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Globalstar trébuche, et Teledesic revoit ses ambitions à la baisse

Après Iridium, c’est au tour de Globalstar de déposer son bilan pour essayer de rebondir. Une défaillance qui ne décourage pas Teledesic, contraint, cependant, d’envisager une constellation pour le moins restreinte.

Deuxième opérateur de constellation de satellites créé à l’initiative de Loral Space et de Qualcomm, Globalstar s’est placé, en février, sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Le consortium, qui comptait des participations d’AirTouch, de Tesam (filiale d’Alcatel et de France Télécom, en liquidation), d’Alenia Spazio, de Dacom, de Daimler-Benz Aerospace, d’Elsacom, de Hyundai, de Vodafone et de China Telecom, vit ainsi le même scénario que son prédécesseur, Iridium, et envisage, comme lui, un plan de relance, dont le succès est incertain.

Service assuré malgré tout

Pour l’heure, les services de télécommunications sont maintenus auprès des soixante-six mille clients dans le monde, pendant que se prépare une solution de sauvetage basée sur la création d’une nouvelle société. Celle-ci reprendrait les actifs spatiaux de Globalstar, ainsi que ceux des trois fournisseurs de services américain, canadien et caribéen, précédemment contrôlés par Vodafone. Les passerelles de Tesam en Europe et en Amérique du Sud sont toujours à vendre, la continuité de service sur le Vieux Continent devant être assurée par l’opérateur italien Elsacom. La stratégie de relance de Globalstar s’appuie sur une baisse des prix ?” avec tarification au volume sur les flottes de terminaux voix et données ?”, une meilleure efficacité commerciale par le contrôle direct des passerelles nord-américaines, et l’optimisation de la gestion des fréquences et des canaux radio étendus à 2 GHz. Un effort est engagé sur les marchés asiatiques avec la construction d’une seconde passerelle en Chine.Cette nouvelle épreuve qui affecte le monde des LEO (Low earth orbit, satellites en orbite basse) ne dissuade pas Teledesic de poursuivre son projet Internet-in-the-Sky. L’entreprise de Craig McCaw et de Bill Gates, soutenue par Boeing, Motorola et des intérêts saoudiens et d’Abu Dhabi, vient de confirmer le choix d’Alenia pour construire ses deux premiers satellites.En compétition avec Lockheed Martin, la filiale de Finmeccanica a une réelle expertise dans la bande Ka depuis le lancement d’Italsat, et a joué le rôle d’intégrateur pour les soixante-douze exemplaires de satellites Globalstar. Mais le projet Teledesic actuel n’a plus rien à voir avec la constellation initiale de 840 engins. Il avait été redéfini par Boeing sur 288 satellites seulement et, depuis le rapprochement avec les projets concurrents Celestri (Motorola) et ICO (Inmarsat), on parle d’une constellation réduite à 30 satellites gravitant en orbite moyenne (MEO).

Investissement réduit, donc, service moins cher

La construction des douze autres engins (coût total : 1 milliard de dollars), indispensables au lancement commercial du service en 2005, serait partagée entre plusieurs industriels.Selon Teledesic, la nouvelle configuration du réseau réduit l’investissement et les coûts d’exploitation, donc, logiquement, le prix du service. Les échecs d’Iridium et de Globalstar auront au moins servi à réviser les schémas économiques à partir de critères plus réalistes.

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Philippe Pélaprat