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Licences UMTS : SFR 16/20, FTM 15/20

Nous voilà revenus à la période des examens. Et déjà nous avons le plaisir d’apprendre que SFR et France Télécom Mobiles (FTM) ont été reçus aux épreuves de soumission comparative pour les licences UMTS, avec des notes de 16/20 et de 15/20 respectivement.

Ces notes correspondent à une évaluation de leur dossier par rapport à 14 critères, totalisant 500 points. Si SFR l’emporte d’un cheveu, c’est parce qu’il s’est engagé pour une ouverture commerciale en mars 2002, alors que FTM n’ouvrirait qu’en juin.
SFR commencera par couvrir Paris, Lyon, Marseille, Lille et Nice avec un débit descendant de 384 kbit/s et un débit montant de 144 kbit/s. FTM, de son côté, s’attaquera d’abord aux villes de Cannes, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg, Toulon et Toulouse avec un débit directionnel de 144 kbit/s pouvant aller jusqu’à 384 kbit/s.
Les deux opérateurs se sont engagés à respecter les douze recommandations édictées par l’ART en novembre 2000 sur l’accessibilité aux portails, aux sites et aux services tiers. Ils imposeront tous deux une charte de bonne conduite à leurs fournisseurs tierce partie, mais SFR a été plus explicite sur les possibilités de personnalisation de la page d’accueil et du portefeuille de services. Le portail fédérateur reste à créer chez FTM. SFR, en revanche, n’a plus qu’à mettre en place un portail professionnel, son portail grand public Vizzavi existant déjà.
FTM a promis un service de visiophonie entre clients Orange dès juin 2002. Celui-ci sera ensuite disponible en 2005 pour toute communication entre terminaux UMTS. Chez SFR, par contre, la visiophonie ne sera qu’un service optionnel en mars 2002. Mais l’opérateur se rattrape en promettant à cette date des services de messages courts multimédias plus étayés.
Concernant le commerce électronique mobile, SFR entend surtout être actif sur les nouveaux métiers associés, pendant que FTM veut jouer un rôle fédérateur dans le domaine des paiements et de la sécurité sur mobile.
Les deux opérateurs emploieront les mêmes méthodes de localisation (Cell-ID, OTDOA et GPS), mais sans pouvoir s’engager encore sur leur degré de précision.

Terminaux multi-usages et dédiés

FTM pressent une segmentation des terminaux en 5 catégories. SFR, au contraire, prévoit 4 catégories de terminaux intégrés multi-usage, d’une part, et 7 terminaux dédiés à un seul usage, d’autre part. Parmi les terminaux et les applications dédiés les plus prometteurs, dans un premier temps du moins, sont cités la télémétrie et la télématique routière.
Mais tous deux s’accordent pour dire qu’au bout de cinq ans le parc des terminaux 3G dépassera celui des terminaux 2G, et que le taux de pénétration globale sera d’environ 80 % à la dixième année. SFR prévoit que la totalité de ses clients UMTS seront des professionnels et des entreprises jusqu’à fin 2002. Selon la filiale mobile de Cegetel, le grand public en représentera ensuite la moitié à fin 2003, avant de prendre une part de plus en plus prépondérante.
SFR jouera l’ouverture de son réseau. Dès juin 2000, il a d’ailleurs mis en place une unité d’affaires “grossistes”, qui se chargera de vendre de la capacité aux opérateurs mobiles virtuels (MVNO). Il ne lui reste plus, pour ainsi dire, qu’à fixer ses niveaux de prix. C’est là une grande différence avec FTM, qui est resté muet sur la question des MVNO.
A la différence de FTM, SFR a également présenté un projet de contrat type d’abonnement, précis et détaillé. FTM, par contre, prévoit une subvention du terminal UMTS nettement plus importante que son concurrent.
La tarification UMTS de SFR continuera les principes du GPRS : à l’acte, au kilo-octet et à la minute. Les conditions financières d’utilisation du service et le niveau de consommation s’afficheront sur ses terminaux. Chez FTM, le service voix et les services associés seront tarifés à la durée ; les services multimédias, au volume de données ; et les contenus, à l’acte ou par abonnement…
La procédure de soumission comparative à la française peut paraître scolaire, surtout par son insistance sur le nombre d’emplois créés et la contribution à l’aménagement du territoire. Mais pour Jean-Michel Hubert, président de l’ART, elle reste la meilleure possible, “car elle permet d’obtenir des candidats des engagements clairs sur des critères essentiels “.

Sans doute, mais les opérateurs ne sont pas toujours capables de tenir les belles promesses qu’ils ont pu faire. Le cimetière des télécoms, y compris mobiles, est déjà plein d’engagements non tenus (Mobitex, Bi-bop, Tatoo, Tam-Tam, réseaux 3RP, Iridium…). Car en dernier ressort, l’arbitre suprême, ce n’est pas l’autorité de régulation, mais le marché (www.art-telecom.fr).

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La rédaction