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Droits voisins : Emmanuel Macron et Angela Merkel veulent faire plier Google

Emmanuel Macron en appelle à l’Union européenne pour contraindre le moteur de recherche californien à rémunérer les éditeurs de presse français. 

Le président de la République veut forcer les géants numériques à respecter les règles sur les « droits voisins». Pour cela, le chef de l’État a dit vouloir «engager au plus vite toutes les procédures » européennes, mercredi 16 octobre, aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel.

« Certains acteurs comme Google veulent s’en affranchir. Nous ne laisserons pas faire et très clairement demandons aux autorités nationales et européennes de la concurrence d’examiner et d’engager au plus vite toutes les procédures possibles et au-delà », a déclaré Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse à Toulouse.

Une réunion de négociation à Bruxelles

Cette réforme dite des « droits voisins » vise à aider la presse à faire rémunérer ses contenus par les géants du numérique, en particulier Google et Facebook, qui captent l’écrasante majorité des recettes publicitaires sur Internet.

En réaction à cette nouvelle réglementation, le moteur de recherche a annoncé fin septembre qu’il n’entendait pas payer la presse, malgré l’entrée en vigueur le 24 octobre d’une loi qui transpose dans le droit français la réforme européenne du droit d’auteur. Google n’est enclin à aucune négociation avec les ayants droit, qui fait d’ailleurs l’objet d’une réunion de la Commission européenne, à Bruxelles depuis mardi 15 octobre.

Concrètement, en France, le moteur de recherche n’affichera plus les extraits d’articles d’éditeurs de presse européens, et autres images miniatures ou vignettes dans les pages de résultats et dans Google Actualités. À la place, Google montrera qu’un titre et un lien, à moins que les éditeurs de presse ne l’autorisent spécifiquement à utiliser de manière gratuite ces extraits et vignettes.

« La valeur n’est pas dans le tuyau »

La presse et du gouvernement français se sont insurgés contre ce dispositif, qu’ils jugent contraire à l’esprit de la loi. Vendredi 4 octobre, Emmanuel Macron avait déjà signifié son « soutien » aux parties prenantes : « Nous serons aux côtés de nos auteurs, journalistes et des groupes de presse qui légitimement défendent leurs intérêts face à des propositions » qui ont été «jusqu’ici inacceptables ».

Le chef de l’État a souligné que « la valeur ne réside pas seulement dans le tuyau » de diffusion et qu’agir sur ce terrain, « c’est la garantie de notre liberté d’information, de la liberté de créer en Europe ».

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Marion Simon-Rainaud avec AFP