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CES 2014 : Imedipac, le pilulier 100 % français qui révolutionne la prise de médicaments

Outre l’accompagnement de la vieillesse et des maladies chroniques, le pilulier connecté de Medissimo ambitionne de faire réaliser de substantielles économies à la communauté.

« Papi, t’as pensé à prendre tes pilules ? » Cette phrase pourrait bientôt appartenir au passé avec l’Imediapac, un pilulier connecté conçu par la société française Medissimo. De la taille d’un livre d’art, cet appareil s’appuie sur les 6 ans d’expérience de l’entreprise en la matière et vérifie la bonne prise des médicaments afin d’améliorer l’accompagnement médical – dans le cas de suivis lourds – ainsi que l’observance, c’est-à-dire le bon suivi des prescriptions médicamenteuses. Côté médecin il permet de s’assurer que le patient — personne âgée, jeune sous traitement chronique, etc. – prend bien chaque jour ses différents médicaments. Côté patients, cet objet connecté peut rappeler la prise par l’envoi d’un SMS en cas d’oubli. « Pour les jeunes qui vivent leur vie à 100 à l’heure en dépit, par exemple, d’une insuffisance rénale, l’Imedipac peut ôter un poids dans la vie de la personne puisqu’il permet de ne pas se soucier de la prise médicamenteuse », explique Caroline Blochet, fondatrice de Medissimo et docteure en pharmacie.

Capteurs de volumétrie et accéléromètre

D’apparence volontairement épurée, l’Imedipac est truffé de capteurs et de composants. Les capteurs optiques calculent les variations volumétriques et détectent ainsi quelle case du pilulier a été prise. Des LED montrent au patient quelle case prendre afin d’éviter l’erreur de prise. Enfin, un accéléromètre détecte les mouvements du pilulier pour le sortir de sa veille et un système de détection de fuseaux horaires permet de continuer à gérer la prise même en cas de voyages. Une application pour smartphone est disponible pour permettre à des proches que l’on choisit de surveiller la prise des médicaments. Idéal pour les personnes âgées sujettes aux absences ou aux grosses têtes en l’air.

La sécurité des données médicales

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’Imedipac ne transmet pas les informations du pilulier via le Wi-Fi. « Il existe un cadre légal français très strict en matière de transfert des données des patients », décrit Caroline Blochet, « nous avons donc dû faire appel à une technologie GPRS et passer par les réseaux de téléphonie ». Côté stockage des données, Medissimo a fait appel à IDS, un des hébergeurs agréés par le gouvernement pour manipuler ces informations si sensibles.

Modèle économique

La nécessité de passer par le réseau GMS et de stocker les données sur un hébergeur spécifique a fait naître le modèle économique de l’Imedipac : outre l’achat du pilulier à 250 €, les patients payent un abonnement de 2 €/semaine. Si on ajoute à cela les 1 € par pilulier cartonné – des piluliers que les patients les plus aptes peuvent composer eux-mêmes – on obtient une facture mensuelle de 12 €. Si cette dépense peut paraître « supplémentaire », elle devrait pourtant faire réaliser d’énormes économies : « Imedipac est en mesure de faire économiser 33 €/mois au système de santé », argue Mme. Blochet, se basant sur plusieurs études gouvernementales comme le rapport de télésanté du député Pierre Labordes. Outre cette économie finale de 33-12=21 € par mois, le fait de signaler au patient la prise exacte qu’il doit choisir dans le pilulier devrait influer de manière substantielle sur les erreurs médicamenteuses. « Ce problème méconnu tue 15.000 personnes par an en France, soit deux fois plus que les routes », rapport Mme Blochet. « Cela fait en gros l’équivalent d’un avion de ligne qui s’écraserait par semaine : c’est considérable », s’emporte-t-elle. Selon ses projections, la communauté pourrait économiser 1,5 milliard d’euros. Pas mal pour une boîte à médicaments !

Produit 100 % français de la silver économie

De l’emballage en carton et plastique qui contient les pilules, la fabrication de l’appareil ou encore les développements logiciels, l’Imedipac est une réalisation 100 % française. « Pour moi cela coulait de source. Nous sommes certes une entreprise qui doit réaliser des profits, mais le but est que cela profite à la communauté », explique Mme Blochet, « et cela profiterait nettement moins si nous laissions nos savoir-faire en Asie ». Engagée volontaire dans le mouvement de la « silver économie » qui vise à créer des emplois autour des marchés du vieillissement, elle ajoute que « ma vision de l’Imedipac est une vision citoyenne. Le bailleur final c’est la communauté, donc les Français. La démarche de réindustrialisation du pays est au moins aussi importante que celle visant à faire des économies de santé », conclut-elle. Dans un milieu hitech plus habitué à l’ultra compétitivité à tout prix qu’à la démarche humaine, une telle intégrité tout bonnement rafraichissante !

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Adrian Branco