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On a joué à Final Fantasy XV… et c’est bluffant !

Après deux démos et une poignée de présentations, le dernier chapitre de la saga Final Fantasy s’est enfin laissé longuement essayer. Et inutile de le cacher : le résultat surpasse nos espérances…

Près de six heures de jeu au cœur des trois premiers chapitres de l’aventure : voilà grosso modo ­l’expérience vidéoludique à laquelle il nous a été donné de participer. Car, en l’état, Final Fantasy XV se révèle être une véritable expérience d’excitation sensorielle, non seulement à cause de l’attente fébrile que le jeu aura suscitée au cours de ces dernières années, mais aussi grâce à l’aura prestigieuse de l’extraordinaire saga dont il est issu.

Si l’enthousiasme général était assez tempéré suite aux démos Episode Duscae et surtout Platinum, il faut néanmoins reconnaître aujourd’hui qu’après une poignée d’heures passées en son sein, l’aventure mérite bien un A majuscule. D’abord, les développeurs ont redoublé d’efforts ces derniers mois pour offrir une esthétique en tous points exceptionnelle. Les lieux traversés – tels que le village côtier de Galdina, la cité d’Altissia entourée par les flots ou encore la ville tropicale d’inspiration cubaine, Lestallum – affichent ainsi des graphismes aussi fins que détaillés.

Mieux : ces endroits semblent littéralement vivants, ils respirent à travers leurs nombreux habitants aux looks et aux comportements uniques. D’ailleurs, le joueur peut en faire l’expérience dans la peau du héros Noctis, en arrivant à Lestallum et en suivant Iris, l’espiègle sœur de Gladiolus. Celle-ci lui fait découvrir les charmes de la ville par l’intermédiaire de son marché plein de vie et ses ruelles étroites où évoluent badauds, musiciens et vendeurs à la sauvette…

Émotion intense

Mais ce n’est pas tout. L’environnement lui-même affiche une belle dose de réalisme dans son évolution. Ainsi, les jeux d’ombres et de lumières varient logiquement au fil du cycle jour/nuit, et la météo se fait soudainement changeante. En témoigne cette pluie battante, superbement reproduite, qui frappe le bitume et masque l’horizon, alors que les héros se trouvent à bord de leur automobile. La bande-son est d’ailleurs au diapason des graphismes et parvient à véhiculer de véritables émotions. Ainsi, les voix françaises, mais aussi japonaises, qui doublent les personnages se révèlent tout bonnement fabuleuses.

Et puis les musiques signées Yoko Shimura, compositrice de Legend of Mana ou encore de la saga des Kingdom Hearts, rythment à merveille l’aventure, dans des tonalités très différentes selon le contexte (action, dialogue, cinématique dramatique…). Il y a même quelques clins d’œil sonores à la saga qui se glissent de-ci, de-là, à l’instar de cette Victory Fanfare issue de Final Fantasy VII. Ce court morceau se déclenche lorsque les héros sont en phase de repos dans un campement (gratuit) ou un hôtel/une caravane (payant).

Charisme de rigueur

Final Fantasy oblige, les personnages principaux sont très travaillés esthétiquement et affichent une personnalité ainsi que des aptitudes uniques, qui augmentent en cours de partie. Ainsi, même s’il est censé être le leader, car fils du roi Régis, le héros contrôlé par le joueur, Noctis, se révèle le plus impulsif. Mais, paradoxalement, son loisir favori est un sport de patience : la pêche. Plus il la pratique, en acquérant des objets spécifiques (Leurre Chocobo, Ligne en soie d’araignée…) et moins la nourriture vient à manquer.

Les autres membres du groupe, gérés par l’IA, offrent des personnalités également bien tranchées. Gladiolus est le costaud bourru de la bande, doublé d’un adepte de la course (il perfectionne cette aptitude en marchant). De son côté, Ignis représente en quelque sorte la « voix de la raison » (à cause de son statut de conseiller auprès de Noctis), et excelle en cuisine. Sur les campements, ses préparations à base d’ingrédients ramassés ou achetés peuvent avoir des effets bénéfiques sur l’équipe, comme par exemple le Fungus, qui augmente les attaques de 20 et le maximum de points de vie de 150. Enfin, le jeune chien fou mais peureux de la bande, Prompto, est féru de photographie et prend donc automatiquement des clichés des lieux traversés et des moments vécus par l’équipe.

