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Le CEA expose son canon laser qui a séduit la NASA

Ce sont des chercheurs français du nucléaire qui ont mis au point le canon laser qui équipe le Rover Curiosity pour analyser des roches sur Mars. Démonstration en images à l’occasion de l’exposition « Osons la France ».

On imaginait un sabre digne de Star Wars mais le canon laser des chercheurs du CEA ressemble plutôt… à un sèche-cheveux. Nous sommes sur le stand du Centre d’Energie Atomique, venu présenter jusqu’au dimanche 7 décembre ses dernières innovations au Grand Palais à l’occasion de l’exposition « Osons la France, tous visionnaires ». Et la vedette devant laquelle tout le monde se presse, c’est ce fameux pistolet laser commercialisé par la société IVEA qui exploite les brevets du CEA.

Ce canon est célèbre parce qu’il équipe, sous une forme miniaturisée et sous le nom de ChemCam, le Rover Curiosity envoyé il y a plus de deux ans par la NASA sur Mars où il continue actuellement de fonctionner. Nous avions alors rencontré les ingénieurs français qui avaient collaboré avec l’agence spatiale américaine.

« C’est un instrument qui utilise la technologie LIPS pour Laser Induced Breakdown Spectroscopy. Son but est d’utiliser un tir laser pour analyser la composition chimique de matériaux », nous explique Thomas Vercouter, chef de laboratoire au CEA. « Il permet de faire de l’analyse rapide, à distance et en temps réel. Ce qui permet de garantir la sécurité quand on ne veut pas s’approcher trop près », ajoute-t-il.

Le fonctionnement est simple : on choisit une longueur d’ondes et on focalise le laser à la surface d’un échantillon. « On va alors créer un plasma », nous explique Thomas Vercouter.
«
C’est-à-dire qu’on va vaporiser de la matière sur une toute petite surface de l’ordre de la centaine de micromètres. Et cette matière vaporisée va refroidir. Les éléments qui se relaxent vont émettre une lumière spécifique qui va permettre d’identifier les éléments chimiques à la surface du matériau ».

Très satisfait de cette technologie, la NASA a resigné avec le CEA pour une nouvelle mission à l’horizon 2020. Cette-fois, l’instrument sera baptisé SuperCam. Mais les applications potentielles dans le domaine civil sont nombreuses : métallurgie, pétrochimie, et même archéologie et analyse d’oeuvres d’arts. Le LIBS permet en effet d’analyser les pigments d’un tableau sans faire de prélèvements. Alors qui sait ? Le canon laser du CEA révèlera peut-être un jour aussi les secrets de la Joconde…

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Amélie Charnay