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Mainway : la NSA surveille tout pour établir un portrait social des Américains

Le New York Times a eu accès à un document secret dans lequel sont décrits les moyens donnés à la NSA pour établir les schémas relationnels de leurs cibles, ce qui implique la collecte de quantité phénoménales d’informations.

Les révélations autour de la NSA n’ont pas fini de tonner. Selon un article du New York Times, paru ce week-end, l’agence nationale de sécurité intérieure américaine utilise depuis 2010 les données qu’elle collecte sur certains américains pour établir leur profil social, les reliant à des personnes, des lieux en fonction d’une chronologie. L’agence utilise ainsi entre autres l’analyse des appels téléphoniques et des données relatives aux mails pour dresser un tableau des relations des américains avec l’étranger.

Plus de distinction

Selon un document intérieur datant de janvier 2011, ce changement de politique visait à aider l’agence à « découvrir et pister » les connexions entre des personnes surveillées à l’étranger et des habitants des Etats-Unis. La NSA a donc été autorisée à conduire une « analyse graphique à grand échelle sur des ensembles de données issus de métadonnées de communications sans avoir à vérifier qu’elles provenaient de non américains ». Jusqu’à présent l’analyse de grosses quantités de données de ce genre était réservée aux étrangers, mais depuis peu et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la surveillance a été élargie aux Américains eux-mêmes.

Une infinité de sources

Des données qui peuvent donc aussi bien être issues d’appels téléphoniques que de sources « publiques, commerciales, ou autres, comme les codes bancaires, les informations d’assurance, les profils Facebook, les manifestes de vol, les feuilles d’émargement lors d’élection et les informations de localisation GPS, ou encore les actes de propriété et des données fiscales non précisées ».

La NSA classe ces données selon 94 genres d’entités et met en relation ces numéros de téléphone, mails, adresses IP, etc. avec 164 types de relations afin de dresser le portrait des connexions sociales de ses cibles. A partir de là, la NSA est capable de dresser un agenda précis des activités personnelles d’une personne surveillée : rendez-vous chez un médecin, aventure extraconjugale, etc.

Mainway to hell ?

Le rapport, dont a pris connaissance le New York Times, indique que la source principale d’obtention de ces informations est le célèbre Mainway, un programme révélé à l’opinion publique en 2006 et capable, en 2011, de gérer plus de 700 millions d’appels téléphoniques par jour. Selon des opérateurs américains, Mainway pourrait depuis traiter 1,1 milliard d’appels téléphoniques mobiles supplémentaires chaque jour. Selon les documents détaillant les demandes budgétaires de l’Agence révélés par Edward Snowden, la NSA entend construire un système capable d’enregistrer jusqu’à 20 milliards de micro événements par jour et de les analyser en une heure…

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Source :
New York Times

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Pierre Fontaine