D’ailleurs, pendant chaque phase de repos, le joueur peut les visionner et décider d’en garder certains (jusqu’à un maximum de 100). Comme nos héros, les antagonistes de l’histoire ont bénéficié d’une attention toute particulière de la part des développeurs. Trois personnages-clé particulièrement charismatiques devraient ainsi jouer des tours à Noctis.

Il y a d’abord la mystérieuse Aranea, à la tête de la division aérienne des forces de l’empire Niflheim, qui a envahi le royaume dirigé par Régis. Et puis il y a Sir Ravus, commandant en chef de l’armée de Nifhleim. Il est le frère aîné de Lunafreya, l’amie d’enfance de Noctis retenue prisonnière, qui constitue un des piliers importants du scénario. Enfin, il faut compter aussi avec l’étrange Ardyn, un bellâtre aussi louche que gouailleur, qui cacherait une double personnalité explosive. Tous les ingrédients sont donc réunis ici pour offrir un récit aussi spectaculaire que dramatique…

Le dieu de la foudre Ramuh lance son très efficace « Eclair de jugement » à l'aide de son bâton

Inventaire capital 

Histoire de toucher le public le plus large, les développeurs ont opté pour une maniabilité dynamique et simplifiée. La plupart des éléments de RPG passent ainsi par un inventaire parfaitement compréhensible. Accessible par le pavé numérique de la PS4, il permet de consulter la carte du monde (et d’y poser un repère si besoin), la liste des quêtes en cours agrémentées d’un petit descriptif, ainsi que l’équipement complet de chacun des quatre protagonistes. Ce dernier comprend les armes possédées (épée, lance, dague, pistolet, etc.), les tenues (certaines modifient les caractéristiques du personnage) et les objets (Élixir pour regagner quelques points de vie, Queue de Phénix pour ressusciter…).

À cela s’ajoute un arbre de compétences, sous la forme d’un sphérier évoquant celui de Final Fantasy X. On peut y acheter des capacités supplémentaires consommant des points de magie – comme une esquive boostée ou une récupération de vie accrue – en échange de points de compétences. Ces derniers se récupèrent à l’issue des quêtes ou des combats, mais aussi en gagnant l’estime des autres personnages à travers les réponses les plus appropriées pendant les dialogues.

Last but not least : la magie se révèle très puissante pendant un combat mais, un peu plus complexe, nécessite d’être correctement préparée. Ainsi, trois types de sorts magiques peuvent être créés – feu, glace et électricité – à l’aide d’essences élémentaires à absorber dans l’environnement. Plus il y a d’essences synthétisées (au maximum 99), plus puissant sera le sort. Il est même possible d’ajouter un objet à la synthèse afin de donner un effet supplémentaire au sort, comme l’empoisonnement.

Combats très dynamiques

L’utilisation de sorts magiques en cours de combats se révèle aussi spectaculaire qu’efficace, à condition toutefois de bien viser ­l’ennemi, sous peine de passer complètement à côté. En tout cas, un constat s’impose : les affrontements ont gagné en rapidité, en fluidité et en dynamisme par rapport à la démo Episode Duscae.

Une fois assimilés le fonctionnement des touches et le déroulement général des combats, le joueur est capable de virevolter dans les airs et de se battre comme un lion acharné. Les enchaînements et les esquives s’exécutent d’ailleurs assez facilement en laissant le doigt appuyé sur la touche correspondante. De plus, en attribuant des armes à la croix directionnelle, il est possible de passer à la volée d’une épée à l’autre en pressant une direction, et donc d’effectuer d’impressionnants combos.

