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On a essayé un prototype de PC fonctionnant avec un processeur Snapdragon 8cx

Connectés en permanence au net et théoriquement bien plus endurants que les PC traditionnels, les futurs ordinateurs fonctionnant avec la puce ARM Snapdragon 8cx de Qualcomm pourraient bousculer Intel dans le segment ultraportable.

Ils n’arriveront que d’ici la fin de l’année 2019, mais nous avons déjà pu observer et essayer les futurs PC fonctionnant avec la super puce de Qualcomm, le Snapdragon 8cx, dédié aux PC sous Windows 10 ARM. Pour l’heure à l’état de simples prototypes conçus dans les laboratoires de Qualcomm, les premier PC hybrides de démonstration étaient pourtant pleinement fonctionnels. Plusieurs stands proposaient des démonstrations du comportement des machines dans différents scénarios : travail en multi écran (le LCD du PC et deux téléviseurs 4K), travail avec Powerpoint, pour manipuler des fichiers 3D intégrés aux présentations, séance de développement de photos sous Adobe Lightroom et Photoshop, séquence de jeu, etc.

Adrian BRANCO / 01net.com
A.B. / 01net.com

En fouillant dans les menus, on pouvait voir que la puce était bien reconnue comme un Snapdragon 8cx cadencé à 2,75 GHz et épaulée par 8 Go de RAM. Mais contrairement à la première plateforme Snapdragon 835 (Asus NovaGo et autre HP Envy X2) qui était très lente, ici les ordinateurs ne souffraient d’aucun ralentissement.

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Qu’il s’agisse du passage d’une application à l’autre (Alt + Tab) ou d’une bascule d’onglets de navigateur, tout s’opère instantanément, comme avec un PC classique fonctionnant sous un Core i5. Sauf qu’ici, la puce de Qualcomm est théoriquement largement moins énergivore – Qualcomm promet non pas des heures mais des jours d’endurance ! – mais aussi totalement silencieuse (7 W de TDP) et en permanence connectée au net avec son modem 4G, le X24.

Photoshop et Lightroom émulés, mais 100% opérationnels

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Un des postes de démonstration était basé sur un usage photo – que votre serviteur connaît bien pour être responsable de la photo sur 01net.com. De la navigation dans l’interface de Lightroom CC en passant par le développement des images jusqu’à l’export vers Photoshop CC, toute l’expérience d’utilisation était fluide. Un double exploit : d’une part parce que ce n’est pas toujours le cas sur les PC les moins puissants, mais en plus il s’agissait ici de versions x86 émulées par le processeur, et non d’applications ARM natives.

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Seul biais de la démonstration : s’il s’agissait bien de fichiers haute définition, le répertoire de travail ne comprenait que des fichiers Jpeg et non des fichiers RAW, bien plus lourds à manipuler. Compte tenu de l’émulation x86 vers ARM, on est cependant en droit d’attendre un bon niveau de performance avec les fichiers RAW… Voire excellent le jour où Adobe proposera une version ARM64 compilée pour Windows, ce qui est désormais possible puisque l’option vient d’arriver dans les outils de développement de Microsoft.

Office et navigation web sans accroc 

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Le poste de démonstration bureautique était lui aussi assez probant : outre le passage de Chrome à Firefox – tous deux en version ARM64 beta et garnis de plusieurs onglets- s’effectuait sans aucun délai. La bascule d’un fichier Word aux navigateurs jusqu’à la Timeline s’est également avérée aussi rapide qu’avec n’importe quel PC Intel/AMD.

Mieux : sous Powerpoint, la manipulation d’un modèle 3D était plus rapide à nous yeux qu’avec les machines Intel d’entrée de gamme sans carte graphique dédiée. Un élément qui semble démontrer que l’Adreno 680 est bel est bien un GPU performant, plus en tous cas que les solutions Intel entrée de gamme actuelles.

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La démonstration de jeu 3D, quoi que séduisante de prime abord, n’était pas significative. Le jeu démontré était Asphalt 9, un jeu de course auto du monde Android et donc l’un des rares jeux ARM disponible sur le Windows Store. Si l’expérience était belle (surtout les décors) et fluide, le niveau de lissage des véhicules était assez mauvais. Un état de fait causé non pas par un défaut de puissance du GPU, mais plutôt par une limite du jeu en lui-même : conçus pour tourner sur des terminaux Android mobiles avec des niveaux de performances hétérogènes (et sur petit écran), les jeux 3D Android actuels font moins appel à l’antialiasing que les jeux PC.

Il faudra attendre de voir débouler d’autres titres compilés en ARM64 avec possibilité de régler les options graphiques pour commencer à réellement évaluer les performances intrinsèques de l’Adreno 680. Un GPU que Qualcomm vante comme deux fois plus performant que l’Adreno 630 du Snapdragon 845 (l’Adreno 640 du Snapdragon 855 ne serait que 20% plus performant que l’Adreno 630).

Il reste désormais à Qualcomm a arrêter les spécifications finales de sa puce en termes de fréquences – les 2,75 GHz des plates-formes de test ont été fixés « de manière assez arbitraire », selon Miquel Nunes, père du projet 8cx – et à tester de vrais produits finis conçus par les fabricants. Mais en l’état, nous sommes plutôt optimistes quant au devenir de la plate-forme : si nous avions eu peur avec le SD835 – l’architecture Snapdragon pouvait-elle monter en puissance ? Qualcomm allait-il vraiment s’investir dans le projet ? – ces doutes se dissipent peu à peu. Il ne nous reste plus qu’à attendre la seconde moitié de l’année 2019 pour mettre la main sur les premières machines.

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