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On a testé la réalité virtuelle de nouvelle génération à Laval Virtual

Equipée d’un casque de réalité virtuelle et de capteurs, j’ai testé le dispositif de la start-up Artanim qui repose sur de la motion capture. Ses points forts ? Pouvoir interagir à plusieurs et avec de vrais objets dans un monde virtuel.

Devant moi s’étale un long pont suspendu et branlant comme dans Indiana Jones et le temple maudit. Alors que je m’y engage en tremblant, une femme à mes côtés commence à paniquer. « J’ai trop peur, je ne peux pas avancer », murmure-t-elle, au point que je doive lui prendre la main. Cette expérience, je ne l’ai pas vécue dans une région reculée de l’Inde mais… en France, au salon Laval Virtual. Tout simplement en essayant Real Virtuality, un dispositif qui mélange avec succès motion capture et réalité virtuelle.

« C’est un principe grâce auquel plusieurs personnes peuvent d’être immergées en même temps dans un environnement virtuel. Elles voient leur propre corps, le corps de l’autre utilisateur, interagissent entre elles et avec un certain nombre d’éléments physiques », nous explique Sylvain Chagué, co-fondateur de la start-up suisse Artanim qui est un spin-off du laboratoire de recherche du même nom.

La démonstration de Real Virtuality sur le salon Laval Virtual de la start-up Artanim.
01net.com – La démonstration de Real Virtuality sur le salon Laval Virtual de la start-up Artanim.

La motion capture fonctionne comme pour un film

Le système nécessite de délimiter un périmètre dans lequel on va évoluer et de disposer d’un minimum de 12 caméras en hauteur. Elles sont reliées à une application serveur qui extrait les données et les transmet en temps réel pour être visualisées par l’utilisateur. Ce dernier porte quatre à cinq capteurs à chaque pied et chaque main, ainsi qu’un sac à dos léger renfermant un ordinateur et une batterie qui alimente son casque de réalité virtuelle Oculus. « Cela fonctionne comme pour un film tourné en motion capture. Le système détecte tous les capteurs et estime leur position dans l’espace. A partir de ces informations, on est capable d’extrapoler le mouvement complet de l’utilisateur », nous détaille Sylvain Chagué. 

Pour les parcs d’attraction et les musées

Au final, l’impression d’immersion est totale. A tel point que lorsqu’il faut descendre un étroit escalier en colimaçon, la plupart des gens sont tentés de s’appuyer sur les parois et qu’ils finissent par tomber car ils ne rencontrent que le vide. Effet ridicule garanti puisque les gens autour de vous vous voient perdre l’équilibre en position acrobatique, alors que vos pieds reposaient à la base sur la terre ferme.

Mais les vrais plus de Real Virtuality sont ailleurs. Ce dispositif ouvre la possibilité d’interagir à plusieurs en temps réel dans le même monde virtuel, ce qui est impossible avec les casques actuels type comme le HTC Vive. Et c’est presque avec émotion que l’on voit sa main virtuelle serrer celle de son compagnon de jeu. Le fait de toucher de vrais objets avec des formes et des textures différentes est aussi un vrai plus par rapport aux solutions traditionnelles. Lorsque l’on prend la torche -qui ne fonctionne pas vraiment- et qu’elle se met à éclairer votre monde virtuel, c’est magique.

L’équipement de l’utilisateur en est encore au stade du prototype mais Artanim espère pouvoir commercialiser le tout dès la rentrée prochaine. Pas pour des particuliers, mais des parcs d’attraction et des musées. La première démonstration du système l’année dernière avait d’ailleurs été conçue pour une exposition et permettait de visiter une tombe égyptienne comme si vous étiez. On imagine bien ce que cela pourrait donner si le château de Versailles ou le Louvre se dotaient d’un tel dispositif. « Et pourquoi pas les grottes de Lascaux ? », se prend à rêver Sylvain Chagué.

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Amélie CHARNAY