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Ray Kurzweil espère la fin de l’Humanité pour dans douze ans…

Le directeur de l’ingénierie de Google, Ray Kurzweil, a déclaré lors du festival SXSW que la théorie de la singularité technologique, qu’il défend, se réalisera en 2029.

L’informaticien Ray Kurzweil est un futurologue très écouté aux Etats-Unis. Directeur de l’ingénierie de Google depuis 2012, il prétend que 86% de ses prédictions faites au début des années 90 se seraient réalisées.

A l’occasion du très branché festival SXSW, à Austin, il a joué à nouveau au futurologue. Il était invité à répondre à une interview sur le futur de la narration dans l’art aux côtés de sa fille, l’auteur et la dessinatrice Amy Kurzweil. A cette occasion, il a réaffirmé que la fameuse théorie de la singularité allait bien se réaliser dans les 30 années à venir, resservant des positions et arguments qu’il porte depuis des années.

« J’ai toujours dit que 2029 serait la date à laquelle une intelligence artificielle réussirait un test de Turing et égalerait donc un niveau d’intelligence humaine. J’avais fixé la date de 2045 pour la « Singularité », c’est-à-dire le moment où nous pourrons multiplier notre intelligence effective par un milliard en fusionnant avec l’intelligence artificielle que nous aurons créée », a-t-il déclaré.

Nous allons connecter notre intelligence au cloud

Pour rappel, la singularité est une théorie affirmant notamment que l’évolution technologique est exponentielle et qu’arrivée à un stade elle se fera si rapidement que l’Humanité telle qu’on la connaît sera appelée à disparaître, soit pour céder la place aux machines, soit pour fusionner d’une manière ou d’une autre avec elle.
Pour confirmer la venue prochaine de la Singularité, Ray Kurzweil soulignait ainsi qu’« une jeune femme en Afrique peut avoir accès à davantage d’informations aujourd’hui avec son smartphone que le président des Etats-Unis il y a vingt ans ».
Les singularitariens pensent, en outre, que cette évolution technologique va atteindre un niveau tel que l’homme ne sera plus un jour capable de l’appréhender. L’informaticien a d’ailleurs fondé en 2008 avec Peter Diamandis l’Université de la Singularité. Un think tank et un incubateur d’entreprises qui promeut la convergence des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, de l’Intelligence artificielle et sciences Cognitives), avec l’idée que chacune des avancées de ces disciplines profitera aux autres et précipitera l’avènement de la singularité.

En bon transhumaniste, Ray Kurzweil ne comprend pas les craintes que cette perspective peut inspirer car il considère que c’est une opportunité unique d’améliorer notre nature humaine. « Les machines nous rendent plus intelligents. Elles ne peuvent pas encore être intégrées à notre corps, mais, dans les années 2030, nous connecterons notre néocortex, la partie de notre cerveau où siège notre pensée, au cloud », promet le cadre de Google.
Selon lui, il n’y aurait que des avantages à en tirer. « Nous allons avoir plus de néocortex, nous allons être plus drôles, nous serons meilleurs musiciens. Nous allons être plus sexy », a déclaré Kurzweil lors de l’interview de SXSW. Plus sexy ?! C’est un aspect sur lequel le futurologue n’avait pas encore insisté.

Futuriste et scientifique

Mais il est peut probable que cette nouvelle corde à son arc change profondément ce que Yann LeCun, sommité mondialement reconnue de l’intelligence artificielle, pense de lui.
En 2015, alors que Ray Kurzweil avançait que la Singularité interviendrait en 2030, l’actuel directeur de la recherche en IA de Facebook indiquait que Ray Kurzweil « n’a jamais rien apporté à la science de l’intelligence artificielle ». Pour le chercheur et scientifique français, il « est un futuriste. Il aime avoir cette vue très positiviste sur le futur. Ce qui lui permet de vendre beaucoup de livres »… La fin de l’Humanité comme moyen de vendre du papier ? Voilà qui rassurera ceux qui ne veulent pas devenir des cyborgs dans douze ans.

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Amélie Charnay, avec Pierre Fontaine