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La relève du P2P arrive

Le peer to peer a de beaux jours devant lui. Selon une étude de l’Idate, près d’un tiers des internautes utilisent eMule ou une autre application de partage de fichiers.

Les studios de musique et les majors hollywoodiennes ont en partie gagné la bataille du peer to peer en faisant fermer Napster et les applications qui ont suivi. Mais ils sont loin d’avoir remporté la
guerre des échanges illégaux de données sur Internet. Selon l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications), qui prépare la mise en place d’un observatoire du téléchargement, le peer
to peer
ne connaît pas de ralentissement.‘ Les premiers résultats de notre enquête confirment l’usage de logiciels déjà très utilisés comme eMule, Shareaza, Limewire…, révèle à 01net. Laurent Michaud,
responsable du pôle jeux vidéo et services interactifs de l’Idate. Le taux de pénétration de ces applications a augmenté en un an. Plus de la moitié des internautes qui téléchargent le font sur des réseaux P2P et le reste via des sites
légaux. Cette pratique du P2P touche près de 30 % de la population totale des internautes. ‘

Cryptage, anonymat et newsgroups

La chasse aux pirates menée par l’industrie du disque a cependant poussé certains internautes vers de nouveaux réseaux, plus discrets, mais aussi moins faciles d’accès pour les néophytes. ‘ Le
recours à ces applications est encore marginal ‘,
confirme l’Idate. Parmi ces nouvelles pistes de téléchargement, il y a les réseaux cryptés qui rendent anonymes les partages. Apparus il y a quelques années, ces
logiciels brouillent les pistes de différentes façons : ils masquent les adresses IP des utilisateurs, cachent les noms des fichiers et cryptent les flux de données de façon à ce qu’il soit très difficile de savoir ce qui est
échangé. C’est le cas de Freenet, de Share, de Filetopia ou de Mute.Outre leur utilisation plus complexe, ces réseaux sont encore très lents. ‘ Au début de l’année, le téléchargement d’une chanson prenait trente minutes, comme à l’époque de Napster !
Cette lenteur était due aux imposants volumes de données engendrés par le cryptage. Aujourd’hui, les débits commencent à être plus élevés et, dans deux ou trois ans, ils deviendront au moins aussi rapides que les réseaux
actuels ‘,
estime Guillaume Champeau du site Ratiatum, spécialisé dans le partage de fichiers.Ces logiciels ne constituent pas la seule menace. Les newsgroups (ou Usenet Groups) bénéficient d’un regain d’intérêt. Ce protocole, créé dans les années 80 pour
l’échange de messages, attire un nouveau public pour sa rapidité de transfert des fichiers binaires (vidéo DivX, MP3…). Quelques dizaines de minutes suffisent pour télécharger un long métrage, à partir d’un accès haut débit de
quelques Mbit/s…Heureusement pour les majors du cinéma, la majorité des fournisseurs d’accès à Internet bloque l’accès à ces newsgroups. Free est l’un des rares à en permettre l’accès gratuit.
‘ Nous sommes étonnés que les opérateurs qui proposent l’accès gratuit à ces contenus se fassent leur propre concurrence puisqu’ils disposent aussi de plates-formes de VOD ‘, constate
Frédéric Delacroix, délégué général de l’Alpa (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle).Les FAI ne sont pas la seule porte d’entrée aux newsgroups. De nombreux serveurs payants, comme Giganews, Newshosting ou Firstload, proposent leurs services moyennant finance. Aux Etats-Unis, les
newsgroups sont ainsi dans le collimateur de la MPAA : l’association qui défend les intérêts des principaux studios de cinéma a déposé plusieurs plaintes contre des sites tels que
BinNews.com, NZB-Zone.com et DVDRs.net.

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Philippe Richard