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Le sort de l’Hadopi divise le gouvernement

Condamnée au départ par le gouvernement à une fin express, l’Hadopi pourrait perdurer plus longtemps que ne l’aurait voulu Aurélie Filippetti. Quant à Axelle Lemaire, elle préfère ne pas s’en occuper…

Alors que l’avenir de l’Hadopi semblait entériné depuis l’élection de François Hollande, son existence divise désormais le gouvernement. A gauche du ring, Aurélie Filippetti. A l’occasion d’un passage sur France Culture, la ministre a sous-entendu que supprimer le gendarme du P2P n’était pas si facile. Et sans évoquer formellement la continuité de l’Hadopi, elle a indiqué à l’antenne que son budget de fonctionnement était « préservé pour quelques années. »

Aurélie Filippetti s’est pourtant depuis longtemps donnée pour mission d’éradiquer l’équipe de la rue de Texel. Elle a appuyé cette ambition sur le rapport Lescure, qui propose de confier les responsabilités de la haute autorité au CSA. Cette évolution est également soutenue par Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique.

Axelle Lemaire botte en touche

Problème : elle ne semble pas d’accord avec Axelle Lemaire, qui refuse de s’occuper du dossier Hadopi alors qu’en tant que secrétaire d’État au Numérique, elle serait légitimement amenée à le faire. Et pourtant elle n’y tient pas, comme elle l’a exprimé sur BFM Business. Quant au transfert des responsabilités de la Hadopi, elle émet des doutes. « Je ne suis pas certaine qu’il faille étendre les pouvoirs du CSA à Internet. Ce sujet est traité par Aurélie Filippetti. Je considère que c’est à elle de s’en occuper. »

Cette déclaration a fait réagir Mme Catherine Morin-Desailly, sénatrice (UDI) de Seine-Maritime, qui a remis ce mercredi 9 juillet un rapport intitulé « Nouveau rôle et nouvelle stratégie pour l’Union européenne dans la gouvernance mondiale d’Internet. » Parmi ces propositions, Mme Morin-Desailly conseille au gouvernement de créer un comité interministériel dédié au numérique. Au lieu d’un secrétariat d’État ? Apparemment, oui. « L’action des ministères doit être coordonnée, ce qui n’est pas fait actuellement », nous a expliqué la sénatrice qui a directement fait allusion à la déclaration de Mme Lemaire.

Le débat risque d’être animé à l’Hadopi le 16 juillet, lors du point presse qui se tiendra à l’occasion de la publication des chiffres clés de la réponse graduée.

Lire aussi :
– Nominations à l’Hadopi : le choix étonnant d’Aurélie Filippetti (04/07/2014)

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Pascal Samama