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‘ Quand l’acheteur devient acheté ‘

Après avoir acquis Orange en 2000, France Télécom se fait racheter par ce même Orange en 2006… Et tous les produits de la gamme portent désormais des noms anglo-saxons. Un bon exemple d’acheteur acheté.

On connaissait l’arroseur arrosé. Il faut désormais ajouter l’acheteur acheté. Une spécialité française. Ainsi, l’accord entre Alcatel et Lucent fut présenté comme une fusion entre égaux. En fait, Alcatel a acheté Lucent, puisque les
actionnaires du Français détiendront 60 % de la future société. Mais dans ces opérations délicates, il faut ménager les susceptibilités. Pourtant, la patronne de la nouvelle société sera Pat Russo, le PDG de Lucent.En 2000, France Télécom achète l’opérateur britannique Orange. Six ans après, Orange absorbe France Télécom. Il devient sa vitrine commerciale. Tous les produits portent des noms anglo-saxons. Les clients de l’opérateur historique ont
intérêt à se mettre à l’anglais avant d’entrer dans ses boutiques en dur (‘ brick and mortar ‘) ou virtuelles. Il n’est plus question que de Livebox, Business Talk, Business Services, ou de Hosted
Exchange. Sans doute les produits et services fonctionnent-ils mieux affublés de tels noms. On oblige les éditeurs étrangers à traduire en français leur documentation. France Télécom n’en est pas encore à traduire en anglais la sienne pour ses
clients de l’Hexagone. Mais au train où vont les choses, cela ne saurait tarder.Il y aurait bien un moyen d’enrayer le phénomène. Ce serait de suivre la CGT-PTT (sic), qui, dans un communiqué sorti peu après l’annonce du choix du nom Orange, préconisait la ‘ réappropriation publique totale
de France Télécom ‘.
Mais ce n’est pas aller dans le sens de l’histoire.*Grand reporter à 01 Informatique

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Jean-Pierre Soulès*