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Pourquoi Avatar 2 fait planter certaines salles de cinéma

Avatar 2 provoque des dysfonctionnements techniques dans certaines salles de cinéma. Apparemment, le film de James Cameron représente un défi pour les salles obscures les moins sophistiquées. Dos au mur, des cinémas ont été obligés d’annuler les séances.

Avatar : La Voie de l’eau, le film événement de James Cameron, vient de débarquer dans les salles obscures. Au Japon, le long métrage a rencontré un succès mitigé. Lors de son premier week-end d’exploitation, le film n’a récolté que 3,6 millions de dollars dans l’archipel. Malgré l’engouement mondial, Avatar 2 n’est pas parvenu à s’imposer en tête du box-office japonais. Il doit se contenter de la seconde place, derrière le film d’animation The First Slam Dunk.

Le succès mitigé d’Avatar serait en partie dû à des soucis techniques, rapporte Bloomberg. Apparemment, une pléthore de salles japonaises a rencontré des problèmes techniques lors de la diffusion du métrage. D’après les médias nippons, plusieurs cinémas dans le pays ont été contraints d’annuler la projection du film lors du week-end d’ouverture au dernier moment. D’autres ont interrompu la projection et proposé des remboursements aux spectateurs mécontents.

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Un film trop sophistiqué pour les cinémas japonais ?

Le long métrage se serait avéré trop sophistiqué d’un point de vue technique pour certaines exploitations nippones, relate le média. Fidèle à ses habitudes, le réalisateur James Cameron a misé sur une foule de technologies d’avant-garde pour donner vie au monde de Pandora.

Malheureusement, de nombreux cinémas japonais ne sont pas encore équipés pour certaines de ces technologies. Au Japon, les exploitants se montrent bien souvent réticents à investir dans de nouveaux équipements. L’évolution technique des cinémas, surtout des entreprises les plus modestes, est plus lente qu’en Europe ou aux États-Unis, explique Bloomberg. Certaines salles n’ont pas pu diffuser Avatar 2 à cause des limitations techniques de leurs cabines de projection.

Pour mémoire, le premier opus d’Avatar se distinguait déjà par ses prouesses technologies. Sorti en 2009, le film a contribué à la popularisation de la 3D. Avatar est rapidement devenu une référence pour les amateurs de ce format. Contrairement à de nombreux films produits à l’époque, Avatar a été pensé dès l’origine du projet pour une diffusion en trois dimensions.

Le problème des 48 images par seconde

Pour l’heure, on ignore encore avec précision pourquoi Avatar 2 a provoqué des dysfonctionnements dans certaines salles. Pour diffuser le blockbuster malgré tout, un cinéma de la ville de Nagoya semble avoir trouvé une solution de contournement. Le cinéma a choisi de projeter l’œuvre en 24 images par seconde, au lieu des 48 images par seconde préconisées par James Cameron.

« Il était initialement prévu que le film projeté dans la version avec une fréquence d’images élevée (48 ips), mais en raison de diverses circonstances, la version à fréquence d’images normale (24 ips) sera projetée », explique le cinéma de Nagoya sur son compte Twitter.

https://twitter.com/ac_odaka/status/1603343579958562816?s=20&t=L_M-_sYpwmDkOmV_5DVtww

Le réalisateur a en effet tourné Avatar 2 en HFR (High Frame Rate) afin d’améliorer la fluidité des séquences. Cette technologie permet de projeter un film en 48 images par seconde, soit le double du standard actuel au cinéma. En bridant le nombre d’images par seconde à une fréquence traditionnelle, le cinéma nippon est vraisemblablement parvenu à diffuser Avatar 2 sans rencontrer le moindre problème. Les salles IMAX du cinéma n’étaient apparemment pas en mesure de traiter le surplus d’informations inhérent aux 48 images par seconde. Pour projeter un métrage en HFR, il faut en effet se munir de projecteurs numériques de seconde génération.

Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’un film en 48 images par seconde est projeté au Japon. En effet, le réalisateur Peter Jackson a tourné l’intégralité de la trilogie Le Hobbit dans ce format. Malgré l’enthousiasme du cinéaste néo-zélandais, les 48 images par seconde n’ont pas été adoptées par l’industrie ou le public. De nombreux spectateurs n’ont pas apprécié cet excès de fluidité, qui sied mal à certaines scènes, mais, à notre connaissance, les cinémas n’ont pas rencontré de problèmes techniques à l’époque.

Pour réaliser la suite d’Avatar, James Cameron a choisi d’améliorer la technologie inaugurée par Peter Jackson. Contrairement au Hobbit, Avatar 2 profite d’une fréquence d’images variable. Concrètement, le réalisateur n’a pas tourné l’intégralité des plans en 48 images par seconde. La fréquence élevée a été réservée à certaines scènes.

« La règle était qu’à chaque fois que les personnages se trouvent sous l’eau, on passe en 48 images. Si ce sont juste des gens assis qui parlent ou qui marchent, des images qui changent lentement, ce n’est pas nécessaire. En fait, c’est parfois même contre-productif parce que le rendu a l’air trop lisse, n’est-ce pas ? », expliquait récemment James Cameron à Yahoo UK.

Sur les plans plus statiques, le cinéaste s’est contenté des traditionnelles 24 images par seconde. Il est possible que ce soit cette fréquence d’images élevée, mais variable, qui ait provoqué les problèmes techniques des salles obscures japonaises. Pour le moment, Disney et les cinémas japonais ont refusé d’évoquer les problèmes techniques générés par Avatar 2.

