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Jacques Coquerel (Cegos) : ” La formation à distance constitue un additif, pas un substitut “

Le leader français de la formation croit à l’e-learning, pas aux miracles. De l’adaptation des contenus au retour sur investissement, les détails d’une stratégie à long terme…

Après l’euphorie puis le rejet, l’e-learning entre dans une phase de maturité, estime Jacques Coquerel, président de la Cegos (voir encadré). Même si les freins, dus aux entreprises ou aux salariés, restent nombreux.
Le Nouvel Hebdo : Alors que l’e-learning peine à décoller, comment envisagez-vous l’évolution de la formation ?
Jacques Coquerel : La demande de formation va augmenter au cours des prochaines années. Car les salariés ont de plus en plus besoin de compétences. Mais les entreprises disposeront de moins d’argent et de moins de temps pour pourvoir à cette demande.Certaines entreprises se plaignent aussi des contenus peu adaptés proposés par les éditeurs…Dans tous les systèmes de formation à distance, il faut complètement destructurer et rescénariser les contenus, qui ont été le plus souvent conçus pour des versions de formation traditionnelle. Transformer une journée de cours classique en un système scénarisé coûte environ 23 000 euros (150 000 francs). Cela représente donc des sommes considérables.Quel positionnement adoptez-vous face à vos nouveaux concurrents ?Toutes ces évolutions ont complètement changé les compétences d’une entreprise de formation. Le marché a attiré deux types de nouveaux entrants : les apprentis sorciers et les barbares. Pour la première catégorie, il s’agit d’acteurs provisoirement dangereux, dont l’offre n’a pas de valeur ajoutée pédagogique. Ils disparaîtront aussi vite qu’ils sont arrivés. Et puis il y a les barbares. Ce sont des gens sérieux qui viennent d’autres métiers, qui ont des moyens financiers et qui peuvent éventuellement acquérir des compétences pédagogiques. Ce sont de vrais compétiteurs.Le ralentissement économique ne risque-t-il pas de freiner les rares projets e-learning qui existent ?Il est un peu tôt pour le dire. Mais je crois qu’il est possible que de très grands projets soient effectivement un peu retardés.

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Valérie Quélier