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Sundar Pichai, le PDG de Google, s’excuse platement auprès de Thierry Breton

Un document interne ciblait le commissaire européen dans la cadre d’une campagne de communication, dont le but est de contrer un futur projet de loi de l’Union européenne.

À l’occasion d’une réunion virtuelle en fin de semaine dernière, le PDG de Google, Sundar Pichai, a présenté ses excuses au commissaire de l’Union européenne Thierry Breton, selon le Financial Times.
En charge du marché intérieur, le Français a été cité comme cible prioritaire d’une campagne de décrédibilisation dans un document interne de Google qui a fuité fin octobre.
Sundar Pichai a précisé que ce document « ne lui a jamais été présenté » et qu’il n’a jamais validé cette stratégie. Ce ne serait pas « de cette façon que nous opérons », a-t-il souligné.

Une campagne contre le Digital Services Act

Le document interne prévoit une campagne de communication de deux mois dont le but est de contrer le futur projet de loi de la Commission européenne, dont la commissaire Margrethe Vestager a donné quelques lignes dans un discours le 29 octobre.
Ce nouveau texte, qui devrait être présenté dans les prochaines semaines, s’articulera en deux volets, Digital Services Act et Digital Markets Act. L’un de ses buts sera de briser la dominance des grands acteurs du Web, baptisés « digital gatekeepers ».
Ainsi, ces derniers ne devront plus favoriser leurs produits dans des résultats de recherche ou utiliser les données de leurs concurrents qui sont en même temps clients de leurs plates-formes. Il sera également interdit d’enfermer les utilisateurs dans un réseau de produits et services (« lock in »).

Dans le document qui a fuité, Google veut éliminer ces « contraintes irraisonnables » et modifier « le narratif » de ces problématiques. Le document prévoit notamment « d’augmenter la pression » sur Thierry Breton pour pouvoir influencer le projet de loi à l’avantage de l’éditeur. Ce qui n’est pas du joli.
Mais le commissaire français reste zen. Il aurait dit à Sundar Pichai : « C’est vieux comme le monde : mettre la pression sur un régulateur, faire appel au gouvernement américain, faire croire que les nouvelles règles pourraient détruire les relations transatlantiques… pas vraiment ».
À défaut de pouvoir tuer dans l’œuf le projet de la Commission, la direction de Google est désormais obligée… de marcher sur des œufs.

Source : Financial Times

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Gilbert KALLENBORN