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Ils n’auront pas la peau du fax

C’est une bonne idée de définir un standard universel. Encore faut-il que les gens l’utilisent.

Certaines technologies refusent de mourir. Ainsi le fax. On a beau prôner l’e-mail, dématérialiser à tout-va, on faxe toujours. Et de plus en plus. Pourtant, régulièrement, on annonce une nouvelle technologie qui va enfin lui tordre le
cou.La dernière en date se nomme Universal Business Language (UBL). Sa version 1.0 a été adoubée par l’Oasis au mois de novembre. UBL standardise un format de document qui doit faciliter la transmission de toute la paperasse par voie
électronique ­ contrats, bons de commande, etc.A en croire ses dévoués supporters, il s’agit de la nouvelle pierre philosophale. Celle qui va régler tous les problèmes XML/Soap/WDSL. La terre promise de l’interopérabilité. La fin de l’EDI. Et, bien sûr, la mort du télécopieur.Sauf que l’utilisateur final, c’est-à-dire vous et moi, n’a que faire de ces acronymes. Ce qui nous intéresse, c’est d’avoir une interface commune, facile à utiliser, et un appareil qui se configure tout seul. Or, le fax, c’est simple,
et ça marche : un gros bouton rond, avec un petit losange vert. On pose son papier sur une vitre, on appuie, et hop, c’est envoyé. Jusqu’ici, on n’a pas fait mieux.Avec UBL, qu’avons-nous ? Un nouveau standard autoproclamé, qu’il faudra synchroniser avec les autres. C’est ce qui est terrible avec les standards. Il y en a tant qu’on ne sait plus lequel choisir. Personne ne réfute l’idée d’un
langage universel. Encore faut-il que tout le monde l’utilise.C’est un peu comme avec l’espéranto : s’il n’y a pas une bonne raison de basculer, tout le monde se regarde et attend. Pour, au final, continuer d’utiliser ce qui a fait ses preuves. Le fax, par exemple. Obligatoire dès que l’on a
besoin d’une signature pour déclencher une commande, un ordre de vente ou une réservation.Quelle réponse apporte UBL ? Rien de précis, sinon davantage de technologie et moins d’ergonomie, puisque l’on s’attaque à un autre serpent de mer : la signature électronique. Ce n’est donc pas demain que l’on effacera ce bon
vieux numéro de télécopie qui trône encore sur toutes les cartes de visite.* Grand reporter à 01 Informatique

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Anicet Mbida*