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Le second souffle des courtiers en ligne

Après un mois de juillet prometteur, les principaux e-courtiers français pensent entrevoir le bout du tunnel. Sans cesser de limiter les coûts et de se diversifier.

L’heure du rebond a-t-elle sonné pour les courtiers en ligne français ? “On sent un regain d’intérêt pour l’investissement boursier. Nos membres recommencent à enregistrer des ouvertures de comptes”, annonce Clémence Decortiat, déléguée générale de l’association Brokers On Line. Les principaux courtiers en ligne ont même commencé à remonter leurs tarifs (4 à 5 %). Ces derniers ne couvraient plus les frais opérationnels.

Clients privilégiés

“Nous n’excluons pas d’augmenter légèrement nos tarifs, admet Olivier Le Grand, président du directoire de Cortal. Mais, si cela se matérialise, cela s’accompagnera de conditions plus favorables pour nos clients les plus actifs”, précise-t-il. Comme Cortal-Consors, la plupart des courtiers sont prêts à chouchouter les day traders, très rentables pour leurs affaires. Bourse Direct leur dédie un service spécifique. De son côté, Vega Finance leur destine une technique permettant de passer deux ordres sur un même écran. “Si Symphonis [groupe Crédit mutuel, ndlr] n’a pas souffert d’une baisse des transactions, note Christophe Autret, directeur marketing, c’est parce que notre clientèle se compose d’investisseurs avertis.”Au cours des mois de vaches maigres, les courtiers se sont attachés à développer une gamme de produits et de services les transformant en vrais spécialistes de la finance en ligne.Ainsi Bourse Direct propose-t-il des services de gestion sous mandat. Quant à DAB Selftrade, qui se définit comme un “spécialiste de l’épargne en ligne”, il offre du courtage en produits boursiers (actions, obligations, etc.), des OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières), de l’assurance-vie ou de l’épargne salariale à destination des PME. Il s’agit évidemment de dégager des revenus récurrents (les frais de gestion), qui permettent de lisser les soubresauts de la conjoncture. A contrario, les courtiers en ligne ont assisté à l’irruption dans leur pré carré d’acteurs spécialisés dans l’épargne, tel ING Direct. Fort de 240 000 épargnants (5 milliards d’euros de dépôts), le Néerlandais a pour ambition “d’en intéresser progressivement 20 % aux produits d’investissement”, selon André Coisne, directeur général France. Avantage : les coûts de recrutement par vente croisée sont moins élevés que ceux des campagnes marketing classiques. Car, en dépit de la timide éclaircie identifiée en juillet, les opérateurs accordent toujours une priorité absolue à la maîtrise de leurs coûts. “Si l’environnement restait inchangé, de nouvelles réductions deffectifs pourraient survenir”, prévient Olivier Le Grand. Pour faire face à un produit net bancaire en repli de 12 % au premier semestre 2002, la filiale de BNP Paribas a déjà réduit ses frais de gestion de 20 % et ses effectifs de 12 %.

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Michel Gassée