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CES 2014 : l’impression 3D de Sculpteo, chaînon manquant entre prototypage et production de masse

Ce service en ligne de commandes d’impressions 3D donne accès à des techniques d’impression 3D haut de gamme et tente de faciliter la vie des petites entreprises.

La « révolution » annoncée de l’impression 3D ne permet pas seulement aux geeks d’imprimer des têtes de Yoda et autres pièces disparues de lave-linge soviétiques, elle offre aussi une nouvelle dimension à la production de pièces. Entre le prototypage unique coûteux et une production de masse qui oblige à produire d’énormes volumes, l’impression 3D permet à des particuliers exigeants ou des petites structures de réaliser des modèles de qualité pour un prix modéré. Et ce n’est pas mentir que d’affirmer que ce service a sauvé la mise à quelques entreprises…

L’impression 3D au secours de la balance de Withings

« Au tout début du lancement de la balance connectée, entre le prototype et la première série, nous avons dû faire face à un problème avec un de nos fournisseurs », explique Cédric Hutchings, cofondateur de Withings, voisin de Sculpteo, champion des objets connectés santé comme le tout nouveau Aura présenté lui aussi au CES. « Nous avons donc fait réaliser des pièces à faible contrainte mécanique par Sculpteo ce qui nous a permis de respecter nos délais de lancement », s’enthousiasme C. Hutchings. Outre un dépannage occasionnel, la qualité des impressions 3D de Sculpteo permet aussi à des PME tout simplement d’exister comme la cambox isis, une caméra embarquée type GoPro dédiée aux sports équestres. « Pour un tel produit de niche, la réalisation de moules de plasturgie est inenvisageable – on parle de sommes énormes pour une TPE de l’ordre de 80.000 euros. L’impression 3D offre une souplesse d’utilisation et un coût de revient suffisamment bas pour lancer la production », détaille Clément Moreau, fondateur de Sculpteo.

L’impression 3D de qualité

Selon le type de pièce souhaité, Sculpteo fait appel à différentes machines, différentes techniques, mais le service utilise majoritairement le frittage laser, une technique de dépôt de couche de poudre plastique fondue par le passage d’un laser. « Par rapport au dépôt de plastique des imprimantes grand public type makerbot le rendu est bien plus qualitatif, les modèles ne présentent pas les strates caractéristiques du dépôt de fil plastique. Pourtant, la technologie fut un temps dans la balance au lancement de la société. “Deux choix s’offraient à nous au début : une impression médiocre, mais pas chère, ou une impression de bien meilleure qualité, mais plus coûteuse. C’est ce deuxième choix que nous avons pris avec un objectif : améliorer les process à tous les niveaux pour faire baisser les coûts”, raconte C. Moreau.

Une autre façon de concevoir

Outre la souplesse de production, qu’elle soit personnelle ou professionnelle, l’impression 3D permet de faire des pièces que la plasturgie traditionnelle a le plus grand mal à produire, voire qu’elle ne peut pas produire du tout. “Certains objets complexes ou creux sont très difficiles à produire avec les méthodes de plasturgie industrielle”, détaille C. Moreau. “L’impression 3D permet de s’affranchir de ces contraintes et même de proposer des pièces uniques, légères et résistantes. Cette légèreté des pièces peut avoir un intérêt majeur en aéronautique notamment”, poursuit-il.

Fulgurante réussite

La force du service Sulpteo commence dans le logiciel disponible en ligne. Au travers d’une interface web très aboutie, on peut littéralement gérer sa production à partir d’un modèle 3D qu’on aura modélisé ou récupéré sur le net. A ce logiciel web s’ajoute une gestion fine des machines d’impression 3D et une optimisation maximale des prises de commandes. Un bataillon d’optimisations en grande partie logicielles qui ont permis à cette PME de 35 personnes de connaître un doublement de chiffre d’affaires entre 2009, date de la création de l’entreprise et 2012. En 2013, ce même chiffre d’affaires ne doublait pas, il triplait ! Et Clément Moreau table à nouveau sur un triplement du CA en 2014, en gardant le même cap “Peut-être qu’à terme nous en viendrons à développer nos propres machines, mais nous n’avons pas encore les dimensions – ni le cash – pour faire ça. Nous allons maintenir le cap, développer le mode de commande de série et puis nous verrons”. Confiant, mais la tête sur les épaules.

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Adrian Branco, Envoyé spécial à Las Vegas