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Michel Masson (McDonald’s France)

‘ Les opérateurs télécoms ne servent plus leurs clients de façon satisfaisante ‘

Que vous inspirent ces récentes pannes ?


On a assisté, ces dernières années, à une dégradation dans la fourniture de services chez les opérateurs. Les forces commerciales, avant et après-vente, ont de moins en moins de liens entre elles. Et nos connaissances techniques sont
parfois meilleures que les leurs ! A vouloir réduire leurs coûts et miser sur des prix bas, les opérateurs ne peuvent plus servir leurs clients de façon satisfaisante. Cette tendance peut expliquer les dernières pannes.Rencontrez-vous des problèmes avec votre fournisseur ?


Oui. Nous avions opté pour un réseau privé virtuel sur MPLS qui connecterait nos 1 020 restaurants français chez Siris. A ce jour, seuls 140 sont raccordés avec neuf telecom. Nous n’avons plus assez confiance pour aller plus
loin. Les autres sont connectés en RNIS, une technologie ancienne, mais éprouvée. Toutes ces fusions-acquisitions nous ont fait perdre notre latin. Dans ce domaine, il semble que les opérateurs réussissent les acquisitions, pas forcément les
fusions. Aujourd’hui, nous regardons de très près les offres d’autres fournisseurs.Est-ce une tendance propre aux télécoms ?


Non, nous avons le même type de problème avec HP. Depuis cet été, nous n’avons plus notre commercial attitré ­ deux ingénieurs, un sédentaire et un de terrain, s’occupent maintenant de nous. Nous passons notre temps à réexpliquer nos
problèmes à l’un, puis à l’autre. Comme pour les projets de télécoms, nos équipes pallient le manque de coordination. Et les compétences individuelles ne sont aucunement en cause. C’est bien la stratégie des fournisseurs qui empêche les employés
d’être efficaces et, le plus souvent, les démotive. C’est un monde où ‘ demain on rase gratis, mais sans rasoir, sans mousse, et c’est le client qui construit l’échoppe du barbier ‘.

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Emmanuelle Delsol et Jérôme Desvouges