatement classique d’un syndicat, en utilisant le jargon de l’industrie de la technologie, et nous ne le tolérerons pas. »

200 manifestants

Depuis deux ans, les mobilisations internes s’organisent. Vendredi 22 novembre, près 200 employés ont manifesté devant les locaux de la société, à San Francisco. Les grévistes demandaient la réintégration de deux salariés placés en congé administratif après avoir organisé des protestations contre les choix de la direction. Même si la propension de mobilisation sur les 45 000 employés à San Francisco est faible, cette mobilisation est hautement symbolique. 

Elle marque encore une étape dans la polarisation des positions entre la direction et les employés chez Google. Comme l’a rapporté Bloomberg, deux employés ont été suspendus début novembre. Il a été, notamment, reproché à Rebecca Rivers et Laurence Berland leur prise de parole publique lors d’une walk out – terme utilisé au sein de l’entreprise pour se mobiliser. 

Licenciés pour « activisme »

Là encore, selon les « activistes », derrière les motifs de licenciements suivants « avoir divulgué aux médias les noms et les informations personnelles de ses employés » et « pour violation présumée des règles de l’entreprise » se cachent en fait un « activisme » qui déplaît. 

Rebecca Rivers estime qu’elle a été ciblée car elle avait lancé une pétition contre la collaboration de l’entreprise Mountain View avec le programme de surveillance des frontières américaines, qui avait été signée par plus de 1 500 personnes depuis août 2019. De son côté, Laurence Berland a appris son licenciement dans la presse. L’ingénieur avait critiqué notamment l’intégration d’un ancien fonctionnaire de l’administration Trump, Miles Taylor, dans les rangs de Google. 

« Sauvons notre culture »

Pendant la dernière mobilisation, les employés ne souhaitaient pas être identifiés par risque de représailles. Un ingénieur gréviste a confié au Monde : « Plus nous serons nombreux, plus nous serons en sécurité ». Toujours interrogé par le quotidien français, un des organisateurs se prenait à rêver : « Le mieux serait d’avoir un syndicat, confie l’un des organisateurs. Mais nous n’en sommes pas encore là. »

Google semble vouloir éviter à tout prix ce scénario, quitte à licencier à tour de bras. Selon les employés, la politique de la direction instaure un climat de défiance et d’opacité qui est contraire à l’ADN de la société. C’est d’ailleurs le thème de la mobilisation: « Sauvons notre culture ». Les employés regrettent les valeurs d’ouverture, de transparence et d’horizontalité qui ont fait la réputation de la firme californienne.  

Source : Bloomberg

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Marion Simon-Rainaud