L'iPhone et les clés 3G saturent les réseaux télécoms

L'explosion du trafic de données sur les réseaux des opérateurs en Europe devient problématique. Surtout que les investissements ne suivent pas !
L'explosion du trafic de données sur mobiles saturent les réseaux et pourrait causer des pannes plus sérieuses si les opérateurs télécoms n'augmentent pas leurs investissements, avancent des experts. La généralisation des smartphones et des PC portables équipés d'une clé 3G (lire notre dossier Clés 3G : ce qu'il faut savoir avant d'acheter) constitue une nouvelle manne de revenus, mais elle contraint les opérateurs à repenser leurs réseaux, conçus pour transmettre la voix et les SMS.
Un appareil du type de l'iPhone, d'Apple, consomme 30 fois plus qu'un téléphone portable classique, et une clé 3G représente 450 fois plus de trafic, explique Pierre-Alain Allemand, directeur général des réseaux du groupe SFR. Face au différentiel de consommation et au succès des offres data, les investissements déjà entrepris pour déployer notamment la technologie IP, sont insuffisants. « On assiste à une congestion du réseau dans les zones urbaines aux heures de pointe », rapporte à Reuters Pierre Carbonne, analyste de l'Idate.
Investissements insuffisants
SFR, la filiale télécoms de Vivendi, qui dit avoir déjà largement entrepris la transformation de son réseau pour éviter des tensions, a vu le trafic de données de ses clients multiplié par dix en 2008 et estime qu'il devrait être encore dix fois plus important en 2012 par rapport à son niveau actuel. Les plans d'investissements à long terme, qui n'anticipaient pas de telles progression et complexification du trafic, doivent donc être réajustés à la hausse, mais plusieurs opérateurs rechignent à augmenter leurs dépenses. Ils « courent le risque d'avoir des pannes qui pourraient faire la une des journaux », dit Ahmed Guetari, directeur technique zone Europe de Juniper Networks.
Les revenus ne suivent pas
Stuart Reid, de l'agence de crédit Fitch Ratings, table sur une reprise de l'économie pour dynamiser les investissements, mais d'autres spécialistes estiment que, au-delà de l'influence de la conjoncture, c'est le modèle même des forfaits « data » – à prix fixe mais au trafic potentiellement illimité – qui est remis en cause. « Le trafic progresse, mais les investissements ne suivent pas, de la même façon que l'utilisation du réseau croît, mais les revenus ne suivent pas », expliquait Mika Vehviläinen, directeur opérationnel de Nokia-Siemens Networks, lors d'un entretien à l'agence de presse début septembre.
Dans le cadre des forfaits data actuels, des applications gourmandes congestionnent le réseau, engendrant des coûts supplémentaires pour les opérateurs, mais l'utilisateur continue de payer un prix fixe pour une quantité de données potentiellement illimitée. Craignant un plafonnement des revenus mobiles, des opérateurs hésitent donc à investir.
Service dégradé
« Une antenne relais de plus n'engendrera pas davantage de revenus, elle donnera seulement lieu à plus de capex (1) », résume Bjørn Amundsen, directeur de la couverture mobile du norvégien Telenor, qui a néanmoins précisé à Reuters que son groupe a mené au cours des six derniers mois 800 projets de mise à jour de son réseau destinés à absorber l'augmentation du flux de données.
En France, en 2008, le montant total des revenus du transport de données était de 3,1 milliards d'euros (+27 %) sur le segment mobile, selon l'Arcep. C'est l'équivalent des seuls investissements de France Télécom sur ce segment dans le pays au cours de la même année. En réaction à l'explosion du trafic, plusieurs opérateurs ont choisi de fixer un plafond de téléchargement à leurs clients, au-delà duquel la qualité de service est dégradée. Quelque 5 à 10 % des utilisateurs utilisent 80 à 90 % du trafic, rapportent des opérateurs, pour qui la solution d'un plafond accompagne des mises à jour ponctuelles du réseau.
Afin de soulager une partie de la pression, d'autres groupes, comme SFR en France ou Telstra en Australie, ont préféré investir dans des équipements leur permettant de réorienter le flux de données mobiles vers les réseaux fixes.
(1) Capex pour capital expenditures, les dépenses d'équipement.
Avec la contribution de Leila Abboud, à Paris, et de Tarmo Virki, à Helsinki, édité par Jean-Michel Bélot.
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contrib
Le problème de base est que les opérateurs n'auraient pas du avoir le droit de fournir des forfaits de ce genre s'ils ne sont pas en mesure de les assumer !
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cap10vince
Le probleme est bien de faire passe beaucoup de data dans l'air... On voeux plus de débit sur les téléphonne portable, mais on ne voeux surtout pas une antenne relai sur son toit ! de plus le spectre de fréquence fournit par l'ART ne permet pas de faire passer un débit infinit!
