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Le GPRS rapproche opérateurs mobiles et IP

Les opérateurs Internet Protocol espèrent que le trafic issu des télécommunications GPRS empruntera leurs réseaux mondiaux. L’utilisateur y gagnera une validité planétaire pour ses abonnements.

Consulter et rédiger des courriers électroniques, lire les dernières actualités, se connecter à l’intranet de son entreprise, le tout depuis son téléphone mobile à l’étranger, c’est déjà possible… Du moins techniquement. Alors que les services GPRS (General Packet Radio Service) ne sont pas clairement identifiés ?” en France seul SFR s’est hasardé à un semblant d’offre limitée à un accès internet ?” les opérateurs IP sont sur les dents pour que les abonnés à ces services leur rapportent indirectement du volume d’affaires.

Éviter la saturation

Tous comptent profiter de l’opportunité qui leur est offerte de voler aux secours des opérateurs mobiles. “Le but est de pallier le risque de saturation des réseaux mobiles du fait de l’arrivée de l’IP sur leurs infrastructures”, explique Dominique Demarest, directeur des ventes de l’activité transport et infrastructures de KPN Qwest. Premier champ de bataille de ces opérateurs : le GRX, acronyme de GPRS Roaming eXchange, un réseau sécurisé appartenant à un opérateur IP avec une infrastructure dédiée au transport des données des services GPRS. Grâce à ce réseau, l’internaute GPRS mobile est assuré de pouvoir ?” depuis l’étranger ?” accéder aux services que lui proposera son opérateur.Les “telcos” (opérateurs de télécommunications) deviennent désormais clients des opérateurs IP. Les réseaux mondiaux de ces derniers leur offrent la possibilité d’acheminer les services GPRS jusqu’au terminal de l’abonné, où qu’il se trouve. La mise en place du roaming suppose que le “telco” relie son infrastructure GPRS au réseau de l’opérateur IP. “Un déploiement qui passe par l’installation de divers équipements ?” dont des Gateway GPRS Support Node ?” assurant le lien entre les deux réseaux. Somme toute, une mise à niveau relativement simple”, assure Jean-Christophe Tinoy, directeur de comptes Mobile Carrier Services chez Cable & Wireless. “Ensuite les opérateurs de télécommunications choisissent auprès de nous un mode d’accès à notre GRX, soit par liaison louée, soit par frame relay ATM [Asynchronous Transfer Mode], soit par IP VPN [Internet Protocol Virtual Private Network]”, poursuit Jean-Christophe Tinoy.À la différence du monde de la voix ?” dans lequel un opérateur doit négocier autant d’accords de roaming que de points de présence voulus à l’étranger ?” le roaming GPRS ne nécessite qu’une seule connexion avec un opérateur IP pour assurer le service. “Nous simplifions l’itinérance pour les opérateurs de télécommunications et nous leur fournissons de la capacité”, détaille Dominique Demarest. Ce trafic est une nouvelle opportunité de revenus pour les opérateurs IP.Les modèles de tarification proposés par ces acteurs dépendent du trafic et du débit choisi par l’opérateur. Pour l’heure, Cable & Wireless ne propose que du 256 kilobits par seconde (Kbits/s), 512 kbit/s ou 1 Mbit/s, estimant que le marché sera lent à démarrer. Toutefois, en fonction du succès des services GPRS, d’ici à 6 mois ou 1 an, le débit maximum pourrait passer à 2 Mbit/s. Les différents protagonistes s’accordent toutefois sur le fait que l’élément de différenciation ne sera pas le prix mais plutôt la qualité de service, l’assurance de niveaux de services respectés. KPN Qwest met en avant la qualité d’un réseau tout IP, par rapport aux choix IP sur frame relay de ses concurrents : “En termes de saturation et de montée en charge, notre infrastructure est plus fiable puisque nous n’ajoutons pas de couche supplémentaire au niveau des protocoles”, affirme Dominique Demarest. Un argument que ne relève pas Cable & Wireless, qui préfère insister sur la sécurité totale du transport des services GPRS. Pour y parvenir, Cable & Wireless sépare le c?”ur du réseau GRX du réseau IP, ainsi “en aucun cas un pirate ne pourrait, par le réseau internet, accéder au réseau GRX et le perturber”, assène Jean-Christophe Tinoy.

Prendre position pour l’UMTS

Dans l’attente de services GPRS étendus, il y a fort à parier que les parts de marché prises sur ces premières offres de roaming serviront à conforter des positions à l’heure de l’avènement de la 3G (UMTS, notamment). Jean-Christophe Tinoy l’évoque en rappelant que Cable & Wireless est membre de la GSM Association qui regroupe la plupart des opérateurs de téléphonie mobile. “Au sein de cette association, nous participons aux travaux de la GRX Task Force sur les standards d’interconnexion des réseaux GRPS. Et d’ores et déjà, notre réseau est en phase avec les standards pour la migration vers la 3G.” Seuls les services se font désormais attendre …

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Christophe Dupont