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Nvidia RTX : quel bilan pour les jeux et, surtout, pour les joueurs ?

Depuis le dernier E3, Nvidia annonce ou remet régulièrement en avant les jeux compatibles avec sa technologie RTX. Un peu plus d’un an après l’annonce des cartes RTX, faisons un premier bilan. 

Vieille techno redevenu futur du jeu vidéo, le ray tracing est-il la claque visuelle qu’on nous promet et prend en pleine figure ? Au risque de tuer le suspense, pas vraiment, pour l’instant.
Pour en voir la couleur et les effets, il faut avoir une carte graphique compatible et seul Nvidia en propose. Ce sont les GeForce RTX, différentes des anciennes GTX car elles embarquent à la fois des unités de traitement graphiques (CUDA Cores), de traitement ray tracing (RT Cores) et enfin, d’unités spécialisées dans l’IA (Tensor Cores).
Pour rappel, les GTX n’embarquent que des unités de traitement graphique, qu’elles soient de génération 10 (GTX 10xx) ou 16 (GTX 16xx).

Doucement mais sûrement

Au lancement des cartes RTX, Nvidia nous avait affirmé que l’implantation des technologies regroupées sous cette appellation était relativement facile. Ainsi, un développeur n’aurait pas à passer des mois à optimiser son code ni à en adapter la forme selon un moule précis pour que le jeu profite des améliorations graphiques.

D’ailleurs, toujours selon le concepteur de GPU, de grands studios (Remedy, EA Games…) avaient d’ores et déjà adopté le RTX, tandis que d’autres allaient rapidement leur emboîter le pas.
Nvidia avait raison. Ces derniers mois, notamment lors de l’E3 2019 et de la plus récente Gamescom, des studios majeurs ou indépendants ont déclaré utiliser les solutions RTX pour leurs jeux à venir ou déjà sortis, qui feront alors logiquement l’objet d’un patch.
Bonne nouvelle ! Est-ce que cela signifie que les titres en ray tracing vont se multiplier ? Non, pas vraiment. Pourquoi ? Parce que le ray tracing n’est pas un tout monolithique.

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Le package RTX de Nvidia se composent de plusieurs grands blocs technologiques. Le premier est évidemment le ray tracing. Une offre nouvelle, on l’a dit, qui se divise en plusieurs technologies de rendus que les développeurs peuvent choisir d’utiliser ou de laisser de côté. Pour faire simple, il y a un module pour les ombres, les lumières, l’occlusion ambiante et les reflets.
Ensuite, deuxième bloc, viennent le DLSS (Deep Learning Super Sampling) et le VRS (Variable Rate Shading). Quand Nvidia communique sur les titres compatibles RTX, il n’entre pas toujours dans le détail.
Par exemple, le dernier Wolfenstein (Youngblood), de Bethesda, est dit compatible RTX. Mais n’y cherchez pas de ray tracing, il n’y en a pas encore… même si une démo a été faite à la Gamescom. En revanche, vous trouverez bien du DLSS et du VRS… si la mise à jour appropriée est installée.

Les jeux avec ray tracing ne sont pas légion

A ce jour, Battlefield V, Shadow of the Tomb Raider, Metro Exodus, Control, Quake II RTX et Asseto Corsa Competizione sont les principaux titres optimisés ray tracing disponibles. C’est peu. Et il ne faut pas être trop pressé car il a fallu la plupart du temps attendre un patch, déployé bien après le lancement pour enfin faire chauffer les unités RT. Frustrant, non ?

Les jeux Atomic Heart, Dying Light 2, Cyberpunk 2077, Doom Eternal, Watch Dogs Legion (voir un avant/après RTX), VLM Bloodlines 2, ou encore le prochain Call of Duty vont aussi embrasser des éléments de la technologie de « lancer de rayons », dès leur lancement si l’on se fie aux déclarations des uns et des autres. Allez, on y croit.

Après un rapide décompte, au final, une petite vingtaine de jeux à horizon mi-2020 seront compatibles ray tracing, si aucune sortie n’est repoussée.

DLSS et VRS plus largement adoptés ?

