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Marc German (Blue Line) : ” Soit nous recrutons 150 personnes cette année, soit nous fermons en décembre ! “

C’est officiel, le lancement de la solution de paiement électronique Blue Line aura lieu le 26 février. Plus qu’une technologie, Blue Line ambitionne de devenir un véritable opérateur de paiement sur Internet. Marc German en est le cofondateur, avec Abdallah Hitti, l’ex-dirigeant de Kleline.


01net. : Votre projet de système de paiement électronique Blue Line a été présenté à la fin du mois de septembre 2000. Quand allez-vous en démarrer la commercialisation ?
Marc German : Nous venons de fixer au 26 février le lancement de notre offre, à l’occasion de la fête de l’Internet. Actuellement, nous terminons la période de test avec cinquante partenaires marchands, dont nous ne pouvons pas donner les noms et qui sont à 80 % étrangers.Sur ces cinquante premiers clients, combien avaient déjà adopté Kleline, la solution autrefois promue par Paribas ?Je ne peux pas vous dire. Ce qu’il faut savoir, c’est que sur les sept cents marchands qui avaient acquis la licence Kleline, moins d’un tiers réalisait un flux de paiement notable. Ne démarcher que les anciens clients de Kleline n’est donc pas notre but. D’ailleurs, nous sommes déjà en discussion avec près de neuf cent cinquante marchands.Quelles différences y a-t-il entre Kleline et Blue Line ?Elles sont majeures. Kleline était la solution d’une banque, Paribas. Cela excluait toute possibilité de partenariat avec d’autres organismes bancaires et, donc, de développement. Aujourd’hui, nous allons pouvoir nous interconnecter sur différents serveurs de paiement dans le monde.Comment allez vous développer ce GPN ?Par le biais de joint-ventures avec des banques locales. Afin de développer Blue Line le plus rapidement possible, nous n’hésiterons pas à devenir minoritaires dans ces filiales. Nous sommes même prêts à descendre jusqu’à une participation de 20 % du capital. De cette manière, nous pourrons être le réseau SWIFT du Net.Dans quelles conditions allez-vous commercialiser Blue Line ?Nous combinerons licence et commission sur les flux. Un marchand paiera 500 euros à l’installation, et 120 euros par mois. En plus, il nous reversera une commission sur les achats, ce qui sera notre revenu principal. En moyenne, elle sera supérieure de 1,5 % au taux carte. En France, cela fera donc dans les 3,2 %. Néanmoins, en ce qui concerne le micropaiement, nous prendrons des commissions de 5 à 10 %.Quels sont vos objectifs à court et moyen termes ?En 2001, nous visons 4 000 marchands à l’international, avec des axes de développement privilégiés au Brésil et aux Etats-Unis. Nous prévoyons 87 000 clients en 2003, et une présence dans quarante pays grâce à notre réseau. 2003 devrait aussi être l’année où nous atteindrons l’équilibre. Nous avons beaucoup d’ambitions. Je n’hésite pas à dire que soit nous recrutons cent cinquante personnes cette année, soit nous fermons en décembre !Vos finances vous permettent-elles de voir aussi grand ?Pour le moment, nous avons reçu 21 millions de francs, dont 15 millions ont été investis dans la technologie. Nous avons reçu un ” bridge ” pour tenir jusqu’à notre prochaine levée de fonds, prévue pour cet été. Vu nos ambitions, elle devra s’élever à, au mois, 35 millions d’euros.Est-il encore possible de lever autant d’argent sur une technologie de paiement en ligne ?Nous ne sommes pas une société technologique, mais une société de services. Par exemple, nous garantissons les paiements aux acheteurs et aux marchands, nous gérons aussi l’authentification des parties à l’aide de clefs PKI, en partenariat avec Baltimore.Votre stratégie vous mènera-t-elle à briguer un statut bancaire pour gérer des dépôts ?Ce n’est pas notre métier. Nous sommes et nous voulons rester des intermédiaires. Ce n’est donc pas dans nos ambitions, même si je ne peux pas préjuger de ce dont lavenir sera fait.

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Frantz Grenier