Quand au coeur de réseau.... c pas un pb, il y a la fibre, qui donne un débit quasi infinit. -
FTT-PC
A mon avis il y a les 2 ... petite expérience de vidéo streaming (chez un operateur rouge) à 250kbps sur une cellule à 3,6 voire 7,2Mbps ... pas bcp d'utilisateurs sauf à passer en 14,4Mbps... il nous faut donc plein de stations de base partout avec des radiateurs devant nos fenêtres ;-) ... et puis après le nodeB de toute facon il va tirer sur quelques 2Mb de backhaul en IMA... pas terrible tant qu'il n'y a pas un popage fibre (au moins 100Mb Ethernet voire un GbE par NodeB)... par contre c'est de l'investissement pour le backhaul fibre ET le coeur (hum hum quelques lien 40GbE voire 100GBE entre les routeurs Core...).
Le problème c'est que nous en tant qu'utilisateur final on ne veut pas que notre abonnement augmente même si on tire plus sur les tuyaux (x10,x100 mais notre abo il n'a pas fait x10 ou x100) -
A.L.
Quelle partie du réseau sature précisément ?
Est-ce le spectre (plus de place pour les utilisateurs à un node-b précisément) (=> on attend le dividende numérique), ou le backhaul (=> on remplace les liens radio par de la fibre - tant qu'à fibrer les immeubles, autant aller jusqu'aux antennes...) ? -
Spycare
on utilise un soft qui choisit automatiquement le meilleur reseau entre 3G et WiFi, et permet de se connecter sans effort au hotspot de son operateur... Condition: il faut un Nokia pour ca puisque cela n'existe que sur cette plate-forme!
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Maxoooo
Oui mais le 4ème opérateur utiliserait le réseau des 3 premiers opérateurs pour les 3 premières années au moins... Il n'aurait en effet pas le temps de construire son propre réseau qui coute cher mais par contre recruterait le maximum de clients dès les premiers jours...
Ce n'est donc pas la solution à court terme...
Et pour revenir au débat précédent, les iClones sont des téléphones de mobilité, certes pour chercher une adresse, consulter des horaires et j'en passe? mais pas pour faire du streaming à gogo et consommer 1 Go par mois. Pour ça il y a l'ordinateur ! Donc le bridage pour une meilleure répartition de la capacité réseau n'est pas une si mauvaise idée. -
flecagnec
Peux tu me dire où tu as trouvé que le wimax était interdit pour du mobile ?
On peut très bien être connecté à Internet + ligne SIP ou MGCP derrière, ça s'appelle de la téléphonie, personne ne l'interdit.
La seule interdiction que Free avait mise en avant était celle du roaming, qui est réservée aux opérateurs mobiles (donc ceux qui ont ce titre auprès de l'ARCEP ou je en sais quelle entité, et donc ce qu'on peut acquérir en obtenant une licence 3G de façon indirecte).
Désolé je maintiens.
Après nous verrons bien, effectivement peut être que je me goure totalement.
PS : je ne trouve pas d'autre opérateur ayant le droit d'opérer en Wimax sur toute la France... HDRR ? non je ne crois pas. France Telecom ? non ça c'était pour la boutade ! Ils devront louer des réseaux concurrents ou regrouper leurs licences encore plus... C'est pas "du vent"
Est-ce que quelqu'un qui a plus de billes sur les technos 3G et Wimax pourrait donner un avis tangible là dessus ? (est-ce que la bande wimax saturerait de la même façon que la bande 3G, si elle était déployée de la même façon ?).
Moi j'ai entendu parler de 22 Mbps par sous-bande de 10 Mhz, avec une bande totale allant de 10 à 66 Ghz. Mais ça date, ça a peut être progressé depuis ces années écoulées, enfin ça fait déjà un beau débit pour une bande de seulement 10 Mhz occupée. -
JerryCool
Tu n'en a peut être pas l'utilité mais bcp l'ont: regarder un plan, chercher des sorties, consulter un programme, chercher une adresse, envoyer/recevoir un mail urgent, envoyer une photo, consulter le traffic, réserver des places.. et j'en passe. Bref rien que tu ne puisse faire avec un ordinateur mais encore faut-il l'avoir sous la main. Et puis il faut vivre avec son temps :)
Je comprend ton point de vue, moi même je n'est pas l'utilité d'avoir ces services sur mon téléphone (qui me sert a téléphoner et encore) mais bon c'est comme si tu disais il faut supprimer les autoroutes en France parce qu'elles sont encombrées et que de toute façon on peu prendre les nationales...logique mais bcp moins pratique.
Je pense qu'il vaut mieux investir dans ces infrastructures plutôt que de les brider -
bipdan2
Donc si le patron de SFR ne voit tjrs pas quoi pourrait servir un 4eme opérateur, voila un début de réponse : Délester un peu son réseau qu'il n'arrive pas a maintenir a hauteur de la charge...
le 4eme opérateur n'aurait au départ qu'un tiers de licence, mais comme ils couvrirait en priorité les grandes villes et que c'est justement dans les grandes ville qu'il y a des congestion réseau, cela permettrait certainement d'améliorer la situation.
Donc s'ils en veulent pas investir dans leur réseau qu'il laisse un 4eme s'en cherger et fasse profil bas ! -
pseudo wimax
Déjà le wimax n'est pas autorisé pour la téléphonie mobile.
Une licence même nationale qui dort dans un tiroir depuis 3 ans c'est du vent
Au niveau des licences régionales il y a eu regroupement !
etc. etc.
redescend sur terre et arrête ton imagination et surtout avant de sortir des bêtises pareilles, renseigne toi
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