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TikTok : pleins pouvoirs et interrogatoires musclés, son service de sécurité interne a totalement dérapé

Espionnage de journalistes, surveillance illégale et interrogatoires « musclés » de ses propres employés : l’équipe de sécurité interne de TikTok ressemblait dangereusement à une police secrète. Qui disposait des pleins pouvoirs.

C’est encore un mauvais coup de pub pour le réseau social chinois TikTok : sa maison mère ByteDance disposait d’une équipe de sécurité interne qui menait de véritables interrogatoires « policiers » et autres enquêtes sur… ses propres employés. Après avoir espionné des journalistes et être sous le coup d’une enquête du FBI, le service vidéo préféré des ados sent à nouveau le souffre à la suite de révélations sur son fonctionnement interne.

Plus particulièrement une cellule appelée « Internal Audit and Risk Control », soit Audit Interne et Contrôle des Risques. Loin d’être une division chinoise, cette cellule était constituée d’anciens cadres de services d’ordre (police, etc.) américains et européens. Le problème étant que cette équipe, qui existe sous différentes formes dans la plupart des grandes entreprises similaires, était investie de pouvoirs quasi absolus.

La saga TikTok de ces derniers mois

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Des pouvoirs qui ont permis des abus en contradiction avec toutes les lois occidentales : surveillance des emails à l’insu des services de ressources humaines, interrogatoires « intenses », etc. Le tout, aussi bien sur le territoire américain qu’européen. Un employé berlinois, Charles Bahr, a en effet fait les frais de neuf mois de chasse aux sorcières avec « plusieurs dizaines d’entretiens par des anciens cadres de forces de l’ordre ». Ces « entretiens » avaient les parfums de vrais interrogatoires de police.

Une crainte de l’intérieur

TikTok espionnage police
© Dall-E & 01net.com

Loin de vouloir voler des secrets d’État ou industriel, on perçoit chez TikTok, autant dans la surveillance des journalistes que de ses employés, une volonté de contrôle interne. L’article de Semafor, qui révèle ces méthodes, met en effet en lumière plusieurs fraudes et scandales d’employés chinois ayant tiré profit de leurs postes chez ByteDance/TikTok. De la consultation de données personnelles à des affaires de corruptions visant à mettre en avant des contenus, les dérives internes font peur à l’entreprise. Notamment parce qu’elles sont monnaie courante en Chine. Dans le même article, notre consœur de Semafor rappelle que le géant Tencent a annoncé avoir licencié plusieurs dizaines d’employés en janvier dernier pour avoir volé des vêtements originellement destinés à des vidéos.

Le résultat est que le management chinois a donné son blanc-seing à l’équipe Audit Interne et Contrôle des Risques. Elle a mélangé le pire de la paranoïa chinoise aux méthodes policières des anciens membres des forces de l’ordre qui la compose – avec des interrogatoires durant parfois jusqu’à 90 minutes ! ByteDance jure et promet évidemment que son équipé de sécurité va être scindée en deux et mieux supervisée. Mais ce n’est pas ce qui va l’empêcher de continuer d’avoir des problèmes.

TikTok dans le collimateur des Etats-Unis… et du Sénat français

Enquête Sénat France

Ces dysfonctionnements dignes des romans des polices secrètes soviétiques ont fort légitimement attiré les mauvais articles à l’encontre de TikTok… Et les inquiétudes et enquêtes des organes gouvernementaux. Il y a des pré-enquêtes du FBI, des interdictions locales dans différents états américains (interdiction d’installation sur des terminaux gouvernementaux, blocages du service sur les réseaux Wi-Fi, etc.) et le risque d’une enquête fédérale relative à l’usage des données personnelles des Américains – ce d’autant plus que ByteDance est une entreprise chinoise.

Cette inquiétude se vit aussi chez nous, puisque le Sénat français annonce aujourd’hui la création d’une commission d’enquête sénatoriale sur le fonctionnement de TikTok. Pas d’interrogation sur le respect du droit du travail, mais, comme pour les parlementaires américains, des inquiétudes et suspicions autour du non-respect de la protection des données. TikTok a beau être le réseau social qui a le vent en poupe, c’est aussi celui qui est le plus dans le collimateur des autorités occidentales…

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Source : Semafor


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