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UMTS : des utilisateurs dubitatifs sur les délais

Les utilisateurs européens attendent l’arrivée de la troisième génération de mobile (UMTS). Mais ils redoutent un retard dans son déploiement.

La transmission de données sur les mobiles, si elle pèse moins de 5 % des revenus des opérateurs GSM, est bien implantée dans les entreprises européennes. 64 % des sociétés interrogées par Forrester Research (*) déclarent utiliser la transmission de données sur GSM ou les services de messages courts (SMS). Et 54 % de leurs responsables en charge des technologies de l’information estiment les transmissions de données mobiles importantes pour leur entreprise. Mais le GSM actuel et ses 9,6 Kbit/s est trop limité ! La moitié des entreprises sondées espèrent bénéficier en 2001 d’une vitesse de transmission de 56Kbit/s.
A quoi leur serviront ces débits accrus ? Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas l’amélioration de leur productivité interne – par la consultation des courriers électroniques ou de l’intranet de leur société – qui est leur préoccupation principale. La moitié des sociétés veulent utiliser les hauts débits sur mobile avant tout pour améliorer la relation avec leurs clients et les fidéliser : 19 % des entreprises interrogées espèrent resserrer leurs liens avec eux, 17 % augmenter leur satisfaction et 15 % prévoient même, grâce aux données, d’accroître leur clientèle. “Le plus grand avantage est d’enfermer le client. Ma société veut être son seul point d’information. Nous voulons que le client soit en ligne avec nous, de son réveil jusqu’à la seconde qui précédera son décollage”, déclare une compagnie aé-
rienne.
Cependant, le réalisme prévaut. Les responsables informatiques sont conscients des freins qui retarderont l’arrivée des hauts débits. 26 % prévoient qu’il n’y aura pas d’uniformisation des standards, et près d’un quart anticipent des prix trop élevés. “Si les opérateurs doublent la vitesse de transmission, ils pourraient aussi doubler le prix”, estime le responsable d’une entreprise de logistique, qui, dans ce cas, ne serait pas intéressé. 17 % craignent également le manque de terminaux, ainsi qu’une mauvaise qualité de services. Ils sont même méfiants : “Il n’y a pas de terminaux, pas de standards, et pas de technologie mature. Pour nous c’est un grand tapage marketing”, estime une compagnie d’assurances. Bref, les responsables informatiques, s’ils attendent avec impatience les hauts débits sur mobile, sont incapables de dire quand ils pourront les utiliser, et tentent de dégager, au travers de l’enthousiasme de certains constructeurs et opérateurs, ce que sera la réalité(*) “Mobile’s High-speed Hurdles”, publiée en mars 2000. Etude menée auprès de 47 responsables européens en charge des technologies de l’information.

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Claire Chevrier