Mieux : le joueur peut prendre possession très brièvement de l’un des coéquipiers de Noctis pour lancer une énorme attaque combinée. En cours de combat, il suffit de maintenir une touche puis de sélectionner un des trois compagnons via la croix directionnelle. Ainsi, Gladiolus lance l’attaque du Tourbillon avec son immense épée, Ignis recourt à des couteaux, tandis que Prompto effectue une attaque à distance à l’aide d’un pistolet et de balles perçantes. Le résultat apparaît très dynamique et, en cas de réussite, l’adversaire peut être très sérieusement endommagé, d’autant plus si le coup a été porté dans son dos.

Et, bonne nouvelle, en dépit parfois du grand nombre d’ennemis ou de la taille de certaines créatures, le combat reste la plupart du temps parfaitement lisible. Histoire de souffler un peu et de prendre du recul, Noctis est ainsi capable de planter son épée en hauteur et de s’y percher pour dominer le champ de bataille et, en même temps, récupérer plus rapidement ses points de magie. Petit bémol toutefois : il arrive que la caméra décroche un peu dans les espaces étroits, lors d’affrontements, et ne parvienne plus à se focaliser correctement sur l’action. Mais il suffit alors simplement de la replacer avec le joystick droit…

Invocations et armes fantômes

Que serait un épisode de Final Fantasy sans les fameuses invocations chères à la saga ? Les fans vont se régaler, puisqu’elles sont bien présentes ici, et d’une manière qui n’a jamais été aussi spectaculaire. Ce système permet de faire appel momentanément, en cours de combat, à des créatures légendaires – inspirées de différentes mythologies – pour frapper très durement l’ennemi ou protéger les membres de son équipe.

Le dieu de la foudre Ramuh, une des invocations du jeu.

Ici, ces invocations devraient être au moins sept : le dieu de la foudre Ramuh, le serpent marin Leviathan, la princesse des glaces Shiva, le mauvais génie de feu Ifrit, le géant Titan, le dragon Bahamut et le petit démon à quatre pattes Carbuncle.

Toutefois, ce n’est pas le seul moyen de défense ultrapuissant dont Noctis dispose. Il existe dans l’aventure plusieurs armes royales (Glaive du Sage, Hallebarde de l’Acharné…) qui renferment les pouvoirs des anciens rois du royaume de Lucis. Celles-ci se révèlent très puissantes et infligent beaucoup de dégâts. En contrepartie, elles consomment beaucoup de points de magie à chaque utilisation. Si la légende parle d’« armes fantômes », c’est parce qu’elles devraient être treize au total, mais qu’elles ont pour la plupart été perdues. Un des objectifs du joueur – parmi tant d’autres – est donc de mettre la main dessus, en fouillant de fond en comble les moindres recoins du décor.

Arsenal aussi puissant que complet, combats spectaculaires, ennemis variés et charismatiques, monde ouvert très réussi et scénario captivant, le tout baignant dans une atmosphère tour à tour légère et grave… Pas de doute, cette plongée manette en main dans le monde de Final Fantasy XV donne le sentiment d’avoir affaire à un jeu hors-normes, qui possède toutes les qualités pour marquer durablement l’univers du jeu vidéo. Ni plus, ni moins…

La Regalia : une voiture indispensable

La voiture de Noctis et de ses compagnons joue un rôle capital dans l’aventure. Appelé Regalia, ce véhicule permet de transporter le groupe de quatre héros et de couvrir de longs trajets sur la carte, pouvant durer jusqu’à deux ou trois minutes en temps réel. Quatre vues de pilotage sont disponibles, avec la caméra plus ou moins reculée, dont une à l’intérieur de la voiture, derrière le volant. Il est possible d’utiliser l’automobile en mode automatique – pour aller directement jusqu’au lieu marqué sur le plan – ou manuel. Cette dernière option permet au joueur de prendre le contrôle et de diriger le véhicule sans toutefois pouvoir sortir de la route, sauf pour prendre des petits chemins alentour impérativement tracés sur la carte.

