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Gigabit Ethernet : idéal pour le c?”ur du réseau

Le débit offert par le Gigabit Ethernet est parfait pour interconnecter les réseaux locaux dans une architecture de type campus. Les performances sont assurées si l’infrastructure de câblage est à la hauteur.

Avec un débit dix fois supérieur aux 100 Mbit/s du Fast Ethernet, le Gigabit Ethernet est la meilleure solution pour renforcer l’épine dorsale d’un réseau. Les échanges entre serveurs et utilisateurs sont alors plus fluides et le responsable réseau dispose d’une réserve de bande passante en prévision des besoins futurs. De plus, l’homogénéité technologique est assurée de bout en bout ?” contrairement à ATM (Asynchronous Transfert Mode) ?” puisque le Gigabit Ethernet met en ?”uvre les mêmes mécanismes de communication (IEEE 802.3 CSMA/CD) que les ports Ethernet des postes de travail. “Pour nous qui avions déjà une dorsale à 100 Mbit/s, le Gigabit Ethernet est une simple évolution. Nous voulions ainsi passer les prochaines années sereinement et en consolidant nos acquis“, déclare Didier Chassignol, responsable des moyens informatiques à l’unité de recherche Rhône-Alpes de l’Inria.

Des prix à la baisse

Ici, le c?”ur du réseau comporte un commutateur Black Diamond d’Extreme Networks doté de 28 ports Gigabit Ethernet reliés en étoile à 22 commutateurs de périphérie Summit 48 du même constructeur. Même si disposer d’un port Gigabit Ethernet sur un commutateur coûte environ six fois plus cher qu’avec un port 100Base-T, cette solution reste préférable. C’est au bout du compte plus simple que de recourir à l’agrégation de liens à 100 Mbit/s selon la technique du “trunking” pour accroître la bande passante. Pour Romuald Griesner, le directeur du centre de ressources informatiques de l’université de Haute Alsace, le Gigabit Ethernet apporte un gain substantiel sur tous les plans : “Il y a moins de six ans, notre réseau ATM avait coûté 2,8 millions de francs uniquement pour le site de Mulhouse. Aujourd’hui, avec 2 millions de francs, nous avons un réseau qui couvre également le site de Colmar. Et le nombre de ports par commutateur est passé de 16 à 24 par équipement.” Les deux campus réunissent une population totale de 10 000 utilisateurs disposant d’une architecture centrée sur deux commutateurs Cisco 6500. Le prix à payer pour accéder au confort de la haute vitesse dépend aussi du câblage. En effet, la norme 1000Base-T n’autorise l’usage des câbles à quatre paires torsadées en cuivre de Catégorie 5 que pour des distances maximales de 100 mètres. Au-delà, il faut opter pour la fibre. Ainsi, les commutateurs Cajun P880 d’Avaya reliant les deux centres de La Redoute, distants de 250 mètres, utilisent deux fibres optiques multimodes 50 microns redondantes. Dans les bâtiments, on trouve également des fibres doublées pour les liens à 1 Gbit/s en direction des commutateurs de périphérie Cajun P330, installés dans des locaux techniques. Les distances peuvent ici atteindre 300 mètres. D’ailleurs, au sein même du centre informatique, où serveurs et châssis sont pourtant proches, Alain Declerck, chef de projet à La Redoute, préfère la fibre : “Pour les trafics importants, nous estimons qu’il vaut mieux éviter les ennuis.” Cette année, l’évolution d’une dizaine de serveurs en environnements Windows NT et Unix est prévue. Ce sont principalement les serveurs de sauvegarde, ceux de bureautique Novel 5, et les serveurs de messagerie qui sont les plus chargés.Malheureusement, les cartes adaptatrices de réseaux, qui sont en tête des tests des laboratoires indépendants en termes de performances et de faible consommation de CPU, sont encore introuvables en France, ou distribuées avec un faible support technique comme celles d’origine Syskonnect ou Allied Telesyn. “C’est un problème, car nous les préférons à celles proposées par les constructeurs de serveurs. Entre autres, elles nous permettent d’utiliser un seul type de carte pour tous nos serveurs”, regrette Alain Declerck. Comme pour les adaptateurs réseaux, rares sont les utilisateurs qui ont les moyens de tester les performances des modules Gigabit Ethernet des commutateurs. Dans ces conditions, la meilleure solution est de faire confiance aux tests publiés par les laboratoires indépendants ?” à l’instar de l’Inria qui, il y a deux ans et demi, n’a pas négligé ce moyen “pour valider le choix des équipements réseaux “. Bien que les fabricants aient pris en compte l’augmentation des débits dans la conception de leurs matrices de commutation, certaines architectures peuvent ralentir le débit sur les liens Gigabit Ethernet.

Une migration sans douleur

Une fois le câblage en place, il est conseillé de basculer d’abord le c?”ur du réseau, puis les serveurs et, en dernier lieu, les commutateurs de périphérie sur lesquels sont greffés les postes des utilisateurs. La première étape est facilitée par les commutateurs, qui disposent de mécanismes efficaces permettant l’insertion de modules châssis sous tension. C’est le cas des châssis E6 d’Enterasys, qui constituent l’épine dorsale du réseau de Canal+. Il suffit alors de mettre en place les modules Gigabit Ethernet et de les relier. Le basculement de toutes les connexions sur le lien présentant la vitesse la plus élevée est automatique et progressif. “Nous avons ainsi fait évoluer notre réseau en pleine journée sans interrompre le service rendu aux utilisateurs”, assure Pierre Gruyelle, responsable réseaux à Canal+.

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Henri Pradenc