Le Deep Learning Super Sampling et le Variable Rate Shading semblent connaître un engouement légèrement plus important. Pour rappel et pour faire simple, les jeux DLSS font appel à une ferme de serveurs spécialisés en Deep Learning de Nvidia. Ces machines dédiées se chargent d’analyser le jeu dans un premier temps, afin d’en extraire des images de toutes les tailles et de les compiler sous forme de packages. Ils sont ensuite implantés dans les pilotes GeForce sous forme de profils dont les coeurs Tensor savent tirer parti et qui entrent en action lorsque le jeu est lancé.

Comme nous le disions plus haut, Wolfenstein : Youngblood intègre les deux technologies. Le DLSS est (ou va être) supporté par 25 titres à ce jour dont Final Fantasy XV, Battlefield V, Metro Exodus, Darksiders III, Dauntless, PUBG, Shadow of the Tomb Raider. La liste complète est à retrouver sur le site de Nvidia. Elle évolue de temps en temps, si les cartes RTX de Nvidia vous attirent, gardez un oeil dessus.

Le Variable Rate Shading, pour sa part, améliore les performances et la qualité de rendu en faisant varier la puissance de calcul en fonction de zones de l’image. Il est utilisé par quelques jeux mais il est difficile d’en trouver une liste précise.
On sait toutefois que des titres Bethesda l’emploient puisqu’ils ont servi de support de démonstration lors de plusieurs conférences. Il est également utilisé par certains jeux en VR pour soulager les calculs à effectuer sur les deux images à projeter en même temps dans les lentilles des casques connectés au PC.

Reste que ces deux technologies semblent plus rapides à mettre en oeuvre que le ray tracing et que le bénéfice pour les joueurs semble immédiat : les jeux sont plus fluides sans perdre en qualité d’affichage.

RTX se conjugue toujours au futur

Conclusion : pour le moment, il n’y a pas de quoi se précipiter en magasin pour s’offrir une RTX en se disant que l’on va immédiatement bouleverser son expérience de jeu. Si vous avez une carte de génération antérieure, vous allez gagner en images par seconde, c’est sûr. Et profiter des quelques titres compatibles RTX avec des effets visuels supplémentaires, on vous l’accorde. Mais WoW, DoTA 2 ou encore FIFA 20 ne verront pas leurs graphismes sublimés.

Si vous avez une GeForce de Série 10, une 1070 ou plus, vous êtes à l’abri du besoin pour un moment. En revanche, pour magnifier votre futur vidéoludique sur PC, cela vaut le coup de troquer une GeForce 900 ou une Radeon RX 400 ou 500 vieillissante contre une RTX. Sans l’ombre d’un doute.

Les RTX n’ont pas (encore) envahi les PC des joueurs

Et les joueurs ? Pensent-ils la même chose que nous ? Ou, à l’inverse, ont-il été convaincus et ont-ils massivement investi dans des RTX ou des PC portables avec cartes 3D RTX ?
Faute de pouvoir lancer un grand sondage mondial, nous nous sommes rabattus sur des données fiables et neutres : celles de Steam. Elles sont accessibles à tous et la plate-forme répertorie diverses informations sur le matériel des joueurs/clients. Un panel de plusieurs dizaines de millions de joueurs.

Si l’on en croit les relevés Steam, c’est la GeForce GTX 1060 qui reste la carte la plus utilisée à ce jour avec 14,94% de parts de marché. Une constatation qui va de pair avec la définition la plus usitée : la Full HD (près de 63% pour les chiffres publiés pour août 2019).

La première des RTX n’arrive qu’en 12ème position, loin devant une majorité de GTX de série 10 (et 900), c’est la 2070. C’était le modèle le plus abordable parmi les trois lancés l’année dernière, rien d’étonnant à ce que les joueurs l’aient privilégié.

La RTX 2060, celle dont le rapport qualité-prix est le meilleur de la gamme à ce jour, n’arrive que 14ème – trois places de mieux qu’en juillet. Son lancement en début d’année 2019 joue beaucoup sur son classement, il y a fort à parier que si Nvidia avait lancé les RTX 2060, 2070 et 2080 en premier, le panorama serait un peu différent.

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En outre, avec la récente sortie des modèles RTX Super, Nvidia rebat un peu ses propres cartes, met à la retraite les modèles RTX 2070 et 2080 et tient tête à AMD et ses Radeon RX 5700. Tout en attendant les modèles plus haut de gamme promis pour la fin de l’année.

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Aymeric Siméon