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Le financement de l’UMTS commence par la voix

Le mobile en tant que média à part entière n’en est qu’à ses débuts, mais doit vite conquérir le grand public s’il veut devenir la vache à lait promise. Et le grand public doit lui-même être éduqué.

Dépassons le débat sur les coûts des licences et des investissements UMTS, car cette technologie n’a pas d’avenir si l’on ne se penche pas sur les revenus qu’elle va générer. L’expérience du WAP n’a pas été un succès auprès du public. Pourquoi ? Parce qu’il existe de trop nombreux freins : tarification, lenteur, ergonomie… Les technologies à venir, comme le GPRS puis l’UMTS, permettront de remédier à ces problèmes en appliquant, par exemple, une tarification au service plutôt qu’à la durée.

Le mobile traité en média

Mais un long chemin reste à parcourir : les analystes les plus optimistes parlent de 2005 comme de l’année des premiers retours sur investissements. Les opérateurs engagés dans cette voie n’ont donc pas d’autre choix que d’inventer des services capables de dégager très rapidement des bénéfices. L’option qu’ils ont choisie consiste à considérer le téléphone mobile comme un média : mieux que la télévision, la radio et l’ordinateur avec la mobilité en plus ! Aujourd’hui, ce média n’en est qu’à ces balbutiements, mais il doit vite conquérir le grand public s’il veut devenir la vache à lait promise. Cependant, le grand public doit lui-même être éduqué. Il faut l’amener progressivement à utiliser son téléphone mobile autrement que pour appeler un ami. Il faut créer le réflexe “s’informer via son mobile “.En attendant l’UMTS, il faut donc parier sur des technologies simples et opérationnelles et sur des services répondant aux besoins des gens. La technologie qui fonctionne, c’est le serveur vocal interactif dont personne, jusqu’à aujourd’hui, n’a exploité toutes les potentialités. Les services pertinents sont l’actualité, la météo, le trafic automobile ou l’e-commerce. 100 % des gens lisant cet article savent composer un numéro de téléphone, alors qu’1 % savent composer une adresse WAP ! C’est ce que les opérateurs appellent aujourd’hui le kiosque vocal.Ce dernier est aujourd’hui considéré par beaucoup comme un dinosaure, mais il constitue sans doute les fondations des services de demain. En clair, si les utilisateurs des kiosques étaient des millions, un grand pas vers l’UMTS serait accompli. Et, si l’on ajoute à cela une utilisation intelligente du SMS et du WAP pour générer encore plus de revenus, l’édifice de l’UMTS n’aura pas des pieds d’argile.

Une adaptation audio spécifique

Considérer le téléphone mobile comme un média nécessite une approche spécifique, par exemple adapter ?” à des coûts maîtrisés ?” les formats à la mobilité. Ce pari reposant sur l’audio, l’approche doit être définie précisément. Il ne s’agit pas de transposer des contenus, d’un simple copier-coller du texte au vocal. On ne fait pas de la télévision comme de la radio et vice-versa. On ne fait pas du téléphone mobile comme de la télévision ni comme de la radio. Il est nécessaire de faire appel à des structures adaptées sur la forme et sur le fond car le service est payant. L’opérateur ne peut pas se permettre l’amateurisme, sans risquer de faire fuir pour longtemps les clients qu’il tente de convaincre ! Cette étape d’éducation du public est donc primordiale. Il n’est pas certain que les délais de retour sur investissement puissent être respectés si on en fait l’économie. Il est, aussi, peu probable que les actionnaires des opérateurs aient la patience d’attendre 2005. Il faut donc d’ici là gagner de l’argent, et le vocal est certainement le meilleur moyen d’y arriver.*PDG de Diora News (*) Fournisseur dinformations personnalisées sur mobile.

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Stanislas Motte(*)