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Win4Lin, pour gérer les applications Windows sous Linux

Utiliser efficacement Windows et Linux sur la même machine sans recourir au multiboot est désormais possible grâce à Win4Lin.

Les ‘ Linuxiens ‘ en ont rêvé, TreLOS l’a fait. Win4Lin est destiné à des applications comme le développement conjoint sous Linux et Windows ou à une migration totale vers Linux, tout en continuant à utiliser certaines applications telles que Lotus Notes ou Office.
Il existait jusqu’à présent deux approches pour exécuter des applications Windows sous Linux. La première, à l’instar du projet Wine, revient à réimplémenter en totalité l’API Windows. La compatibilité est cependant assez réduite, en raison de la complexité de la tâche. La seconde consiste à émuler tous les composants matériels d’un PC. Utilisée par VMWare, cette méthode autorise l’installation sur la machine virtuelle, ainsi créée, de tout système d’exploitation (Linux, Windows 9.x et NT, Solaris x86…). Cette compatibilité se paye néanmoins par une grande consommation de ressources, donc des performances réduites. Win4Lin emprunte une voie intermédiaire, en implémentant une machine virtuelle exclusivement dédiée à Windows.

Un script shell pour modifier le noyau

L’installation de Win4Lin se déroule en plusieurs étapes. Dans un premier temps, le noyau doit être modifié pour offrir à Windows un accès plus direct au matériel. L’installation du nouveau noyau se fait automatiquement à l’aide d’un script shell, à condition de posséder une distribution prise en compte par Win4Lin (c’est le cas de celles de Caldera, Corel, Mandrake, RedHat et SuSE). Les autres devront certainement appliquer le patch fourni par TreLOS et recompiler le noyau. Ce dernier ne démarrera pas si l’on utilise Loadlin pour lancer Linux à partir de MS-DOS, ce problème est imputable à Loadlin, selon les développeurs de TreLOS. Après le redémarrage du nouveau noyau, on peut installer Win4Lin. Puis, un utilitaire graphique, sous X Window, permet de créer, sur la partition Linux, une image du CD-Rom d’installation de Windows. Par la suite, chaque utilisateur peut installer sa propre session Windows à partir de cette image. Cette opération échouera si vous utilisez la version 1.0 de Win4Lin, car celle-ci ne supporte pas les versions non anglophones de Windows. Néanmoins, TreLOS fournit sur son site Web un patch en version bêta qui corrige cette limitation.
Testé sur une configuration modeste (un K6 200, avec 64 Mo de RAM), Win4Lin s’est révélé suffisamment rapide et stable pour une utilisation confortable d’applications courantes comme Word, Excel ou Internet Explorer. L’évaluation précise des performances est cependant contrastée. Si les résultats en calcul brut sont inférieurs pour Win4Lin de seulement 2 % par rapport à Windows 98 natif, les accès disque de Win4Lin sont, en revanche, moins rapides de 40 %. De plus, les applications graphiques accusent une réelle dégradation des performances. Ainsi, le visionnage d’une vidéo MPeg est passé de 25 images par seconde sous Windows 98 natif à 4 images par seconde sous Win4Lin !

Une compatibilité encore imparfaite

Enfin, la compatibilité est encore incomplète puisque Win4Lin 1.0 ne gère pas le son, ni les ports série, ni Direct X. En outre, le support réseau est limité au TCP-IP, à travers les services Sockets de Windows. Par conséquent, si la connexion à Internet se fait de façon transparente, d’autres fonctions comme le Voisinage réseau ne sont pas exploitées. Les futures versions de Win4Lin devraient progressivement combler ces lacunes.

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Romain Criton