Passer au contenu

La carte musique jeune loupe la Fête de la musique

Attendu pour ce 21 juin 2010, le dispositif permettant aux 12-25 ans d’acheter 25 euros une carte de téléchargement qui en vaut 50 est reporté à la rentrée des classes.

Attendue pour la Fête de la musique 2010, la carte musique jeune attendra la rentrée des classes. Venu sur le plateau de La Matinale de Canal+ ce 21 juin, Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture, s’est contenté d’annoncer la création du prix Barbara. Sur la carte elle-même – qui doit permettre aux 12-25 ans de télécharger pour 50 euros de musique en n’en déboursant que 25 –, pas un mot.

Contacté ce jour, le ministère de la Culture se refuse à tout commentaire sur la question. Selon La Tribune, la mise en place du dispositif est reportée à fin août ou début septembre. La chose devrait être confirmée vendredi prochain par le ministère, qui aurait, d’après le journal, déjà averti les acteurs de la filière musicale. Mais les appels que nous avons passés à certains d’entre eux montrent que ce n’est pas le cas. Des communiqués se réjouissant de la mise en place de la carte attendent même d’être diffusés…

A la mi-mai, la question de l’arrivée de la carte musique jeune pour le 21 juin était déjà posée, certains craignant même son abandon pur et simple, tel le site Starzik.com.

25 millions d’euros sur trois ans

Il y a quelques jours, l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) est montée au créneau pour relancer le gouvernement. « Aucune date de mise en œuvre effective n’a été annoncée officiellement. Pas plus que la contribution de l’Etat à ce dispositif qui a pourtant été salué par l’ensemble des professionnels », se plaignait alors l’UPFI dans un communiqué.

En janvier dernier le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait pourtant dit tout le bien qu’il pensait de ce système issu du rapport Zelnik et censé « réhabituer les jeunes à acheter ce qu’ils écoutent ». Le chef de l’Etat disait souhaiter que « cette carte musique jeune entre en vigueur d’ici à l’été 2010, pour toutes les musiques, naturellement ».

Est-ce le budget qui pose problème ? Le gouvernement est censé financer les 25 euros de différence. Toujours selon La Tribune, l’Etat mettrait sur la table 25 millions d’euros sur trois ans, pour 1 million de forfaits. Reste à trouver cet argent. En avril dernier, nous expliquions que le gouvernement prévoyait de mettre les opérateurs télécoms et FAI à contribution, en révisant la part de leur chiffre d’affaires bénéficiant d’un taux de TVA de 5,5 %.

La Fédération française des télécoms avait vivement réagi à ce projet – non officialisé – en évoquant une possible hausse des abonnements. « D’un côté on affecte aux opérateurs 2 milliards du grand emprunt, et de l’autre on décide d’alourdir leur fiscalité. Cela revient à amputer leur capacité d’investissement à un moment crucial où le cash est mobilisé par les investissements dans le développement des réseaux mobiles ou de fibre optique », avait regretté Yves Le Mouël, directeur général de la Fédération française des télécoms.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guillaume Deleurence