En revanche, en vol, Regalia est capable d’aller partout, ce qui est pratique pour repérer les endroits intéressants. Côté maniabilité, quatre touches sont utilisées sur la manette pour accélérer, freiner, faire demi-tour et descendre de l’automobile. Bien entendu, le joueur peut s’arrêter n’importe quand et n’importe où le long de la route pour explorer l’environnement librement à pied, ou tenter des quêtes secondaires – comme l’exploration des mines de Balouve, truffées de Goblins, qui emmènent les héros profondément sous terre via un ascenseur. Une option permet même de téléporter Noctis et ses compagnons à l’emplacement de la voiture, ou de faire venir celle-ci sur le bord de la route la plus proche du groupe, histoire de gagner du temps. 

Plusieurs skins de décoration seront disponibles en DLC

À noter, enfin, que les trajets en auto sont souvent l’occasion pour le joueur de suivre d’excellents dialogues inédits entre les personnages, d’admirer le paysage (en bougeant la caméra avec le joystick) ou encore d’écouter de la musique à la radio. Parmi les morceaux, sélectionnables via la croix directionnelle, figurent notamment, outre les musiques d’Afrojack et de Florence and the Machine, les bandes originales de tous les Final Fantasy, y compris Dissidia (à acheter dans les magasins du jeu, chacune en échange d’une centaine de Gils, la monnaie du jeu) !

Un monde ouvert rempli de surprises

Le monde ouvert de Final Fantasy permet au joueur de s’atteler à des activités alternatives plutôt sympathiques… 

  • Les quêtes bonus 

Avec plus de 200 personnages secondaires, dont une quarantaine de seconds rôles forts, il n’est pas étonnant que l’aventure propose de nombreuses quêtes secondaires. Celles-ci sont proposées au fil de l’histoire et indiquées en jaune sur la carte (celles faisant avancer l’histoire étant en rouge). Pour chacune, un niveau d’expérience est requis de la part de Noctis (ex : niveau 25), même s’il est tout de même possible de les tenter à tout moment. Il suffit d’en sélectionner une par l’intermédiaire du menu Quêtes pour que le chemin menant à elle apparaisse automatiquement à l’écran.

Les quêtes permettent d’obtenir des points de compétence qui boostent les capacités des personnages de l’équipe et débloquent donc des pouvoirs supplémentaires. À noter que, lors de dialogues avec certains personnages, le joueur doit parfois choisir entre quatre réponses différentes via la croix directionnelle. Cela n’influe pas sur la trame de l’histoire, mais aboutit à obtenir diverses récompenses (Gils, objets…).

  • Les contrats de chasse 

Certaines créatures nocives, telles qu’Anaklabans ou Taoties, bénéficient de contrats de chasse proposés parfois par des commerçants ou des tenanciers de bars ou restaurants. Une fois accepté, le contrat impose de tuer un nombre précis de bestioles pour gagner au final des récompenses particulières (ex : cinq Mesménirs rapportent 740 Gils et un Super-élixir). Le grade Chasseur du joueur évolue ainsi au fil des contrats et des missions. Par ailleurs, il est possible de mettre à jour automatiquement la carte des lieux en collectant des infos auprès de la personne proposant le contrat.
 

  • Le flipper Justice Monsters V

Ce flipper teinté de RPG n’est pas seulement un free-to-play pour système Android et iOS, c’est également un minijeu accessible dans certains lieux de l’aventure (cafés…) en échange de 10 Gils la partie. Ici, il faut dérouiller le vilain Gargouillator, à la tête de sa flotte Bahamut, en utilisant les talents des quatre justiciers de votre équipe en bas de l’écran. Pour cela, vous devez faire rebondir une (ou plusieurs) bille de manière à frapper les ennemis dans le haut de l’écran. Et il est possible de booster ces billes à l’aide des pouvoirs spéciaux de vos justiciers. Si les règles ne sont pas suffisamment explicites, le jeu n’en demeure pas moins assez fun. 

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Olivier Lehmann - Jeux Vidéo Magazine