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100 mégapixels et 10 000 euros : l’appareil photo monstre de Fujifilm fait exploser les compteurs !

Le GFX 100 qui sera lancé en 2019 aura non seulement le capteur le plus riche en pixels de l’histoire des hybrides, mais il sera en plus le premier appareil du genre à être stabilisé.

Si la stratégie de Fujifilm fait l’impasse sur le capteur plein format 24×36 mm – lire notre encadré à la fin de cet article – cela ne veut pas dire que la marque fait une croix sur les hautes définitions.
Loin, très loin de là : face au « petit » capteur Full Frame de l’industrie, Fujifilm oppose depuis début 2017 son capteur moyen-format « géant » de ses GFX (32,9 x 43,8 mm, soit 1,7 fois plus grand que le 24×36).

Après avoir lancé son GFX 50S l’an dernier (51 Mpix) et annoncé durant cette Photokina de Cologne la déclinaison « reportage » de ce boîtier avec le GFX 50R, Fujifilm est allé encore plus loin en annonçant un monstre : le GFX 100. Un boîtier du même gabarit que les Nikon D5 et autre Canon EOS 1DX Mark II qui embarque un capteur… de pas moins de 100 mégapixels ! Un gros bébé dont le reste des spécifications n’a pas encore été donné par Fujifilm, mais dont on connaît déjà le prix : 10 000 dollars ! Trop cher ? Pas vraiment…

À lire : Fujifilm lance le GFX 50R, l’hybride moyen-format le moins cher de l’histoire

Tarif abordable (pour le monde du moyen format)

Il y a fort à parier que le tarif français du GFX 100 soit aux alentours du prix US, c’est-à-dire 10 000 €. Un tarif qui peut faire bondir le grand public… et saliver les pros ! Car pour mettre ce prix en perspective, il faut se rendre compte que dans ce segment, 10 000 € TTC ne représente en général que l’entrée de gamme des dos numériques. Des équipements qui ne comprennent qu’un gros capteur et de l’électronique, dépourvus de boîtiers et dotés, dans cette gamme de tarifs, d’une définition bien moindre !

Pour ce prix, Fujifilm fournit le boîtier – et les équipements (viseur, etc.) et le savoir-faire électronique – mais aussi une définition record de 100 Mpix. Le tout avec deux atouts technologiques de poids : un autofocus annoncé comme efficace (les moyen-format sont généralement peu compétents) et une stabilisation électronique du capteur.

Stabilisation et AF, les cartes maîtresses de Fujifilm

Voici bien les deux armes fatales du prochain boîtier de Fujifilm ! Dans le monde du moyen-format, on a l’habitude de rafales anémiques (moins d’une image par seconde), de la mise au point manuelle (ou d’autofocus mous du genou) et d’un impératif de vitesse ou de stabilité pour éviter les flous.

Côté shooting en continu, vu le précédent du GFX 50s, une partie du problème a déjà été résolu par Fujifilm. Pour les deux autres limites, Fujifilm réplique avec le premier autofocus hybride (contraste + phase) puisque le capteur sera, à l’instar des appareils hybrides normaux, équipé à sa surface de collimateurs de phase. L’autofocus devrait être ainsi largement plus performant que ce qui se faisait jusqu’alors.

Quant à la stabilité et le risque de flou, Fujifilm a répliqué en stabilisant l’énorme capteur, un procédé mécanique qui permet de gagner plusieurs vitesses (il faudra voir combien lors du lancement du produit). Il offre ainsi plus de liberté aux photographes : plus besoin de trépied ou d’apporter des éclairages énormes pour maintenir une vitesse d’exposition suffisamment rapide. On peut même imaginer des situations de reportage… à 100 mégapixels !

Fujifilm veut avaler le marché du moyen-format

Prévu pour le courant de l’année 2019, le GFX 100 sera un tournant majeur pour le marché du moyen-format. Selon les informations que nous avons récoltées, le lancement du GFX 50S a permis à Fujifilm de doubler le marché de 120-150 à 300 pièces, captant la quasi-totalité du volume nouvellement créé. Avec une offre en trois boîtiers – le fraîchement annoncé GFX 50R en entrée de gamme à 4500 euros, le GFX 50S en milieu de gamme à 6500 euros et le futur GFX 100 à 10.000 euros, tous équipés de la même monture optique – Fujifilm pourrait non seulement démocratiser et élargir le marché, mais aussi l’avaler tout cru.

Si les acteurs actuels – Hasselblad qui appartient désormais à DJI et Phase One – se partageaient gentiment le marché, ce sont des nains à côté du géant industriel qu’est Fujifilm. Vu la feuille de route du Japonais, il est bien parti pour leur faire mal. Très mal.

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