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Nos équipements numériques plus que jamais pointés du doigt pour leur empreinte environnementale

L’agence de l’environnement et le gendarme des télécoms livrent une étude quant à l’impact du numérique sur l’environnement en France. Pas de révélations, mais une première étape solide à saluer avant de pouvoir faire des projections.

Récemment, sur les réseaux sociaux, des voix se sont élevées pour relativiser la nécessité de légiférer quant à l’impact du numérique sur l’environnement. Après tout, le numérique n’est responsable « que » de 2,5% des émissions de gaz à effet de serre en France et 3 à 4% au niveau mondial, comme le précise aujourd’hui la première étude conjointe de l’Ademe et de l’Arcep sur le sujet.

Mais les deux institutions soulignent que le numérique est l’un des secteurs de l’économie dont l’impact augmente le plus fortement et rapidement. La facture pourrait doubler d’ici à 2025. Et les conséquences sont loin de se limiter aux émissions de gaz à effet de serre en jeu dans le réchauffement climatique. De la pollution de l’eau à l’émission de particules fines, les effets collatéraux sont multiples. Il y a donc urgence à réagir avant que la situation ne se dégrade beaucoup plus.

Promouvoir des gestes responsables

« Cette étude va permettre à chacun d’être plus responsable dans ses usages du numérique. Chaque petit geste peut faire la différence », a déclaré le président de l’Ademe. Partant du constat qu’un Français dispose en moyenne d’une quinzaine d’équipements numériques, il y a effectivement un véritable intérêt à convaincre la population d’allonger la durée de vie de ses appareils et de ne pas les multiplier inutilement. La campagne d’information Longue vie aux objets vient d’ailleurs d’être lancée dans ce but, recommandant une série de gestes responsables à adopter.

Une analyse rigoureuse

Certes, l’étude présentée aujourd’hui ne contient pas de scoop. Mais elle doit être saluée pour la rigueur de sa méthodologie. Il s’agit d’une analyse du cycle de vie multicritère. Ce qui fait que les résultats ne sont pas immédiatement lisibles pour le profane.

On apprend sans surprise que ce sont les terminaux qui pèsent le plus sur l’environnement, entre 63,6% et 92% des impacts très exactement suivant les indicateurs. Ils sont suivis par les centres de données (entre 4% et 22,3%), et enfin les réseaux (entre 2% et 14 %).

Dans l’infographie ci-dessous, on voit comment se répartissent les impacts entre les terminaux, les réseaux et les centres de données qui sont les trois grandes briques du numérique.

Les terminaux sont ainsi responsables à 90% de l’épuisement des ressources abiotiques (minéraux, métaux, fossiles…) induit par le numérique. En revanche, ils s’en tirent mieux sur le volet consommation énergétique finale avec un plus modeste 60%. Si la part des terminaux varie suivant les indicateurs, elle reste malgré tout systématiquement très élevée et supérieure à celle des réseaux et des centres de données. On remarquera que les réseaux ne représentent pas grand-chose, sauf peut-être concernant la consommation d’énergie.

Répartition des impacts entre terminaux, réseaux et centre de données.
Adem/Arcep – Répartition des impacts entre terminaux, réseaux et centre de données.

Parmi les différentes phases du cycle de vie, c’est l’étape de la fabrication qui est la plus impactante, suivie de l’utilisation. Les effets de la distribution sont plus marginaux (entre 0% et 4,6%). La fin de vie présente parfois des impacts en pourcentages négatifs grâce au recyclage, par exemple, qui permet de compenser certains indicateurs.

Dans le graphique ci-dessous, on constate que la fabrication est responsable à près de 80% de l’impact sur le réchauffement climatique. Ou encore de 99% de l’impact sur la production de déchets. 

Répartition des impacts selon les phases du cycle de vie.
Ademe/Arcep – Répartition des impacts selon les phases du cycle de vie.

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Saluons le sérieux de la démarche. Cette étude va désormais faire référence en la matière. Comme l’a rappelé la présidente du gendarme des télécoms Laure de la Raudière, il ne s’agit ici que qu’une première étape. « La seconde va consister à faire des projections pour avoir une vision prospective à horizon 2050» , a-t-elle conclu.

Source : l’étude conjointe Ademe/Arcep

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Amélie CHARNAY