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Source : Bloomberg


Florian Bayard
Votre opinion
  1. Bonjour,
    Je travaille en Belgique ou les cinémas font des entractes (en réalité, une pause sur le film avec un play sur un autre élément. Du coup, intégrer cet élément qui est en 24i/s dans le film en 48 pose un problème étonnant: il réduit la durée de presque la moitié donc, le film se termine 1h15 avant. Aucun problème si on ne met pas l’élément entracte…Bien sur, nos matériels sont tous Série 2 et compatibles HFR/48i/s.
    Disney nous avait demandé de ne pas positionner de film annonce avec kdm (càd clé de décryptage comme si c’tait un film) car cela pouvait affecter le film mais rien sur un élément non crypté ou entracte. En conséquence, nous avons passé le film en 3D et 24 i/s ce qui ne pose aucun problème.

    1. Je ne suis pas expert mais je ne comprend pas pourquoi techniquement parlant Avatar 2 poserait un problème.
      SI j’ai bien saisi la 3D HFR proposée par James Cameron est variable et donc pour une partie du film ou les scènes calment sont prépondérantes, on a du 24i/s et pour les scènes d’action avec du coup les contraintes liées à la rapidité des scènes et au risque de flou de l’image si on reste en 24 i/s, James Cameron les a filmée nativement en 48i/s. Comme pour le Hobbit qui lui était entièrement tourné en 3D HFD 48i/s, cela ne posait pas de problème aux salles de cinéma ne disposant pas du HFR de le projeter en 24i/s car la rétrocompatibilité a forcément du être prise en compte pour ne pas limiter la diffusion que dans certain cinéma ou de forcer l’ensemble des cinéma à investir dans un projecteur compatible 3D HFR.

    2. Cher Marque Jaune,

      J’ignore si vous travaillez pour un cinéma mais ce que vous dites est faux. Lorsque vous intégrez un élément à 24 images / s dans un montage à 48 images / s, celui-est interpolé, et donc chaque image est doublée. Ainsi 1 seconde film correspond toujours à 48 images et ce que certaines images soit doublées ou non… Quant au son 1 seconde de film sera toujours 1 seonde de son ! Il ne faut pas confondre vitesse et fréquence d’image. 1 film en 48 images / s ne va pas plus vite. Il y a simplement 1 s de film divisé en 48 images au lieu de 24 habituellement.

      1. Bonjour,
        Je suis technicien de cinéma et je suis d’accord. ca ne devrait pas poser de problème.
        Le seul soucis serait soit que le projecteur est un série 1, soit que le serveur n’arrive pas a débiter…

    3. Je ne suis absolument pas spécialiste de la question mais j’aimerais quand même comprendre par quel mystère la durée du film est réduite de 1h15. Il n’est pas question aujourd’hui de projeter à 48ips une pellicule tournée en 24ips (ce qui donnerait le fameux effet accéléré des débuts du cinéma), on est en numérique. Un simple pc avec VLC par exemple s’adapte à la fréquence des images “automatiquement” en lisant les métadonnées d’un fichier vidéo. Si les systèmes de projection “série 2” ne savent pas faire ça, il y a comme un problème.

      1. Bonjour, je suis technicien de cinéma et effectivement je suis d’accord, je ne vois pas comment on peut réduire la durée du film en changeant la fréquence.

    4. ???? Que l’on y mette 24 , 48 ou même 6374992838 images dedans 1 seconde reste une seconde c’est quoi cette inepsie. Elle sera simplement beaucoup plus fragmentée mais une unité de temps reste ce qu’elle est

  2. Adepte de films aux cinémas, j’ai jamais vu un film dépasser les 24fps – Hz – i/s. Or étant aussi côté gaming, je frôle très généralement les 144hz voire 240hz dans certains cas, alors pourquoi pas au cinéma.

    C’est con mais c’est le principal argument qui ferait que j’irais voir + de films, si on pouvait en regarder en 60hz constant, minimum : 144hz reste un must. J’apprécie de voir certains moments re-travaillés par une ia sans avoir pour autant accès aux matériels.

    Un enjeu trop technique pour les VFX qui forcerait a faire attention à chaque détails ?

    1. Pas pareil. Quand tu joues c’est ta CG qui sort les images en fonction de sa puissance et de tes réglages. Un film ce sont des images projetées. Donc un film avec 144fps ferait 6x la taille en 24fps classique.
      La résolution étant déjà supérieure (jusqu’à 12000×8700 ) à ton écran de gamer. Tu comprends que le coût serait assez prohibitif pour un gain faible.

  3. “une pléthore de salles japonaises a rencontré des problèmes techniques” : Non ! Ce sont les salles japonaises qui ONT rencontré des problèmes techniques, et non cette “pléthore” (une pléthore, plusieurs pléthores ?) dont vous imaginez que c’est le sujet du verbe alors que c’est un déterminant quantitatif (adjectif indéfini). Dans le doute, essayez le pluriel, vous verrez que la phrase prend du sens, plutôt que de vous fier à une apparence.

  4. L’article ne parle pas de l’autre contrainte des DCP d’Avatar 2 : le film est proposé en 6 fpl (Foot Lambert) c’est une luminosité franchement plus importante que pour un film classique. Apres, soit le projecteur est capable de monter en puissance et ca passe, soit on choisis de diffuser le film en 4 fpl, moins lumineux, mais beau quand même.

  5. Nous habitons à Montreuil 93 et pas au Japon, mais le film s’est planté vers 1h30 de diffusion. Ils ont essayé de le relancer à 1h25, quand ça a passé 1h30 toute la salle y a cru, mais patatras vers 1h40, séance annulée !
    On retente le 1er janvier, et on doit ré regarder les premières 90 minutes, on croise les doigts

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