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L’édition sur Internet condamnée à la portion congrue

Internet, édition électronique, librairies en ligne sont immergés dans la masse des exposants et doivent tenter de faire perdurer l’engouement initial du Salon du Livre, il y a quelques années, pour le web.

C’était déjà le cas l’an dernier, ce le sera encore cette année. Le
Salon du Livre, qui ouvre au public samedi matin, va noyer dans la masse de ses exposants les acteurs liés au web. On se souvient de la place de choix accordée il y a trois ans à Internet en
général, et au livre électronique en particulier. C’est bel et bien terminé.Certains acteurs importants, comme 00h00, n’ont même pas de stand. D’autres, plus modestes, persistent, le Salon du Livre restant un moyen exceptionnel de se faire connaître, sinon reconnaître, dans le monde de l’édition.Le secteur doit encore faire avec un problème d’image, auquel l’éclatement de la bulle financière Internet a largement contribué, mais pas seulement. ‘ Il y a trois ans, le marché n’était pas prêt,
explique Isabelle Couteau, directrice de l’éditeur et librairie en ligne Editoo.com. Des effets d’annonce on été faits, alors que les produits n’étaient pas disponibles. Des produits chers, aux contenus
incertains. ‘

Revoir le modèle économique et les ambitions de départ

Editoo.com, créé en 2000 pour une activité exclusivement en ligne, a dû revoir son modèle économique et se mettre à l’édition papier beaucoup plus largement que prévu. ‘ C’est une déception par rapport aux
investissements initiaux
, reconnaît la directrice, mais nous n’utilisons pas Internet pour faire dans le quantitatif. ‘Publibook publie également, à la commande, sur papier ou sous forme de fichiers numériques à télécharger en en pdf. Elle reconnaît que ces derniers représentent des ventes très faibles.L’autre handicap, quand on regarde cela de loin, est celui de la confusion des genres. Librairie en ligne, livre électronique, impression numérique… Les gens ne font pas toujours la différence. ‘ Je suis
toujours en train d’expliquer que je fais de vrais livres ‘
, insiste Jean-Marc Savoye, fondateur de LePublieur.com.En ce sens, l’absence d’un espace clairement dédié au multimédia n’est pas forcément un mal. Tout le monde se côtoie, sous la même étiquette d’éditeur. La légitimité y trouve son compte. Manuscrit.com ne se définit d’ailleurs pas comme
un éditeur multimédia, même si la publication à la demande, sous forme de fichiers numériques, fait partie de ses activités. La maison d’édition a prévu, comme d’autres, des séances de dédicaces avec ses auteurs.Pour le reste, il va falloir revoir les ambitions de départ. ‘ Tout n’est pas progrès, commente Jean-Marc Savoye. On n’a pas encore trouvé mieux pour lire un livre que du papier imprimé. Mais,
à lévidence, il y aura un marché pour des contenus spécialisés, sécables, comme des travaux scientifiques. ‘

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Arnaud Devillard