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Netchoice, porte-voix de la high-tech américaine

Les représentants de la net économie viennent de créer leur groupe de pression à Washington. Objectif prioritaire : faire reconduire le moratoire fiscal sur l’e-commerce, qui expire en octobre prochain.

La nouvelle économie américaine a dorénavant une voix officielle à Washington. Ce lobby, baptisé Netchoice, a été créé fin juin par 32 ténors de la profession, parmi lesquels Ebay, le roi des enchères en ligne, Orbitz, une agence de voyage sur la toile, Erealty un expert en immobilier, Bizland un marchand de services internet, deux organisations professionnelles (l’Electronic Commerce Association et l’Electronic Retailers Association) et quelques laboratoires d’idées, tels que l’American Enterprise Institute et le Progressive Policy Institute.

Une approche résolument libérale

But officiel affiché par la coalition : “Permettre au commerce en ligne de faire ses affaires à jeu égal avec les commerces plus traditionnels.” Ce qui suppose, aux yeux des fondateurs, la plus légère intervention étatique possible. Les représentants de Netchoice se veulent les avocats d’un marché de concurrence pure et parfaite, de manière à ce que “le choix du consommateur, et pas des structures légales ou réglementaires, détermine qui seront les gagnants et les perdants de l’e-commerce.” Dans la ligne de mire de Netchoice.org, la vitrine du lobby sur la toile : tous les efforts des secteurs traditionnels, des représentants de la ” vieille ” économie, pour réglementer internet.Netchoice arrive à pic pour plaider la cause de la net économie, au moment où les élus du Congrès débattent du renouvellement du moratoire ?” qui expire en octobre ?” sur l’imposition des produits vendus sur internet . Les avocats de Netchoice devront aussi se frotter aux projets et lois adoptés dans chaque État. L’association des opticiens a ainsi travaillé au corps les élus de 33 États pour que les verres de contact ne puissent être vendus que par des officines dûment licenciés. Dans d’autres États américains, la bataille se joue sur le front de l’alcool : 40 États interdisent l’envoi direct de vins et spiritueux. Enfin, il y a l’épineuse question des enchères, qui explique la présence remarquée d’Ebay parmi les fondateurs de ce groupe de pression. En Caroline du Nord, par exemple, le conseil en charge du dossier estime que toute personne vendant un produit sur Ebay est de facto une société d’enchères. Elle doit donc être titulaire d’une licence, faute de quoi elle s’expose à une amende de 2 000 dollars (2 290 euros).Les permanents de Netchoice, installés à Washington, ont rallié à leur cause quelques politiciens connus et des représentants des ” think tank “, les fameux laboratoires d’idées américains. Le sénateur démocrate Joseph Lieberman, numéro 2 malheureux d’Al Gore lors des dernières élections présidentielles, est à leurs côtés. Il en est de même du républicain Jerry Weller, élu de la Chambre des représentants. Le commerce électronique, dit ce dernier, devrait être“libéré des impôts, de la réglementation et des barrières douanières”.

Les internautes lésés

Robert Atkinson, vice-président du Progressive Policy Institute, partage tout à fait ce point de vue. L’économiste a en effet calculé que les mesures protectionnistes adoptées par le gouvernement, sous la pression des secteurs traditionnels du commerce, coûtent aux internautes la bagatelle de 15 milliards de dollars par an en hausses de prix. Son exemple favori : le prix du CD. Plus de la moitié correspond aux frais de transport, de distribution et de marketing. À son avis, la transmission du contenu du CD sur internet serait beaucoup moins onéreuse. Envoyez la musique.

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Caroline Talbot