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Les Pixel de Google attendront 2025 pour avoir une « vraie » puce Tensor

Depuis deux générations, les smartphones Pixel de Google fonctionnent avec des puces Tensor conçues en interne… ou presque. Dans l’ombre des Tensor se profile en effet Samsung, dont l’implication a été décisive dans le développement des systèmes-sur-puce du moteur de recherche. Ça devrait changer dans les prochaines années.

Avec les puces Tensor, Google a voulu reprendre son destin en main, à l’image d’Apple qui s’est lancée la tête la première dans le développement de ses propres puces avec le résultat que l’on sait. On trouve désormais des puces Apple dans tous les produits du constructeur, de l’Apple Watch aux Mac, en passant bien sûr par l’iPhone. C’est un principe que Google cherche à adapter à ses propres besoins : les systèmes-sur-puce (SoC) Tensor équipent depuis deux ans les smartphones Pixel, ainsi que la toute récente tablette Pixel.

Google veut s’émanciper de Samsung

Là où les chemins différent entre les deux entreprises, c’est que Google s’est largement appuyé sur une puce existante pour ses propres SoC. En l’occurrence, les puces des Pixel reposent sur une base Exynos, soit les propres puces de Samsung. Alors certes, les moteurs des Pixel ont leurs propres particularités, par exemple l’agencement de leurs cœurs (2 cœurs rapides, 2 cœurs un peu moins rapides, 4 cœurs économes) ou encore la puce neuronale TPU (Tensor Processing Units) qui sont des particularités de Google.

Mais, pour bien d’autres composants, Google est allé chercher l’expertise de son partenaire, également chargé de produire les puces Tensor. Après avoir beaucoup appris ces dernières années — après tout, le développement des puces Tensor a débuté en 2016 —, le moteur de recherche chercherait à s’émanciper de Samsung : selon le site The Information, l’ambition est en effet de lâcher le géant des semi-conducteurs en 2025.

Google poursuivrait deux objectifs : se débarrasser de l’héritage Exynos, ce qui lui permettrait d’avoir les mains libres pour développer des puces réellement adaptées aux besoins et aux fonctions des futurs Pixel ; et profiter des capacités de production de TSMC, un partenaire industriel beaucoup plus affûté sur la gravure des SoC.

© 01net

Le but poursuivi par Google est de bénéficier de la gravure 3 nm de TSMC (la puce G2 de l’an dernier étant gravée à 5 nm). Pour résumer, plus la finesse de gravure est petite, plus la puce peut bénéficier d’un gain de performances et d’autonomie. Apple devrait avoir le privilège de profiter de cette finesse de gravure dès cette année avec la puce A17 des iPhone 15 Pro attendus à la rentrée.

Entre la personnalisation poussée voulue par Google et une meilleure finesse de gravure, ces puces Tensor seraient finalement en mesure de rivaliser avec les meilleurs SoC de Qualcomm (Snapdragon), MediaTek (Dimensity) et même… Samsung ! Reste à voir ce qu’elles donneront face aux puces d’Apple, qui ont généralement un bon train d’avance sur la concurrence, mais pour ça il faudra donc patienter deux ans.

Google avait l’intention de lancer son nouveau système dès l’année prochaine (la puce est connue sous le nom de code « Redondo »). Malheureusement pour le créateur des Pixel, TSMC a semble-t-il rencontré des problèmes de production. Redondo pourrait ainsi n’être utilisé que dans le cadre des tests de Google ; c’est désormais la Tensor G5 qui serait chargée de propulser les Pixel de 2025.

La puce miracle pas avant 2025

Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler des difficultés de Google dans le développement de Tensor. Ces deux dernières années, plusieurs puces auraient tout simplement été annulées, dont une qui devait faire fonctionner un Pixelbook (il n’a jamais vu le jour). Le groupe essuie des problèmes de communication et de fonctionnement entre ses équipes américaines et indiennes, où est basée la majorité des ingénieurs Tensor.

Néanmoins, l’attente en vaut la peine, puisque la G5 permettrait aux smartphones d’améliorer leur consommation d’énergie tout en réduisant leur épaisseur. Les Tensor G3 et G4 logiquement prévues pour les Pixel de 2023 et de 2024 resteraient cosignés par Samsung. Des générations perdues ? On peut se poser la question, sachant que la G5 pourrait concrétiser la « vraie » vision sans compromis de Google pour ses smartphones — l’entreprise aura finalement le contrôle total sur son silicium.

Les ingénieurs de Google n’attendraient pas les jours meilleurs : le remplacement des composants Samsung par les modèles développés en interne aurait déjà débuté. Un savoir-faire précieux qui servira pour la suite.

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Source : The Information


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