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Les bons critères pour l’e-formation

A Paris, la chambre de commerce et d’industrie crée une démarche qualité propre à la formation en ligne. Sont concernés : formateurs et clients.

” Les normes qualité existantes répondent-elles aux besoins des acteurs de l’e-formation ? “ C’est précisément pour répondre à cette question que Le Préau, cellule de veille sur les nouvelles technologies de la chambre de commerce et d’industrie de Paris, a publié récemment une enquête de 150 pages, réalisée en collaboration avec des universités (Paris VI Pierre-et-Marie-Curie, Aix-Marseille III, etc.) des établissements de formation continue (Smart Canal, Activ Partners, etc.), ainsi que des prestataires (formateurs, etc.).L’e-formation (e-learning) est en effet soumis aux textes régissant la formation professionnelle continue. Or les normes de qualité dans ce domaine ne sont pas forcément adaptées aux contraintes induites par les outils technologiques, tant dans le processus d’apprentissage que dans l’exercice même du métier de formateur. “Nous observons les initiatives engagées par des acteurs comme l’ISO [International Organization for Standardization] qui, avec l’Afnor [Association française de normalisation], réfléchit activement à la question, mais nous préconisons une nouvelle approche de certification de services, peut-être complémentaire mais originale”, assure Anne-Marie Husson, chef de projet au Préau.” Il ne s’agit pas de créer un nouveau label ou un nouveau standard mais de mettre au point un référentiel dédié à l’e-formation qui place l’apprenant au c?”ur du dispositif.  “ Et d’ajouter : ” Pour mener à bien ce projet, nous avons besoin de l’implication de nouveaux partenaires, dont un spécialiste des démarches qualité comme l’Afnor. Dès sa mise en chantier, il ne faudrait guère plus de six mois pour le finaliser et le publier au Journal officiel. “ Dans ce rapport, Le Préau dresse un état des lieux du marché (besoins des clients, inventaire des démarches qualité disponibles, etc.).

Un contrat tripartite

Mais la cellule de la CCIP va plus loin en préconisant une série d’actions pour garantir l’efficacité d’un dispositif de formation à distance. L’apprenant doit dans un premier temps être informé de ses modalités pratiques (nombre d’heures de tutorat, présence d’un coach, etc.). Puis il signe un contrat pédagogique tripartite avec l’organisme de formation et avec son supérieur hiérarchique. Deuxième point crucial : il doit pouvoir “apprendre à apprendre”, en maîtrisant les nouveaux outils, mais aussi les nouvelles méthodes d’apprentissage (qui peut-il solliciter en interne durant cette période, etc.).Parmi les autres précautions indispensables, la question de la confidentialité. Le salarié-élève doit savoir quelles sont les données susceptibles de remonter jusqu’à son supérieur hiérarchique. “C’est un problème extrêmement sensible qui peut bloquer l’apprenant. Or, il faut plutôt réussir à le motiver car l’un des grands problèmes de la formation en ligne est le taux d’abandon des participants”, insiste Anne-Marie Husson.Dernière recommandation : installer un processus d’évaluation en fin de formation. Les organismes formateurs doivent aussi tenir compte de ces critères. Un préalable indispensable pour professionnaliser le secteur. “Le discours, aujourd’hui, est trop centré sur la technique et le management, il faut replacer la pédagogie au c?”ur de cette discipline”, conclut Anne-Marie Husson.

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Sandrine Chicaud