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‘ Le marché des PGI est trop fragmenté. Il va se consolider ‘

Décidé à devenir le troisième éditeur mondial du marché des PGI, Geac multiplie les acquisitions. Son président constate que les occasions sont nombreuses à l’heure où…

Décidé à devenir le troisième éditeur mondial du marché des PGI, Geac multiplie les acquisitions. Son président constate que les occasions sont nombreuses à l’heure où le marché se structure.En un an, vous avez fait une dizaine d’acquisitions, dont l’éditeur de PGI JBA Présys. Allez-vous poursuivre à ce rythme ? Nous allons continuer à racheter des éditeurs de logiciels, c’est certain ! Nous voulons devenir le troisième acteur des PGI, derrière SAP et Oracle. Grâce à nos bénéfices – quelque 160 millions de dollars canadiens au cours de l’exercice 1999 – et à notre capacité d’endettement, nous pouvons tabler sur 500 millions de dollars canadiens de cash.Pourriez-vous être tenté par une société comme Baan ? Oui, bien sûr. Surtout que son prix est actuellement très bas.Et PeopleSoft ? Pourquoi pas ? AOL a bien racheté Time Warner !Pourquoi vous intéressez-vous autant au secteur des PGI ? Le marché des PGI est en train de se consolider. Il offre donc de nombreuses opportunités. Il subit plusieurs effets en même temps. D’abord, en dehors des principaux acteurs que sont SAP, Oracle, PeopleSoft et J. D. Edwards, il est très fragmenté. Et les petits éditeurs ne vont pas bien. Ils n’ont pas la taille critique pour continuer à se développer. Ensuite, comme sur tous les marchés qui deviennent matures, la croissance ralentit, car les entreprises sont de plus en plus équipées. Le taux de croissance tombe de 40 % à quelques pour cent par an seulement. Les rares éditeurs à gagner de l’argent sur ce marché sont SAP, Oracle et nous. Enfin, le marché est évalué à 25 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis. De quoi nous intéresser…Avez-vous d’autres activités que les PGI ? Nous sommes très implantés dans les systèmes de gestion pour les bibliothèques, les banques, les imprimeries, etc. Mais nous réalisons tout de même 75 % de notre chiffre d’affaires dans les PGI. Nous allons progressivement vendre ou introduire en Bourse certaines de nos activités afin de faire 100 % de notre chiffre dans les PGI.Quel type de sociétés cherchez-vous à racheter ? Celles qui vont mal parce qu’elles sont trop petites ou mal gérées ; celles qui perdent de l’argent et ne peuvent pas atteindre la taille critique nécessaire. Nous cherchons des sociétés à redresser, car nous savons faire cela. Regardez JBA Présys : nous avons racheté la société pour 93 millions de livres, soit environ 1 milliard de francs. Nous avons investi entre 200 et 300 millions de francs pour la restructurer.Ne craignez-vous pas de constituer une mosaïque de logiciels, qui, à terme, s’avérera ingérable ? Non, car il y a des synergies. Nous n’avons besoin que d’une équipe de direction, d’un seul canal de distribution. Par ailleurs, nous maintiendrons tous les logiciels. Les différences s’atténuent. Nous sommes agnostiques. Les années saintes des PGI sont terminées, les produits se ressemblent de plus en plus !
Les yeux plus gros que le ventre ?

Le Canadien Geac Computer – un CA 1999 de 4,8 MdF – veut inscrire son nom au firmament des éditeurs de PGI. Certes, figurer aux côtés de SAP et d’Oracle en fait rêver plus d’un. Cependant, les problèmes que rencontrent aujourd’hui Baan ou, dans une moindre mesure, PeopleSoft montrent que les réputations comme les réussites sont fragiles. Et les plus grands ne sont pas à l’abri d’un revers de fortune ou d’un krach boursier ! Geac mise sur les acquisitions pour constituer son portefeuille et agrandir sa base installée. Mais l’histoire de l’informatique ne manque pas d’exemples de ‘ sociétés grenouilles ‘ qui ont voulu se faire aussi grosses que le b?”uf… Donner le même nom à des éditeurs de culture, de secteur et d’origine différents ne suffit pas à constituer une offre cohérente. Ni à rassurer les utilisateurs.

SCa

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Propos recueillis par Sophy Caulier