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GPRS pour les entreprises : la stratégie des opérateurs se précise

France Télécom et Cegetel lèvent le voile sur les services d’interconnexion qui permettront à toute société d’entrer sur son intranet à partir de terminaux General Packet Radio Service.

En matière de GPRS, on ne savait plus à quel saint se vouer. Ainsi, les réseaux GSM de SFR et Orange sont prêts depuis des mois, mais seul SFR vient de lancer un service ?” limité, il est vrai, à un accès internet et à une cible de professionnels restreinte. De plus, le GPRS promet une connexion permanente en mode paquets, du terminal à internet ou à un intranet. Mais le service de SFR et celui qu’Orange va lancer imposent une procédure de connexion de dix à quinze secondes. Pire, SFR et Orange, de même que Cegetel ou Global One, restaient muets quant aux interconnexions qui permettraient aux paquets de déplacer des dorsales GPRS vers les réseaux IP.Ces points sont en train de s’éclaircir. Concrètement, France Télécom, comme Cegetel, vont bientôt permettre aux entreprises d’intégrer des terminaux GPRS dans leurs intranets. Le premier est ainsi en train d’interconnecter la dorsale GPRS d’Orange aux réseaux sur lesquels reposent les offres de transport de Global One et d’Equant et, plus tard, aux réseaux d’opérateurs tiers.

Une intégration d’abord par translation d’adresses

Ces interconnexions seront réalisées via des GGSN(*) mutualisés et exploités par France Télécom via le portail MIB. Chez Cegetel, on parle d’une interconnexion à moyen terme entre les réseaux de données et la dorsale GPRS de SFR. On évoque des discussions avec FT, KPNQwest, Worldcom et Siris. “Le GPRS nous intéresse, car il rendra viable la notion d’intranet mobile. Mais la demande n’émergera qu’en 2002”, confirme Bernard Seux, directeur marketing chez Siris. A l’automne 2001, seuls seront disponibles des liens directs, via une liaison louée, de l’intranet de l’entreprise à la dorsale GPRS de SFR. Chez les deux opérateurs, l’intégration se fera, en outre, en deux étapes. D’abord, une translation sera nécessaire entre les adresses des terminaux et celles de l’intranet. L’attribution dynamique des premières, par l’opérateur, est à l’origine de ce fameux délai de connexion, a priori incompatible avec un mode paquets. Mais, une fois celle-ci établie, les terminaux pourront communiquer librement avec les applications de l’intranet durant toute la durée de validité de leur adresse, soit quelques heures.Dans un second temps, Cegetel et France Télécom feront entrer les terminaux GPRS dans le plan d’adressage de l’entreprise. “Seules les grandes sociétés seront intéressées, car cela nécessitera un lourd paramétrage des terminaux”, affirme Yves Tyrode, directeur général de MIB. Délivrées de toute durée de validité, les adresses fixes des terminaux leur permettront de bénéficier d’une connexion réellement permanente. D’autres précisions sont apportées par les deux opérateurs. Alors que, pour le grand public, la tarification pourrait finalement se baser sur des forfaits, celle des services professionnels sera bien fonction du volume. Les débits ne surprennent pas davantage. Ils n’excéderont pas 35 à 40 Kbit/s, même à moyen terme. Pour aller au-delà, il faudra attendre l’UMTS. Côté disponibilité, on a vu que Cegetel parle d’une première phase à l’automne 2001, tandis que France Télécom se refuse à avancer une date.(*) Gateway GPRS Support Node : équipement réseau dédié à l’interconnexion d’une dorsale GPRS et d’un réseau IP externe.

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Thierry Lévy-Abégnoli