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Le FBI surveille toutes nos données personnelles dans Google, Facebook, etc.

Un accord secret permet à la police fédérale américaine d’accéder directement aux serveurs de neufs géants de l’Internet. Courriers électroniques, chats vidéo et audio, photos, transferts de fichiers? tout peut être consulté.

L’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et le FBI ont accès aux serveurs de neuf géants américains de l’internet, dont Microsoft, Yahoo!, Google et Facebook, pour y surveiller les activités d’étrangers, ont révélé le Washington Post et le Guardian jeudi. Le quotidien américain Washington Post a été contacté par un ancien employé du renseignement qui a fourni des documents, dont une présentation PowerPoint de formation décrivant le partenariat entre l’agence d’espionnage NSA et les sociétés internet.

Le programme secret, au nom de code « PRISM », est en place depuis 2007 et permet à la NSA de se connecter aux serveurs des entreprises, via un portail, pour consulter des informations sur des utilisateurs dont il existerait des éléments permettant de penser « raisonnablement » qu’ils sont à l’étranger, le tout sans ordonnance de justice. La loi américaine protège ses citoyens d’une surveillance faite sans ordonnance, mais les personnes hors du territoire ne bénéficient pas de cette protection et peuvent être espionnés en toute légalité.

Skype, une véritable mine d’or d’informations

Apple fait partie du programme secret depuis octobre 2012.
Apple fait partie du programme secret depuis octobre 2012. – Apple fait partie du programme secret depuis octobre 2012.

Selon le journal, « les analystes qui utilisent le système sur un portail internet à Fort Meade (une base militaire près de Washington, ndlr) doivent entrer des sélecteurs, ou mots-clés de recherche, de façon à ce que la probabilité que la cible soit étrangère dépasse 51% ». Skype, AOL, YouTube, Apple et PalTalk participeraient également au système, et la plateforme d’hébergement de fichiers Dropbox devrait être ajoutée prochainement. Selon le Guardian, la NSA peut consulter « les courriers électroniques, les chats vidéo et audio, les vidéos, les photos, les chats comme Skype, les transferts de fichiers, les détails des réseaux sociaux, et plus ». Les communications par Skype peuvent être espionnées en direct. Il s’agit de « l’un des accès les plus riches (…) pour la NSA », est-il écrit sur le document PowerPoint, selon le Guardian. Plus de 77.000 rapports de renseignements ont ainsi cité PRISM.

Google a déclaré dans un communiqué aux deux quotidiens qu’il faisait « très attention à la sécurité des données de (ses) utilisateurs ». « Nous ne divulguons de données à l’Etat fédéral qu’en accord avec la loi, et nous examinons ces demandes avec attention », dit-il. « Des personnes affirment que nous avons créé une porte d’entrée cachée pour l’Etat dans nos systèmes, mais Google n’a pas de porte d’entrée cachée pour que l’Etat accède à des données privées d’utilisateurs », poursuit-il.

Procédure légale

Cet espionnage a été permis par une loi votée pendant le mandat de George W. Bush, et renouvelée et promulguée par Barack Obama en décembre 2012, malgré l’inquiétude d’élus face à cette carte blanche donnée à la NSA. « Une expérience directe de ces systèmes, et un sentiment d’horreur face à ses possibilités, a poussé un officier de renseignement à fournir la présentation PowerPoint sur PRISM et d’autres documents au Washington Post pour révéler ce qu’il estime être une intrusion choquante dans la vie privée », écrit le Washington Post. « Ils peuvent vraiment voir vos idées se former au fur et à mesure que vous les tapez », a confié cet officier au journal.

Ces révélations suivent celle du quotidien britannique sur un autre programme conduit par la NSA, grâce auquel l’agence d’espionnage recueille la totalité des relevés téléphoniques des abonnés de l’opérateur Verizon.

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Comment les Etats-Unis légitiment la cybersurveillance mondiale, le 21/01/2013

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01net, avec AFP