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Micromuse, l’?”il de Tivoli sur les réseaux d’opérateurs

En acquérant l’éditeur Micromuse, IBM renforce sa division Tivoli. A l’administration des applications et des systèmes, il ajoute la dimension réseaux d’opérateurs.

Annoncée juste avant Noël, l’acquisition de Micromuse par IBM n’est pas passée inaperçue. Hier encore, l’éditeur de Netcool semblait condamné à une niche de marché. Le voici qui intéresse les plus grands.
Spécialiste de la gestion en temps réel des performances et de la disponibilité du système d’information, Micromuse rejoindra la division Tivoli de Big Blue. Netcool deviendra l’?”il de Tivoli sur les infrastructures et les
services IP multimédias des opérateurs. Un secteur en plein développement pour lequel le géant d’Armonk était peu armé. Pas étonnant que pour mettre la main dessus IBM ait déboursé pas moins de 865 millions de dollars, soit environ cinq fois
le chiffre d’affaires de Micromuse (161 millions de dollars en 2004-2005).Dans le système d’information, le réseau prend une place grandissante. Du fait de la concentration des ressources informatiques, le réseau étendu est de plus en plus sollicité. Avec son architecture centralisée autour d’un
ou deux serveurs d’appels, la téléphonie sur IP contribue à cette évolution. Et parallèlement, les réseaux d’opérateurs ont profondément évolué. Jadis, il en existait un par grand type de flux : voix, relais de trames, ATM, IP,
etc. Désormais, IP véhicule toutes les données (applications métier, messagerie, Web, etc.), la voix et la vidéo. Des services nouveaux, et exigeants en performances, apparaissent. Le fameux triple play (données, téléphone et
télévision sur une ligne téléphonique) en est un exemple. La vidéo sur la 3G en est un autre.D’où la nécessité d’une surveillance en temps réel de ces infrastructures complexes. L’opérateur doit prévenir les baisses de performances avant l’incident. C’est la vocation première de Micromuse. Il
est également nécessaire de protéger le réseau. La sécurité est un nouvel axe de développement de Micromuse, depuis l’acquisition de Guardednet, en juillet dernier. L’éditeur compte d’ailleurs de nombreux opérateurs parmi ses
clients.

IBM devra faire des arbitrages

L’apport des outils Netcool est donc capital pour IBM. Tivoli est surtout orienté systèmes, serveurs et applications. Netview apporte la dimension réseau local. Il manquait la brique réseau d’opérateur. Mais Big Blue devra
faire des arbitrages, car Micromuse déborde du seul cadre du réseau. Par exemple, il existe des modules Netcool pour les applications (Realtime Application Management). Or, IBM possède déjà des solutions issues de ses anciens
achats, de Candle notamment. Il devra décider, au cas par cas, quelles technologies il conservera.Du coup, tous les adversaires d’IBM se retrouvent sur la défensive. Unicenter, comme Tivoli, est surtout orienté systèmes et serveurs. En avril dernier, CA a acheté Concord. Mais en janvier 2004, Concord avait absorbé Aprisma
(auparavant Spectrum), une plate-forme d’administration de réseaux. Selon de nombreux analystes, Spectrum était la véritable raison de l’acquisition menée par CA. L’éditeur reconnaissait l’importance grandissante du
réseau. Reste à savoir si Aprisma jouera le même rôle que Micromuse. Concernant HP Openview, son autre concurrent, celui-ci est en perte de vitesse. Les turbulences que traverse le constructeur n’y sont pas étrangères.Le marché s’attend à des acquisitions de la part de HP afin de contrer la man?”uvre d’IBM. Parmi les prochaines proies, les experts désignent Infovista, le seul ‘ survivant ‘ des acteurs de
la gestion des performances. Certains citent Packeteer, très orienté réseaux, ou Netiq, plutôt multidisciplinaire.

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Jean-Pierre Soulès