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XML, épine dorsale de l’Internet 2G

Soap, WSDL, UDDI, ebXML… Toutes les technologies clés à la base des services Web reposent sur le langage XML, son indépendance par rapport aux plates-formes et son aptitude à passer à travers les pare-feu des entreprises.

Microsoft ne cesse de le répéter : le langage XML est la clé de la prochaine génération d’Internet. Indépendant des plates-formes logicielles des éditeurs et des constructeurs, et traversant facilement les coupe-feu IP, XML est considéré par nombre d’analystes comme un langage universel.

Soap-WDSL, le couplé gagnant

XML décrit et permet de manipuler des données, de les distribuer à une grande variété de terminaux ou de les échanger entre divers services collaborant sur Internet. Pour créer des e-services accessibles depuis n’importe quelle plate-forme, XML constitue en fait la seule solution apte à offrir cette interopérabilité.Ces services étant développés avec les technologies Microsoft ou Java, assurer l’interopérabilité des différentes plates-formes est un impératif que Corba, DCOM (Distributed component object model) et Java RMI (Remote method invocation) n’ont jamais pu satisfaire. Microsoft a ainsi créé Soap (Simple object access protocol), dont les formats de messages sont définis en XML.Ce protocole a ensuite évolué sous l’impulsion d’IBM, ce qui devrait enfin assurer l’interopérabilité des plates-formes Java et de .Net, de Microsoft. IBM et Microsoft ont soumis Soap au consortium W3C afin qu’il devienne un standard (sous le nom de XP, XML protocol). Pour décrire les contrats de services Web invoqués via Soap et permettre leur invocation de façon dynamique (sans changer le code des applications), l’éditeur et le constructeur ont élaboré WSDL (Web service description language), dérivé de XML. Ces contrats de services indiquent à l’application voulant invoquer des services quelles sont leurs interfaces, y compris les paramètres d’appel et de retour. Selon le GartnerGroup, plus de 70 % des invocations de services Web sur Internet utiliseront, en 2003, le couple Soap-WSDL. Toutefois, même si Soap et WSDL règlent les problèmes d’interopérabilité des plates-formes de commerce électronique, l’aspect dynamique requis pour les services Web n’est pas totalement traité.

UDDI, l’annuaire mondial des services qui manquait

Pour transformer le Web actuel semi-statique en un Web dynamique avec des services collaboratifs, il faut créer un annuaire mondial des services, dans lequel les entreprises publieront et rechercheront des services de façon dynamique. Telle est la raison de la création d’UDDI (Universal description, directory and integration) par Ariba, IBM et Microsoft.“UDDI constitue le superréférentiel de métadonnées qui permettra de rechercher des fournisseurs correspondant à ses besoins et qui fournira l’indication du ou des réseaux commerciaux auxquels ils sont rattachés “, précise Cyril Frémont, directeur du marketing places de marché, d’Ariba. Comme un annuaire téléphonique, UDDI contient des pages blanches et des pages jaunes permettant la recherche des services en fonction du nom d’une entreprise ou le type d’activité qu’elle exerce. Mais UDDI offre, en plus, des pages vertes indiquant comment faire du commerce avec les entreprises figurant dans l’annuaire, en communiquant, par exemple, les processus métiers ou les descriptions des services. Blanches, jaunes ou vertes, les pages UDDI ont un modèle de données basé sur XML, et leur accès nécessite l’emploi de Soap, aussi bien pour remplir ces pages que pour rechercher des services. Pour prouver qu’UDDI fonctionne, Ariba, IBM et Microsoft ont mis en place une infrastructure de référentiel distribué. Chaque éditeur a alors son annuaire de services synchronisé quotidiennement avec ceux des deux autres éditeurs. De plus, IBM a mis à la disposition, en Open Source, des classes Java pour accéder à UDDI. Ce dernier sera soumis aux organismes de standardisation avant la fin de l’année 2001.

Des besoins pour des standards complémentaires

Depuis son lancement en septembre dernier, plus de cent vingt sociétés, dont HP, Oracle et Sun Microsystems, ont rejoint l’initiative UDDI. Malgré cette adhésion, il serait vain de croire que toutes les technologies nécessaires aux services Web sont matures, ou même élaborées.“La création des standards Soap et UDDI va faciliter l’émergence des architectures de services. Toutefois, les e-services nécessitent un référentiel beaucoup plus détaillé que la simple description des interfaces qu’offre UDDI. Il faut décrire aussi ce qui se passe chez le fournisseur proposant ses services (telles que ses capacités de production), l’enchaînement requis des e-services, le comportement à adopter en cas d’erreur et, enfin, le contexte d’utilisation des services Web (comme le délai de livraison) “, précise Henry Peyret, analyste senior au GigaGroup. “Soap et UDDI constitueront sans doute une première bonne étape pour découvrir de façon automatisée des services. Mais, il est nécessaire d’aller plus loin pour permettre la création de services intelligents exploitant le contexte de l’utilisateur “, affirme Michel Kochanski, directeur des ventes des solutions logicielles de Sun Microsystems.“L’apport de Sun avec son approche du contexte utilisateur est intéressant, dans la mesure où il inclut les paramètres d’authentification et pas seulement ceux propres à la visualisation “, complète Henry Peyret. Même les promoteurs de Soap-WSDL-UDDI considèrent que tout n’est pas réglé. “Les technologies d’e-services ne sont pas encore finalisées. Il reste beaucoup de travail pour répondre aux besoins des entreprises. Nous participons donc à l’élaboration de standards complémentaires tels XAML (Transactional authority markup language) pour la gestion de transactions, ebXML (e-business XML) pour la centralisation des formats d’échange par secteur industriel, ou encore, TpaML (Trading partners agreement markup language)“, conclut Manuel Guerrero.

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Jean-François Masler