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Des études américaines pointent les effets positifs des jeux vidéo

Contrairement aux idées reçues, la pratique des jeux vidéo ne rend pas violent. Au contraire, elle peut aider les enfants à apprendre, à développer leurs réflexes ou à réguler leurs émotions.

Pour la plupart des Américains, il y a un lien direct entre les jeux vidéo et la violence, affirmait récemment un sondage Harris. Un mois après la tuerie de Newtonqui avait fait 27 morts dont 20 enfants, le président des Etats-Unis, Barack Obama, et son vice-président, Joe Biden, avaient affirmé qu’il fallait en savoir plus sur l’impact des jeux vidéo sur les utilisateurs.

A l’époque, certains experts avaient en effet accusés les jeux vidéo d’engendrer la violence. Mais pour de nombreux autres experts, cela n’a jamais été prouvé. Au contraire, « jouer peut avoir un effet bénéfique, notamment sur les fonctions psychologiques, dit Jason Allaire, de l’unité spécialisée Gains Through Gaming à l’université de Caroline du nord. Nous en étudions les aspects cognitifs, éducatifs, nous essayons de comprendre les mécanismes sur la mémoire. »

De nombreux jeux vidéo ont donc une vocation éducative. Ainsi Jive Health, créé par l’étudiant Dennis Ai, incite les enfants à manger plus de fruits et de légumes en leur faisant chercher des fruits pour nourrir leur animal. « Les enfants l’aiment beaucoup », assure D. Ai, dont l’équipe a gagné le prix de l’Innovation, sponsorisée par l’association de lutte contre l’obésité Partnership for A Healthier America.

Les jeux vidéo ont « mauvaise réputation parce qu’on y joue souvent de manière excessive » mais les accuser des maux de la société est « simpliste », dit-il. Il serait tout aussi « hypocrite de nier de possibles effets négatifs », ajoute-t-il, mais « il n’y a aucune preuve montrant que jouer à un jeu violent conduit le joueur à être violent ».

Jouer développe les compétences

Ils permettent aussi une meilleure récupération après un accident vasculaire cérébral, comme l’a montré une étude canadienne publiée il y a deux ans déjà. En France, des jeux ont même été développés spécialement par les hôpitaux de Nîmes et de Montpellier pour aider les patients. A l’autre bout de la chaîne, une étude italienne a montré en 2012, que les chirurgiens pouvaient eux aussi améliorer leurs compétences en jouant régulièrement avec une console Wii !

Même les jeux de cible, très critiqués, auraient de bons côtés. Une étude canadienne de l’université de Toronto a montré que tirer ou manœuvrer dans ce type de jeux améliorait la capacité à se concentrer sur une cible cachée. Par exemple, selon le chercheur Ian Spence, « c’est utile pour faire le contrôle des bagages sur un écran, pour lire une radiographie, pour interpréter des images satellites, découvrir un objet caché ou même repérer un copain dans une foule ».

Pour des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Boston, un jeu où il faut tirer sur des vaisseaux spatiaux ennemis en évitant les vaisseaux amis peut aider les enfants violents à réguler leurs émotions. Le jeu démontre qu’il faut rester calme pour tirer juste, dit l’étude publiée par Adolescent Psychiatry.

L’impact des jeux sera donc certainement l’un des objets de discussion du Congrès des développeurs de jeux vidéo ce mois-ci à San Francisco. En espérant que toutes ces études et travaux permettront enfin de rendre au jeu vidéo ses lettres de noblesse !

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Cécile Bolesse